Les temps forts de l’événement
28 novembre 2024
La Plateforme de collaboration régionale pour l’Europe et l’Asie centrale, qui réunit les directeurs des organismes des Nations Unies travaillant dans la Région européenne de l’OMS, a été accueillie pour la première fois par l’OMS/Europe à UN City, à Copenhague (Danemark). Ensemble, ces dirigeants ont recensé les moyens de renforcer leur collaboration et reconnu la nécessité de donner la priorité aux questions qui feront la plus grande différence pour la population, compte tenu des ressources limitées.
« Le système multilatéral est menacé et nous devons saisir cette occasion de prouver sa valeur », a déclaré le docteur Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe, à la clôture de cette réunion. « Ces défis – depuis les situations politiques marquées par une polarisation et le rétrécissement de l’espace civique, jusqu’à la stagnation dans la concrétisation des objectifs de développement durable – sont redoutables, mais je reste, comme toujours, plein d’espoir, et je travaillerai sans relâche pour les surmonter. À cet égard, nous sommes solidaires. »
Un ferme soutien des Nations Unies pour l’élaboration du deuxième Programme de travail européen (2e PTE)
Au cours d’une session consacrée au 2e PTE, le docteur Kluge a expliqué que comme une grande majorité de personnes font confiance à leurs prestataires de soins de santé primaires, la santé peut être utilisée comme point d’entrée pour remédier au manque de confiance dans les institutions publiques. Il a présenté quelques-uns des domaines prioritaires du 2e PTE, notamment la sécurité sanitaire, le changement climatique, les maladies non transmissibles (MNT), le vieillissement et les soins de santé primaires.
La docteure Melitta Jakab, responsable technique du 2e PTE, a présenté le vaste processus de consultation entrepris pour son élaboration, qui a pour but de susciter le sentiment qu’il est l’œuvre de tous les acteurs concernés et de créer des liens, ainsi que d’« établir un ordre du jour commun pour la santé et le bien-être dans la Région ».
Présidant les débats, Mme Tatiana Molcean, secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Europe des Nations Unies (CEE-ONU), a salué le processus en cours pour l’élaboration du 2e PTE, qui recourt à des outils numériques, le décrivant comme un bon exemple pour beaucoup.
Les réactions générales des dirigeants des Nations Unies participant à la réunion peuvent être résumées comme suit : « Comptez sur nous ». Plus précisément, ils ont recensé ces domaines d’intérêt commun et de collaboration possible dans le cadre du 2e PTE :
- Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) : intégration plus poussée de la sécurité alimentaire et de la santé, collaboration intersectorielle et renforcement de la résilience dans le contexte agroalimentaire ;
- Organisation internationale pour les migrations (OIM) : inclusion des migrants dans la couverture sanitaire universelle (CSU), renforcement des systèmes de santé le long des corridors de mobilité et aux points d’entrée afin d’assurer la continuité des soins, l’impact plus important des problèmes de santé liés au climat sur les migrants, et les programmes de mobilité des compétences de la main-d’œuvre ;
- Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) : inclusion de la santé sexuelle et reproductive dans la CSU, impact du changement climatique sur la fertilité, prévention du cancer du col de l’utérus, investissement dans la santé tout au long de la vie et violence sexiste ;
- Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) : santé mentale et bien-être, et utilisation des environnements d’apprentissage tels que les écoles pour dispenser une formation sur des questions telles que la lutte contre le stress ;
- Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) : vulnérabilités en matière de santé liées aux déplacements (dont le besoin accru de services de santé mentale) ; accès équitable aux soins de santé, y compris les services respectueux des cultures et la continuité des soins, et inclusion des données relatives à la santé des réfugiés ;
- Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) : facteurs de risque environnementaux en rapport avec les MNT, une approche communautaire de la stratégie « Une seule santé » et résistance aux antimicrobiens ;
- Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) : priorité aux soins de santé primaires, collaboration en matière de santé de l’enfant et de l’adolescent, baisse des taux de vaccination, obésité et mauvaise santé mentale ;
- ONU Femmes : la transition démographique (vieillissement des populations) et son impact sur la crise des soins ; la charge des soins de santé à la maison, qui incombe principalement aux femmes ; et les SSP en tant que principal point de contact avec la société pour les personnes victimes de violence ;
- Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) : une définition plus large de la santé, au-delà de la biomédecine, et l’amélioration de l’accès aux nouveaux traitements, par exemple en facilitant les achats groupés ;
- Volontaires des Nations Unies (VNU) : recours à des volontaires des Nations Unies pour soutenir des initiatives en rapport avec la santé dans des environnements où les ressources sont modestes ;
- Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) : renforcement des systèmes de santé et santé numérique, systèmes de santé résilients au changement climatique, équité en matière de santé et déterminants sociaux de la santé, modèles de financement innovants, et santé mentale des jeunes et des personnes âgées.
Accélérer la mise en œuvre d’« Une seule santé »
Les représentants de l’Alliance Quadripartite « Une seule santé » (FAO, PNUE, OMS et Organisation mondiale de la santé animale (OSA)) ont approuvé leur plan de travail commun pour 2025 lors d’une réunion spéciale organisée dans le cadre de la Plateforme de collaboration régionale pour l’Europe et l’Asie centrale. En mettant clairement l’accent sur la coordination des activités entre les agences et les secteurs, ce plan de travail accélérera la mise en œuvre d’« Une seule santé » en Europe et en Asie centrale.
Les participants ont également fait part des grandes réalisations suivantes :
- l’OMS a présenté son nouveau guide visant à aider les États membres à adapter les stratégies de mise en œuvre d’« Une seule santé » en fonction des priorités spécifiques et des problèmes et lacunes du pays dans le domaine de la santé, et attiré l’attention sur la désignation du premier centre collaborateur de la Région européenne de l’OMS pour « Une seule santé », à l’University College de Dublin (Irlande) ;
- la FAO a indiqué qu’elle s’était associée à l’OMS et à l’OSA pour proposer un cours en ligne sur « Une seule santé », réunissant des professionnels de toute l’Europe dans les secteurs de la santé animale, de la santé humaine, de la faune sauvage et de la sécurité alimentaire. Plus de 200 participants ont amélioré leurs compétences grâce à ce cours dispensé en petits groupes par le Centre d’apprentissage virtuel de la FAO pour l’Europe et l’Asie centrale ;
- l’OSA a montré les résultats du séminaire « Une seule santé » qui s’est tenu à Vienne (Autriche), en collaboration avec la FAO, le PNUE et l’OMS. Cet événement a réuni 38 organismes des pouvoirs publics et organisations régionales pour faire progresser le plan d’action conjoint « Une seule santé », faisant face aux menaces zoonotiques et renforçant la collaboration intersectorielle ;
- le PNUE a souligné qu’« Une seule santé » avait été évoquée lors du récent sommet du G20 au Brésil et que l’Assemblée générale des Nations Unies avait adopté une déclaration politique sur la résistance aux antimicrobiens en octobre.
D’autres organisations, dont le PNUD, l’UNESCO, le FNUAP et le programme VNU, ont exprimé leur volonté de conjuguer leurs efforts pour mettre en œuvre l’initiative « Une seule santé », soulignant qu’il faut maintenir la dynamique créée par les activités actuelles pour garantir des retombées positives et des changements systémiques à long terme.
Initiative spéciale de l’OMS/Europe sur la violence à l’égard des femmes et des filles
Le lancement d’une initiative spéciale sur la violence à l’égard des femmes et des filles, qui a fait l’objet d’un débat lors d’une session distincte, a reçu le plein soutien des partenaires des Nations Unies. Cette initiative contribuera aux efforts visant à maintenir la santé des femmes à un rang de priorité élevé dans le contexte des 30 ans de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing.
C’est pour l’OMS une occasion unique de renforcer l’engagement du secteur de la santé à apporter aux femmes et aux filles qui ont survécu à la violence d’un partenaire intime et à la violence sexuelle un soutien sexospécifique. Cette initiative sera transversale et réunira des programmes sur la santé mentale, la santé et les droits sexuels et reproductifs, la prévention de la violence et des blessures, les personnels de santé, l’observation des comportements, les soins de santé primaires, la santé numérique et les situations d’urgence.
L’événement
21 novembre 2024
Les 21 et 22 novembre 2024, plus de 30 participants issus de 19 organisations des Nations Unies se rassembleront à Copenhague (Danemark) dans le cadre d’une réunion de la Plateforme de collaboration régionale (PCR) pour l’Europe et l’Asie centrale, organisée par l’OMS/Europe.
Ce sera, pour les hauts responsables de l’OMS/Europe, l’occasion de consulter pour la première fois leurs collègues des Nations Unies concernant l’élaboration du deuxième Programme de travail européen (2e PTE) 2025-2030, un nouveau projet stratégique et un programme quinquennal, assorti de priorités, pour la santé en Région européenne. Compte tenu des puissantes tendances dominantes ayant un impact sur les aspects sociaux, l’économie et la santé dans la Région, il est essentiel de recueillir les points de vue des partenaires des Nations Unies sur les priorités en matière de santé pour le développement, et de déterminer les possibilités de collaboration stratégique entre toutes les agences.
Le 2e PTE s’inspirera de consultations approfondies avec les États membres et les partenaires, afin d’encourager un dialogue sur la santé et de veiller à ce que la mise en œuvre de ce programme soit l’affaire de chacun. Ce nouvel ordre du jour pour la santé dans la Région européenne sera présenté aux États membres pour adoption en octobre 2025.
Le premier Programme de travail européen 2020-2025 – « Une unité d’action pour une meilleure santé » coordonne les efforts autour de 3 priorités fondamentales : progresser vers la couverture sanitaire universelle, protéger contre les situations d’urgence sanitaire et promouvoir la santé et le bien-être.
L’accélération de la mise en œuvre d’« Une seule santé » et la collaboration concernant la lutte contre la violence à l’égard des femmes et des jeunes filles sont d’autres thèmes de santé à l’ordre du jour de la réunion de la PCR.
Seront abordés, en outre, les aspects suivants : l’accélération de la concrétisation des objectifs de développement durable aux niveaux régional et national, la consolidation des données et des statistiques pour le développement durable, le rétrécissement de l’espace accordé à la société civile dans toute la Région, la collaboration avec l’Union européenne, et le renforcement du rôle du Groupe d’entraide régional pour assurer la coordination technique et l’assurance-qualité auprès des équipes de pays des Nations Unies.
À propos de la PCR Europe et Asie centrale
Au niveau régional, cette PCR rassemble toutes les entités des Nations Unies actives dans le domaine du développement durable, dans le but d’assurer une collaboration et une coordination face à des défis communs. Ces réunions ont lieu régulièrement en ligne, ainsi qu’en présentiel deux fois par an : une fois à Genève (Suisse) et une autre fois dans les locaux d’une organisation hôte.