WHO/Nenad Knezović
Nenad Knezović works for the WHO Health Emergencies Balkan Hub Fleet in Serbia
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Les visages de l’OMS – Nenad Knezović, chauffeur au Centre de l’OMS pour les situations d’urgence sanitaire dans les Balkans (Serbie)

21 septembre 2022
Nenad Knezović a entamé sa carrière dans la logistique en tant que conducteur d’ambulance pour le Centre clinique de Serbie. En 2021, il a rejoint le Centre de l’OMS pour les situations d’urgence sanitaire dans les Balkans, comme chauffeur. Ayant parcouru quelque 26 090 km pour veiller à ce que les experts de l’OMS soient là où ils devaient être, et passé d’innombrables heures loin de sa famille, Nenad nous a parlé juste avant un congé bien mérité. 

Qu’est-ce qui vous a amené à l’OMS ?

Après avoir travaillé dans le domaine de la sécurité et dans l’armée, puis quelques années en tant qu’ambulancier, je suis passé dans une entreprise du secteur privé fournissant des services de transport en limousine. Il se trouve que cette société avait des contrats avec diverses agences des Nations Unies en Serbie. En bref, je me suis retrouvé à conduire de nombreux membres du personnel des Nations Unies vers leur lieu de mission. À un moment donné, l’OMS cherchait un chauffeur, alors j’ai saisi cette occasion et maintenant, cela fait un an et demi que je travaille pour l’OMS et les responsables du parc automobile du Centre pour les situations d’urgence sanitaire dans les Balkans.

En quoi consiste ce travail ?

En quelques mots, notre équipe, composée de mon collègue en poste à Pristina et de moi-même, assure le transport et le soutien logistique des missions d’assistance technique en Albanie, en Bosnie-Herzégovine, au Kosovo*, en Macédoine du Nord, au Monténégro, en République de Moldova et en Serbie. Nous nous assurons que les experts de notre Centre sont là où ils doivent être, que ce soit pour des formations ou pour des missions de préparation, d’urgence ou de renforcement des capacités, afin d’apporter un soutien aux pays. En mars 2022, nous avons passé un mois complet en République de Moldova et fait près de 5 000 kilomètres de route. En juillet, à la demande du représentant de l’OMS en Ukraine, j’ai rejoint notre équipe de l’OMS à Lviv, car ils avaient besoin de chauffeurs de toute urgence. En Ukraine, mon travail fait vraiment partie de l’intervention sur le terrain : je fais de tout ; cela va de conduire notre personnel d’experts jusqu’aux entrepôts pour les livraisons de fournitures jusqu’à faire la navette pour l’OMS 3 fois par semaine entre Lviv (Ukraine) et Czechów (Pologne). Au volant de la navette, je récupère les collègues qui ont terminé leur mission à Lviv et les emmène à Czechów, où je vais chercher les experts qui sont sur le point de commencer leur mission à Lviv.

Après les longues heures au volant, comment prenez-vous soin de votre propre santé ?

J’aime faire de longues promenades, et nous avons une belle forêt près de chez moi. De plus, je me fais masser pour préserver mon dos. Le temps passé avec ma famille est particulièrement important, puisque je passe énormément de temps loin d’eux. Parfois, je ne suis chez moi que pour une journée, puis je dois repartir, alors quand je suis à la maison, nous lisons des livres, nous nous promenons, nous jouons... Mes enfants ont 8 et 6 ans – le temps que nous passons ensemble est donc très précieux. Lorsque je pars, je leur manque évidemment beaucoup, mais nous nous appelons tous les jours. Ces appels téléphoniques quotidiens ont été particulièrement importants pendant ma mission en Ukraine. Bien sûr, ils savent que c’est la guerre, car on ne peut pas vraiment échapper aux actualités, et ils s’inquiètent vraiment pour moi. Mais nous en parlons beaucoup, et je les appelle tous les jours pour les rassurer. Et ils savent que je « conduis des médecins pour aider les gens ». 

Quelle belle manière de l’exprimer, si inspirante ! Et vous, qu’est-ce qui vous inspire ?

C’est fantastique de faire partie de cette équipe, avec des collègues qui sont vraiment formidables, et avec un supérieur qui s’occupe de vous, vous motive et vous encourage, dans votre travail quotidien mais aussi dans votre évolution de carrière, et veille à ce que vous preniez un jour de congé pour vous reposer lorsque cela est nécessaire. Ce que j’aime aussi dans mon travail, c’est que chaque jour est différent. Et jusqu’ici, j’ai eu de la chance pendant mes trajets : je n’ai même jamais crevé. Touchons du bois !

La plupart d’entre nous ont reçu de leurs parents l’ordre de ne pas claquer les portières de voiture ou de ne pas mettre les pieds sur les sièges. Y a-t-il des règles strictes dans votre voiture ?

Je suis très accommodant, je vous assure ! Nous avons une réserve d’en-cas dans la voiture pour les longs trajets. Il faut veiller au taux de glycémie de ses collègues, pas vrai ? Donc même si j’aime que ma voiture soit propre, je suis assez détaché à ce sujet. Et parfois, nous écoutons de la musique, soit sur les stations de radio locales (ce qui est très intéressant, parce que cela vous donne une petite idée du pays), soit sur une clé USB avec différentes chansons pour tous les goûts. 

En parlant de musique, quelle est votre chanson favorite ?

« Desert Rose » de Sting, avec la participation de Cheb Mami. C’est génial, et Sting est un musicien fantastique.

Quel est le dernier livre que vous avez lu ?

Cela s’appelle « 2034 : un récit de la prochaine guerre mondiale », par Elliot Ackerman et James Stavridis. Il s’agit d’un livre dérangeant, assez sombre, sur la géopolitique, le rôle de toute la technologie dont nous nous entourons et les conséquences d’un conflit potentiel entre superpuissances. Il y est question de notre futur, à quoi il pourrait ressembler. Ça fait vraiment réfléchir.

Quel personnage, contemporain ou historique, inviteriez-vous pour le dîner et pour un entretien intéressant ?

Nikola Tesla. J’aimerais savoir comment il a imaginé tout ça, comment il a pensé à toutes ses inventions avec des appareils électroniques, telles que le courant alternatif, le moteur à courant alternatif ou les transformateurs à haute tension... Comment lui est venue l’idée ? C’est une chose que j’aimerais lui demander. 

Une dernière question. Quel sera votre prochain trajet ?

Je rentre chez moi demain. Mais pour ma prochaine mission, je me rendrai au Monténégro, à moins qu’il n’y ait un changement de plan !

* Toute référence au Kosovo dans cet article doit être comprise dans le contexte de la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations Unies (1999).


Le Centre de l’OMS pour les situations d’urgence sanitaire dans les Balkans

  • Nombre d’employés : 8
  • Fondé en 2018, le Centre de l’OMS pour les situations d’urgence sanitaire dans les Balkans fait partie du Bureau régional de l’OMS pour l’Europe. Œuvrant avec les réseaux sous-régionaux existants, il s’efforce de coordonner et de faciliter les activités de l’OMS/Europe dans le domaine des urgences sanitaires, en Albanie, en Bosnie-Herzégovine, au Kosovo*, en Macédoine du Nord, au Monténégro, en République de Moldova et en Serbie, pour une population totale de plus de 21 millions de personnes, sur un territoire de 165 786 km2. 
  • Ce Centre supervise, soutient et renforce la préparation aux situations d’urgence, la lutte contre la COVID-19 avec ses capacités et ses besoins, par des missions d’encadrement technique et des activités de formation et de renforcement des capacités, et aide les bureaux de pays de l’OMS à organiser et à redéployer le personnel pour un meilleur soutien aux autres pays. La proximité entre les équipes du Centre de l’OMS et les pays qu’elles desservent facilite une réaction rapide et adaptée. 
  • Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’équipe du Centre de l’OMS pour les situations d’urgence sanitaire dans les Balkans joue un rôle déterminant : elle aide l’OMS à travailler avec les autorités publiques et les partenaires dans les pays voisins de l’Ukraine, surveille et répond aux besoins des réfugiés à leur arrivée, et veille à ce que la capacité et l’accès des systèmes et services de santé permettent d’accueillir un grand nombre de réfugiés.