Cet article s’inscrit dans le cadre d’une série d’histoires et de témoignages en rapport avec une consultation menée par l’OMS avec les États membres en vue de mettre en avant les besoins complexes des personnes atteintes de maladies non transmissibles dans les situations d’urgence, lorsqu’elles sont forcées de fuir de chez elles, ainsi que les soins qui doivent leur être prodigués.
Abamlridha Olaiel, un Irakien de 54 ans, est arrivé en Grèce en 2018. Il recevait déjà un traitement quotidien à l’insuline pour un diabète de type 2, et suivait un régime alimentaire spécialement adapté. Un an après son arrivée au centre pour réfugiés et migrants de Skaramanga, à Athènes, on lui a diagnostiqué des problèmes de tension artérielle à la suite d’une coronarographie. Il a ensuite été transféré au camp de réfugiés et de migrants de Schisto, également à Athènes.
Sa femme et ses 4 enfants, qui ont fui avec lui, ont obtenu le statut de réfugié et résident en France depuis un an et demi. Séparé de sa famille et espérant pouvoir la rejoindre un jour, Abamlridha continue de demander l’asile tout en gérant au mieux son état de santé.
Malgré de nombreux refus, Abamlridha a eu la chance de se voir attribuer un numéro temporaire de sécurité sociale. Il reçoit désormais un traitement quotidien comprenant de l’insuline, des médicaments pour la tension artérielle et le cholestérol, ainsi qu’un soutien psychologique sous forme de séances de thérapie et de médicaments. À sa demande, il subit des tests de glycémie et de tension artérielle pour gérer sa santé face à la difficulté de se procurer un équipement médical personnalisé pour mesurer son taux de glucose.
« On est à l’écoute de son corps, et on devient son propre médecin », explique-t-il. « Je connais mes limites, et je ne me mets pas la pression, pour être en bonne santé. »
Abamlridha ajoute qu’il se sent en sécurité car les personnels soignants du camp sont attentifs à ses besoins et sont prêts à assurer la coordination avec les structures extérieures en cas de nécessité. Il souligne l’importance de la continuité des soins de santé, en particulier pour les personnes qui, comme lui, souffrent de plusieurs maladies non transmissibles et ont besoin d’un soutien psychologique. Il pense qu’il est important de se sentir compris et entendu afin de recevoir le plus de soutien possible.