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Ukraine : Un recours à l’information pour proposer plus de soins de santé spécialisés

1 mars 2023
Communiqué de presse
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En collaboration avec les autorités nationales et régionales de la santé, le bureau de l’OMS en Ukraine recourt à la collecte de données et à des outils de suivi pour jauger les ressources et les services disponibles dans le domaine des soins de santé afin de préparer des interventions cruciales dans les zones touchées par la guerre.  

Le système de cartographie des ressources sanitaires disponibles (HeRAMS) vise à recueillir des informations sur les capacités opérationnelles des établissements de santé, les dommages subis, les équipements de base et services disponibles dans divers domaines, dont les services de prise en charge des traumatismes et services généraux, la santé et la nutrition de l’enfant, les maladies transmissibles ou non, la santé sexuelle et reproductive, les soins à la mère et au nouveau-né, ainsi que l’encadrement de la santé mentale et le soutien psychosocial. 

La collecte de données a commencé en novembre 2022 et montre que des services de soins de santé primaires sont généralement disponibles dans les zones affectées du pays, mais que les services plus spécialisés comme la chimiothérapie, la mammographie ou la gestion de l’administration d’opioïdes ont été interrompus dans plusieurs établissements en raison du manque de personnel et d’équipements médicaux. 

Un pourcentage élevé de services de santé sont opérationnels et accessibles, même dans des établissements qui sont partiellement endommagés, comme dans les régions de Donetsk, Kharkiv et Zaporijjia en particulier. Les données recueillies montrent également une dépendance élevée à l’égard de réseaux centralisés d’approvisionnement en électricité, en eau et en chauffage. En outre, le manque d’équipements est l’un des obstacles fondamentaux à un fonctionnement autonome des établissements de santé.   

« Le HeRAMS est nos yeux et nos oreilles sur le terrain, et nous aide à nous adapter pour apporter un meilleur soutien dans le domaine de la santé », dit Laura Lloyd-Braff, spécialiste de la prestation de services de santé au bureau de l’OMS en Ukraine, pendant un atelier qui a eu lieu en février et portait sur le recours au HeRAMS dans ce pays.  Cet atelier a réuni des experts du ministère de la Santé et des responsables des autorités ukrainiennes de la santé et de l’OMS, et a mis en évidence les difficultés à fournir des soins de santé spécialisés dans les zones les plus touchées par la guerre en Ukraine. 

L’atelier s’est clôturé sur un module consacré à l’exploitation des données d’HeRAMS pour améliorer le processus décisionnel et les activités dans le secteur de la santé. 

« L’interprétation des données est un aspect très important de notre travail, et cet atelier a permis de réfléchir aux résultats obtenus », explique Aron Aregay, responsable de la gestion de l’information et de l’évaluation des risques au bureau de l’OMS en Ukraine. La collecte, l’interprétation et l’analyse de données de qualité pour faciliter des décisions fondées sur des bases factuelles soutiennent les activités que l’OMS mène actuellement par le biais du Programme de travail européen. 

« Un rapport rédigé à la suite de l’atelier sera présenté aux autorités et, au-delà, aux partenaires du secteur de la santé pour mieux comprendre comment nous pouvons continuer à apporter notre soutien afin de maintenir des services de santé essentiels en Ukraine », ajoute M. Aregay.

Yuliia Hudyno, l’une des participantes à l’atelier, venue de la région de Donetsk, fait part de son expérience de la collecte de données pour l’outil HeRAMS : « Dans notre région, près d’un tiers des établissements médicaux sont situés sur la ligne de front, où les hostilités font rage. Nous avons passé 3 mois à recueillir des informations, et maintenant toutes ces informations sont disponibles à un seul endroit. J’espère que ces données faciliteront la tâche d'autres organisations humanitaires qui acheminent de l’aide. Elles pourront travailler avec plus de précision et aider ceux qui en ont vraiment besoin ». 

La deuxième phase de recueil de données devrait commencer ce mois-ci.  

Le ministère fédéral allemand de la santé (BMG) a apporté son soutien financier pour l’outil HeRAMS.