Au début de 2021, un groupe de spécialistes de la communication a rejoint 7 bureaux de pays de la Région européenne de l’OMS. Or, il ne s’agissait pas de simples communicateurs qualifiés : ils ont intégré les équipes des bureaux de pays de l’OMS dans le cadre du programme des volontaires des Nations Unies (VNU), administré par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
Lorsque Aidana Yergaliyeva (Kazakhstan), Dayanch Hojageldiyev (Turkménistan), Malika Djalalova (Ouzbékistan), Sara Kajevikj (Macédoine du Nord), Parandzem Paryan (Arménie), Faris Mahmutovic (Bosnie-Herzégovine) et Rusudan Khotivari (Géorgie) ont rejoint leurs équipes, de nombreux pays étaient confrontés à des situations difficiles en raison de la COVID-19, et le sont encore aujourd’hui. Mais cela ne les a pas effrayés. Certains d’entre eux avaient déjà une expérience directe du virus : Malika Djalalova, spécialiste de la communication pour le bureau de pays en Ouzbékistan, a été infectée par le nouveau coronavirus 2 semaines seulement après avoir posé sa candidature au poste en question. « C’était en effet un peu ironique », explique-t-elle. « Mais si l’on considère l’aspect positif des choses, les recherches que j’ai effectuées sur la COVID-19 pendant que j’étais malade se sont avérées très utiles pour mon travail. Rejoindre l’OMS en période de pandémie n’a fait que rendre le travail plus intéressant. J’étais ravie. »
Un baptême du feu
La « dream team » du programme VNU, comme ils ont surnommé leur équipe, a rapidement dû se familiariser avec la terminologie technique de l’OMS sur divers thèmes liés à la santé, ainsi qu’avec le Programme de travail européen 2020-2025, « Une unité d’action pour une meilleure santé en Europe », la vision et la feuille de route de l’OMS/Europe afin d’améliorer la santé de tous les citoyens de la Région. Outre la terminologie, les restrictions liées à la COVID-19 ont constitué un défi supplémentaire.
« Lorsque j’ai commencé, tout le monde faisait du télétravail en raison des restrictions liées à la COVID-19 », explique Parandzem Paryan, spécialiste de la communication en Arménie. « Je n’ai rencontré mes collègues en personne que 6 mois après avoir commencé, et les communications internes se sont donc parfois avérées plus difficiles que les communications externes. Mais mon équipe a été formidable et d’un grand soutien, tout comme le contact avec le bureau principal de l’OMS/Europe à Copenhague. »
Au début, certains des VNU ont dû faire face à des idées fausses sur leurs compétences en raison de leur étiquette de volontaire.
« Le programme des volontaires des Nations Unies offre une excellente occasion aux professionnels d’acquérir une expérience inestimable du travail dans le système des Nations Unies », explique Faith Vorting, conseillère principale en communication à la Division du directeur régional, qui a dirigé le projet pilote de recrutement de VNU. « Pour devenir VNU, les candidats doivent faire état d’une solide expérience dans leur CV, et sont soumis à des processus de candidature compétitifs. Tout au long de l’année, ils ont apporté un soutien crucial en matière de communication aux bureaux de pays qui manquaient de personnel spécialisé dans ce domaine, et se sont rapidement intégrés à l’ensemble de l’équipe de communication de la Région. »
Manœuvrer, communiquer...
Tous les spécialistes de la communication du programme VNU ont mené un travail stratégique en vue de renforcer la visibilité de leur bureau de pays de l’OMS, et d’assurer une plus grande couverture des problèmes de santé publique par les médias nationaux.
« J’ai particulièrement apprécié le côté stratégique de mon travail : accroître la visibilité, s’assurer que nos messages sont entendus, et renforcer notre réseau avec le paysage médiatique national », explique Sara Kajevikj, spécialiste de la communication en Macédoine du Nord.
Faris Mahmutovic, spécialiste de la communication en Bosnie-Herzégovine, est du même avis : « notre plus grande réussite a été de voir augmenter progressivement la visibilité et la présence du bureau de pays dans les médias, et de constater l’impact directement exercé par la communication sur les risques et les projets de participation communautaire sur la promotion de la vaccination contre la COVID-19. »
Pour Rusudan Khotivari, spécialiste de la communication en Géorgie, l’un des temps forts a été le rapport de l’OMS sur la protection financière, publié en juillet 2021. « Le rapport était plutôt technique. Nos efforts afin de traduire le jargon employé en un langage facilement compréhensible par le grand public ont assurément porté leurs fruits », explique Rusudan. « Le rapport évoque l’impact et le fardeau du niveau élevé du reste-à-charge pour la population ordinaire qui cherche à se faire soigner. Il a en outre bénéficié d’une énorme couverture médiatique et d’un large écho auprès du public, des influenceurs et des personnalités politiques. »
...et innover
Aidana Yergaliyeva, spécialiste de la communication au Kazakhstan, a décidé de compléter les efforts de sensibilisation à la COVID-19 auprès du grand public, et des enfants en particulier, par une initiative sortant de l’ordinaire. Elle a eu en effet l’idée, avec ses collègues, de produire une bande dessinée. Le livre, intitulé « Les capes blanches : combattre l’invisible », raconte l’histoire de superhéros de la science luttant contre la COVID-19, et devrait être publié au cours du premier trimestre de 2022.
Pendant son volontariat au bureau de pays, Aidana a énormément apprécié le caractère varié de son travail, sachant que les jours ne se ressemblent pas. Alors qu’elle s’exerçait aux techniques de la photographie, elle a un jour pris par hasard quelques photos d’un chien de la race Akita Inu.
« J’ai montré mes photos à la personne propriétaire du chien », raconte Aidana. « Elles ont alors fait l’objet d’une exposition, largement couverte par les médias, et ont permis de sensibiliser le public aux chiens errants et aux droits des animaux au Kazakhstan. L’équipe de travail du Sénat a visité l’exposition, alors qu’elle rédigeait une nouvelle législation sur le traitement responsable des animaux, en relation bien sûr avec les zoonoses. Alors, peut-être ai-je non seulement contribué à la sensibilisation à la santé, mais aussi aux droits des animaux ! »
Programme des Volontaires des Nations Unies – en bref
- Le volontariat international est né de la nécessité et de la compassion, suite aux ravages causés par la Première Guerre mondiale.
- En 1968, le Shah d’Iran Mohammed Reza Pahlavi est la première personne à mentionner la nécessité d’un programme officiel de volontaires des Nations Unies (VNU).
- En 1970, l’Assemblée générale des Nations Unies vote la création d’un groupe international de volontaires au sein du système des Nations Unies, appelé les Volontaires des Nations Unies (Résolution 2659 de l’Assemblée générale des Nations Unies).
- Au début des années 1990, les VNU participent à plusieurs missions de maintien de la paix en fournissant abris, éducation et soutien à la réintégration des anciens soldats, ainsi qu’un appui électoral aux processus de consolidation de la paix et aux processus électoraux connexes.
- Depuis sa création, le programme VNU a déployé des dizaines de milliers de volontaires de plus de 150 nationalités pour servir dans plus de 130 pays, et engage chaque année plus de 11 000 VNU en ligne dans des missions effectuées à distance.
- Depuis le début de la pandémie de COVID-19, de nombreux VNU sont en première ligne des interventions par l’aide qu’ils apportent à la protection des populations, aux efforts de sensibilisation et aux activités de relèvement. Ils jouent ainsi un rôle essentiel dans l’appui apporté à la riposte du système des Nations Unies.