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La santé sur Terre : une planète saine profite à tous – Journée mondiale de la santé 2022

7 avril 2022
Communiqué de presse
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En cette Journée mondiale de la santé, l’OMS/Europe appelle chacun à se rassembler et à reconnaître l’importance de notre planète, pour notre santé et celle des générations à venir.

Selon l’OMS, plus de 13 millions de décès dans le monde, dont 1,4 million en Europe, sont causés chaque année par des facteurs environnementaux évitables. Ce chiffre tient compte de l’accélération de la crise climatique, qui constitue la plus grande menace sanitaire à laquelle l’humanité est confrontée, mais aussi de la pollution de l’air, de l’insuffisance de l’assainissement et de l’approvisionnement en eau potable, de l’exposition aux produits chimiques et aux rayonnements, et de l’insécurité des environnements urbains.

Notre planète, notre santé

Notre environnement fournit les éléments essentiels à la vie, à savoir un air pur et une eau salubre, une alimentation saine et un abri. La nature constitue à la fois l’origine de maladies infectieuses et à transmission vectorielle et la source de médicaments, dont de nombreux antibiotiques. L’impact de l’homme sur l’environnement augmente le risque de maladies infectieuses émergentes chez l’être humain qui, pour plus de 60 % d’entre elles, proviennent des animaux, essentiellement de la faune sauvage. La réduction de la biodiversité peut également accroître la transmission des maladies.

On estime que les activités humaines telles que la déforestation, le commerce et la consommation d’animaux sauvages, ainsi que les voyages internationaux ont conduit à l’émergence de la COVID-19 et facilité sa propagation à l’échelle mondiale. Les plans pour le relèvement post-COVID-19, et en particulier ceux visant à réduire le risque d’épidémies futures, doivent donc remonter plus en amont que la détection précoce et l’endiguement des flambées de maladie. Ils doivent aussi diminuer notre impact sur l’environnement de façon à réduire le risque à la source. Le concept « Une seule santé » reconnaît cette interdépendance entre les personnes, les animaux, les plantes et leur environnement commun sur la planète Terre.

Des environnements plus sains pour des populations en meilleure santé

« L’amélioration de nos environnements naturels et construits dans lesquels nous vivons, travaillons, apprenons et jouons peut avoir des effets bénéfiques immédiats et à long terme sur notre santé et notre bien-être. Cette Journée mondiale de la santé doit nous permettre de réfléchir à la manière d’instaurer des villes plus saines et des communautés en meilleure santé, avec davantage d’espaces verts et bleus qui favorisent les loisirs actifs, offrent des occasions de se détendre et promeuvent la santé mentale », a expliqué le docteur Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe.

« Nous devons également réduire la dépendance à l’égard de la voiture, améliorer les transports publics et développer la pratique de la marche et du vélo en toute sécurité », a-t-il ajouté.

En de nombreux endroits, la réduction des activités économiques et de transport résultant des mesures visant à limiter la propagation de la COVID-19 a permis à court terme d’assainir l’air, de réduire les émissions de carbone, de diminuer le bruit et d’accroître la sécurité des cyclistes et des piétons. C’est la preuve que le pouvoir est entre nos mains pour améliorer notre environnement, et que nous pouvons reconstruire en mieux à mesure que nous nous remettons de la pandémie.

La pollution de l’air est le facteur de risque environnemental le plus important pour la santé humaine. L’OMS estime qu’environ 7 millions de décès prématurés sont dus chaque année aux effets de cette pollution, dont plus de 500 000 dans la Région européenne de l’OMS.

La pollution de l’air constitue donc, avec le tabagisme, la consommation nocive d’alcool, les régimes alimentaires déséquilibrés et l’insuffisance d’activité physique, un facteur de risque majeur de maladies non transmissibles (MNT) telles que les maladies cardiovasculaires, les cancers, les maladies respiratoires chroniques et le diabète. Si les MNT sont à l’origine de 90 % des décès dans la Région européenne, leurs facteurs de risque peuvent être prévenus ou maîtrisés par la mise en œuvre de plusieurs politiques et interventions très efficaces et peu coûteuses.

Certains polluants atmosphériques sont des polluants climatiques de courte durée exerçant des effets négatifs sur la santé et liés au réchauffement à court terme de la planète. Par conséquent, presque tous les efforts visant à améliorer la qualité de l’air renforceront également l’action climatique, et presque tous les efforts d’atténuation du changement climatique amélioreront à leur tour la qualité de l’air, avec des bénéfices immédiats pour la santé qui amplifient considérablement le retour sur investissement.

Outre les ravages causés par les maladies qui y sont associées, le tabagisme a de vastes conséquences sur l’environnement. La culture du tabac détruit en effet les arbres et endommage les sols, et la fabrication du tabac produit des déchets toxiques. Son utilisation pollue l’air et les surfaces à l’intérieur de nos maisons. Les mégots de cigarettes et autres déchets de tabac empoisonnent la vie marine, contaminent les plages et les cours d’eau, et souillent nos espaces de vie urbains.

Des politiques et des actions locales et internationales

Nous pouvons dans une très large mesure œuvrer à l’amélioration de nos environnements et de notre santé en agissant près de chez nous, et en mettant l’accent sur le rôle des niveaux locaux des pouvoirs publics. Depuis plus de 30 ans, le Réseau européen des Villes-santé et le Réseau des Régions-santé de l’OMS sont les premiers moteurs du changement en permettant d’instaurer des environnements urbains plus sains qui favorisent le bien-être des personnes et des communautés qui les utilisent.

Dans un monde complexe avec de multiples échelons de pouvoir, de nombreux secteurs œuvrant à des objectifs similaires et un large éventail d’acteurs impliqués dans la recherche de la santé et du bien-être, les villes et les régions sont particulièrement bien placées pour exercer un leadership. Elles montrent que l’on peut s’attaquer aux problèmes mondiaux en menant des actions locales.

La Commission paneuropéenne de la santé et du développement durable a récemment recommandé l’adoption d’une politique axée sur l’approche « Une seule santé » qui reconnaît l’interdépendance entre santé humaine, animale et environnementale. Le rapport de la Commission invite les responsables politiques à s’inspirer de ceux qui s’attaquent aux problèmes environnementaux afin d’amener les sociétés dans le droit chemin pour les générations à venir.

Alors, ne nous contentons pas d’imaginer des lendemains plus sains (#HealthierTomorrow), et faisons en sorte qu’ils se concrétisent.