L’un des plus grands hôpitaux de l’est de l’Ukraine, qui dispense des soins médicaux spécialisés à une population de 103 000 personnes, était habitué à faire face aux conséquences du conflit avant même le début de l’offensive militaire russe, le 24 février 2022. Depuis 2014, l’hôpital jouait un rôle crucial dans le traitement des soldats blessés engagés dans la lutte armée dans la région voisine du Donbass, ainsi que dans la prise en charge des 51 000 civils déplacés par les hostilités.
Mais aujourd’hui, cet hôpital n’est plus en service.
« L’hôpital était essentiel pour toute la région car il disposait d’une unité de réanimation et de tout le matériel médical nécessaire pour soigner la population civile, ainsi que des services de chirurgie et d’urgence requis pour soigner les victimes du conflit, » a déclaré Viktor, le directeur de l’hôpital.
En 2019, l’OMS a installé un générateur d’oxygène à l’hôpital afin qu’il n’y ait pas d’interruption des soins vitaux prodigués aux patients, et a également fait don d’équipements pour le lavage et la stérilisation des dispositifs médicaux.
Quand la guerre a éclaté
Andriy, l’un des soignants de l’hôpital, se souvient des jours terrifiants qui ont suivi le 24 février : « les bombardements intensifs et les attaques sur la ville ont commencé le lendemain, le 25 février, et ont duré 10 jours. Presque immédiatement, notre hôpital a reçu un afflux de blessés et nous avons dû installer un abri anti-bombes au sous-sol pour protéger les centaines de civils qui cherchaient refuge. La plupart des patients et des personnels de santé n’ont été évacués de l’hôpital que quand la situation s’est très fortement aggravée, et que nous n’étions plus en mesure de continuer à dispenser des soins médicaux. »
Après une semaine et demie de bombardements, l’hôpital n’était pas seulement hors service, mais si gravement endommagé que toute chance de redémarrer ses opérations s’est avérée impossible.
#NotATarget – les soins de santé ne sont #PasUneCible
Au 6 avril, l’OMS avait vérifié 91 informations faisant état d’attaques contre les soins de santé, causant 73 morts et 46 blessés. Cette situation est inacceptable.
Les attaques contre les soins de santé DOIVENT cesser. Elles mettent non seulement des vies en danger, mais elles privent les patients des soins urgents dont ils ont besoin, et ébranlent les systèmes de santé déjà mis à rude épreuve.
Les systèmes, les établissements et les agents de santé ne doivent jamais être des cibles. Ils doivent toujours être protégés et rester fonctionnels, sûrs et accessibles à tous ceux qui ont besoin de services médicaux essentiels. Dans tout conflit, les attaques contre les soins de santé constituent une violation du droit international humanitaire.