Un nouveau groupe de travail sur les antimicrobiens innovants a été créé à l’initiative de la Plateforme pour l’accès aux nouveaux médicaments de l’OMS lors d’une réunion qui a eu lieu à Stockholm (Suède) en avril 2024. Cette réunion, organisée par l’Agence suédoise de santé publique, avait pour but de réfléchir aux différentes politiques possibles pour promouvoir l’innovation durable en matière d’antibiotiques innovants et garantir l’accès à des antibiotiques existants, plus anciens.
De nos jours, la résistance aux antimicrobiens est l’une des plus graves menaces pour la santé à l’échelle planétaire. L’accès limité aux antimicrobiens nouveaux et existants est l’un des facteurs qui favorisent la résistance aux antimicrobiens, car cela peut limiter les options de traitement et allonger la durée des infections. Le groupe de travail n° 4 de la Plateforme a convenu de formuler des propositions de mesures concrètes faisant intervenir plusieurs acteurs concernés, afin de renforcer les initiatives existantes visant à promouvoir l’accès aux antibiotiques.
« Un accès fiable à des antibiotiques efficaces, qu’ils soient nouveaux ou préexistants, est essentiel pour nos systèmes de santé », a déclaré lors de la réunion Malin Grape, ambassadrice chargée de la résistance aux antibiotiques au ministère suédois de la Santé et des Affaires sociales et coprésidente du groupe de travail n° 4.
Des produits antibiotiques clés
Toutefois, la recherche-développement actuelle en matière d’antimicrobiens ne produit pas de résultats permettant de faire face à l’apparition rapide et à la progression croissante de la résistance aux antimicrobiens. Le risque financier associé à l’investissement dans la recherche-développement sur les antimicrobiens, associé à un retour sur investissement plus faible que dans d’autres domaines thérapeutiques, est un facteur dissuasif important. Cela s’explique principalement par la courte durée des traitements et par les efforts de bonne gestion consentis pour réduire au minimum la consommation de médicaments en vue de lutter contre la résistance aux antimicrobiens.
En outre, de nombreux pays éprouvent des difficultés à accéder aux anciens antimicrobiens existants. Cela est souvent dû à des pénuries intermittentes lorsque la demande dépasse l’offre, ou lorsque les antimicrobiens sont retirés des marchés pour des raisons financières.
« Nous avons entendu dire haut et fort que certains pays sont confrontés à de graves pénuries de médicaments essentiels, dont des antibiotiques, et nous nous félicitons donc que le groupe de travail n° 4 se concentre non seulement sur les nouveaux antimicrobiens et les processus de recherche et de développement, mais aussi sur la manière de garantir que les principaux antibiotiques resteront disponibles, à un prix abordable », a fait observer Natasha Azzopardi-Muscat, directrice de la division Politiques et systèmes de santé des pays à l’OMS/Europe.
Parvenir à un consensus
« Nous ne devons pas perdre de vue le fait que la Région européenne de l’OMS est la plus diverse des Régions de l’OMS », a ajouté Malin Grape. « Par conséquent, si nous parvenons à un accord et que nous sommes en mesure de poursuivre nos travaux ici, cela est très prometteur pour les perspectives mondiales de développement permettant d’améliorer l’accès à des antibiotiques efficaces. »
Les 2 et 3 juillet prochains, la Plateforme pour l’accès aux nouveaux médicaments réunira des intervenants de toute la Région pour rechercher un consensus dans ce domaine. Cette réunion permettra à tous les groupes de travail de présenter aux autres groupes et à la Plateforme tout entière leurs projets de propositions, ce qui permettra à toutes les parties prenantes de les consulter et de les classer par ordre de priorité. Toutes les propositions et résultats jugés prioritaires, qui portent sur des projets de démonstration, serviront ensuite de preuves de concept pour un déploiement et une mise en œuvre futurs dans toute la Région.