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L’OMS/Europe révèle des taux élevés de vaccination contre la COVID-19 dans les prisons

15 juillet 2021
Communiqué de presse
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Les prisons doivent être une priorité pour le déploiement de la vaccination. De nouvelles données provenant de la Base de données européenne sur la santé en prison (HIPED pour Health in Prisons European Database) mettent en avant une hausse de la vaccination des personnes vivant et travaillant en prison contre la COVID-19. Par exemple, en Espagne, 100 % du personnel soignant des prisons est désormais vacciné.

Cependant, il reste encore un long chemin à parcourir pour parvenir à une couverture vaccinale complète dans les établissements de détention. « Il est encourageant de constater que les taux de vaccination contre la COVID-19 dans les prisons sont en augmentation, » a déclaré le docteur Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe. « Les établissements pénitentiaires ont toujours été vulnérables face aux épidémies et aux infections. Ainsi, en protégeant les personnes vivant et travaillant dans les prisons, les États membres veillent judicieusement à ce que la protection sanitaire ne laisse personne de côté. »

« Pour les prisons qui ont vu le virus se propager plus rapidement, et où des complications graves ont été constatées, il importe particulièrement de communiquer et d’examiner les dernières données sur la prévention du virus. En surveillant les taux d’infection et la couverture vaccinale, entre autres indicateurs, les pays peuvent adapter efficacement leurs politiques et affecter leurs ressources à ce qui est le plus nécessaire, » a ajouté le docteur Kluge.

Vaccination dans les prisons : dernières données en provenance des pays

La base de données HIPED de l’OMS est un outil qui aide les pays et les autorités pénitentiaires à collecter et à diffuser des informations essentielles à la lutte contre la pandémie actuelle. Aujourd’hui, elle rassemble les données de 42 pays de la Région. Voici quelques informations importantes mises en évidence dans la base de données HIPED.

  • En Espagne, plus de 84 % des détenus sont entièrement vaccinés contre la COVID-19, et 13 % ont reçu leur première dose.
  • En Pologne, 74 % des détenus ont été vaccinés avec au moins une dose.
  • En Finlande, en Irlande et en Suède, la couverture vaccinale des détenus est respectivement de 34,4, 43,7 et 59,1 %.

« Certains pays, comme l’Espagne, la Pologne et l’Irlande, ont signalé des taux élevés de vaccination contre la COVID-19 dans les prisons, » explique le docteur Carina Ferreira-Borges, cheffe par intérim du Bureau européen de l’OMS pour la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles (Bureau pour les MNT). « Cela montre que les ministères responsables de la santé en milieu carcéral, en collaboration avec les administrations pénitentiaires, sont conscients de la plus grande vulnérabilité des personnes incarcérées, et ont pu ainsi réagir rapidement pour traduire la théorie en pratique, en déployant les ressources nécessaires en vue de garantir l’accès à d’importantes interventions de santé publique, comme la vaccination. Mais il existe encore des régions où les prisons ne sont pas incluses dans les plans nationaux de vaccination contre la COVID-19. »

Données provenant des centres de détention : les pistes d’amélioration

« Il existe des pays où les soins de santé dispensés dans la population générale sont entièrement numériques et intégrés, mais les prisons sont le plus souvent exclues de cet environnement numérique, » a expliqué le docteur Filipa Costa, spécialiste des politiques de santé pour le programme Alcool, drogues illicites et santé en prison du Bureau pour les MNT de l’OMS.

« L’information est essentielle pour élaborer des politiques fondées sur des données probantes. Il est donc vraiment important pour la Région européenne de l’OMS dans son ensemble d’instaurer un système d’information sanitaire complet pour les prisons qui permettra d’inscrire la santé en prison dans le domaine de la santé publique. »

La base de données HIPED, récemment reconnue comme la plateforme des Nations Unies pour l’information sanitaire en prison, collecte des informations principalement par le biais d’une enquête à laquelle les États membres répondent sur une base volontaire. Grâce à ce cadre, l’OMS obtient des statistiques sur la population carcérale et des indicateurs utiles pour suivre l’état de santé et la performance des systèmes pénitentiaires, notamment des informations sur l’environnement carcéral, les comportements sanitaires des détenus, les services fournis et les résultats sanitaires. Le système doit également permettre de rendre compte du respect des principes d’égalité et d’autres normes internationales de manière à ce que les détenus ne soient pas privés de leur santé comme de leur liberté.