L’Albanie, le Kirghizistan, le Monténégro et la Serbie ont tous introduit cette année la vaccination des adolescentes contre le papillomavirus humain (PVH) à l’échelle nationale, augmentant ainsi considérablement l’accès à cet outil efficace de prévention du cancer du col de l’utérus chez les jeunes filles des pays à revenu intermédiaire de la Région.
L’infection par le PVH est une cause sous-jacente du cancer du col de l’utérus, le quatrième type de cancer le plus fréquent chez les femmes dans le monde, 90 % d’entre elles vivant d’ailleurs dans des pays à revenus faible et intermédiaire. Chaque année, dans la Région, plus de 66 000 femmes reçoivent un nouveau diagnostic de cancer du col de l’utérus, et plus de 30 000 meurent de cette maladie.
La prévention primaire du cancer du col de l’utérus passe par des niveaux élevés de vaccination contre le PVH chez les filles âgées de 9 à 14 ans. L’OMS exhorte tous les pays à introduire les vaccins contre le PVH afin de protéger un plus grand nombre de filles et de femmes contre le cancer du col de l’utérus et toutes ses conséquences au cours de leur vie. La vaccination des garçons, lorsque cela est possible, accroît également la protection des filles grâce à l’immunité collective, et protège ceux-ci contre d’autres cancers liés au PVH.
Garantir un accès équitable
À la fin de 2021, la vaccination contre le PVH a été introduite dans 38 des 53 États membres de la Région européenne (31 des 33 pays à revenu élevé et 7 des 20 pays à revenu intermédiaire de la Région). Grâce à l’introduction de la vaccination en Albanie, au Kirghizistan, au Monténégro et en Serbie, les filles de plus de la moitié (11) des pays à revenu intermédiaire de la Région ont désormais accès à cette thérapie salvatrice.
« Nous continuerons à aider les pays à progresser vers l’élimination du cancer du col de l’utérus en tant que problème de santé publique grâce à une vaccination universelle et équitable contre le PVH, à un dépistage approprié du cancer du col de l’utérus, à un diagnostic rapide et à un traitement et à des soins palliatifs de qualité pour toutes les femmes », a expliqué le docteur Nino Berdzuli, directrice de la Division des programmes de santé des pays à l’OMS/Europe.
Vers l’élimination du cancer du col de l’utérus en tant que problème de santé publique
En septembre 2022, les 53 États membres de la Région se sont engagés à protéger les filles et les femmes de cette maladie évitable en approuvant la Feuille de route en vue d’accélérer l’élimination du cancer du col de l’utérus en tant que problème de santé publique dans la Région européenne de l’OMS 2022-2030.
Les 4 pays qui ont introduit la vaccination contre le PVH en 2022 ont été confrontés ces dernières années à une forte charge de cette maladie. En Albanie, le cancer du col de l’utérus est la deuxième cause de mortalité chez les femmes de tous âges. Le Monténégro accuse le taux d’incidence du cancer du col de l’utérus standardisé selon l’âge le plus élevé (26,2 pour 100 000 femmes) parmi les pays de la Région et la Serbie, le troisième taux d’incidence le plus élevé (18,7 pour 100 000 femmes). Le Kirghizistan a également un taux d’incidence élevé (15,1 pour 100 000 femmes) et un taux de mortalité par cancer du col de l’utérus parmi les plus conséquents de la Région (8,67 décès pour 100 000 habitants).
Cette introduction de la vaccination contre le PVH contribue à la réalisation de l’un des 3 objectifs mondiaux visant à éliminer le cancer du col de l’utérus en tant que problème de santé publique : 90 % des filles vaccinées ; 70 % des femmes soumises à un test de dépistage à 35 et 45 ans ; et 90 % des patientes bénéficiant d’un traitement en cas de pré-cancer ou de cancer.
Soutien de l’OMS
L’OMS/Europe s’engage à aider les États membres à prendre des mesures pour les générations présentes et à venir afin d’accélérer l’élimination du cancer du col de l’utérus en tant que problème de santé publique.
Afin de faciliter l’introduction réussie de la vaccination contre le PVH et le maintien d’une couverture élevée, l’OMS/Europe propose un soutien technique dans les domaines de la sensibilisation et du partage d’informations, de la prise de décisions fondée sur des données probantes, de la préparation et de la planification du déploiement de la vaccination, de l’étude des comportements pour garantir l’acceptation par le public et la demande de vaccination, et de la communication adaptée et du renforcement des capacités des personnels de santé en vue de développer leurs connaissances et de leur permettre de recommander la vaccination avec davantage de confiance.
L’OMS aide également les pays à suivre et à améliorer la prestation de services et la performance globale des programmes.