En août 2023, l’hôpital clinique régional de Poltava a ouvert son nouveau centre de lutte anti-infectieuse afin de réduire le risque d’infections nosocomiales. L’établissement a pris, ces dernières années, des mesures cohérentes pour améliorer ses pratiques de lutte anti-infectieuse, depuis la formation de l’ensemble du personnel soignant sur l’importance de l’hygiène des mains jusqu’à la création du centre de lutte anti-infectieuse. L’hôpital, qui collabore avec le bureau de pays de l’OMS en Ukraine, donne l’exemple de la manière dont un co-investissement peut multiplier les bénéfices pour les patients.
Pendant plusieurs années, le bureau de pays a apporté régulièrement son soutien à l’hôpital clinique régional de Poltava en proposant des formations sur la lutte anti-infectieuse et la résistance aux antimicrobiens. Ces dernières étaient accessibles à tous les personnels de santé de l’hôpital, des chirurgiens aux anesthésistes, ce qui a permis d’établir une base uniforme pour discuter des questions clés et des changements dans la pratique. L’OMS a contribué à l’achat de désinfectants pour les mains pour chaque service de l’hôpital, tout en organisant des séances de formation spécialisées pour le personnel soignant, axées sur les bonnes pratiques d’hygiène des mains. Vita Postolnyk, épidémiologiste, souligne que ce bon départ a ouvert la voie à la mise en œuvre de programmes complets de lutte anti-infectieuse dans tout l’hôpital.
D’un service d’endoscopie à un centre de lutte anti-infectieuse
L’étape suivante pour l’hôpital dans le domaine de la lutte anti-infectieuse fut la réception d’un équipement de retraitement des endoscopes offert par l’OMS. Dans le cas d’instruments aussi complexes, la désinfection manuelle n’est pas suffisante, car elle comporte un risque élevé de transmission d’infections d’un patient à l’autre.
« Il faut environ 20 minutes pour examiner 1 personne, et plus il y a de gens qui viennent, plus ils peuvent être mis en danger si les endoscopes ne sont pas retraités correctement. Maintenant que l’OMS nous a fourni des dispositifs de désinfection, la sécurité de nos patients est assurée », affirme Vita Postolnyk.
Après plusieurs cycles de nettoyage méticuleux, les endoscopes sont placés dans des armoires de séchage spéciales, également acquises avec l’aide du bureau de pays. Celles-ci sont placées entre les salles de retraitement et d’endoscopie de manière à ce que les médecins puissent les ouvrir des deux côtés, éliminant ainsi le risque de contamination accidentelle après la désinfection.
La direction de l’hôpital a également entrepris des rénovations à ses propres frais, et a créé un service d’endoscopie spécialisé comprenant plusieurs armoires. Il s’agit là d’un exemple parfait de co-investissement où l’OMS et l’établissement de soins de santé combinent leurs efforts pour améliorer les services de soins de santé.
« L’OMS reste déterminée à soutenir les établissements de santé dans leurs pratiques de lutte anti-infectieuse afin de garantir la qualité des soins ainsi que la sécurité des patients et des personnels de santé. Il est extrêmement gratifiant de voir se développer les capacités locales et d’assister au lancement d’initiatives locales grâce à notre contribution », explique le docteur Jarno Habicht, représentant de l’OMS en Ukraine.
Vita Postolnyk cite l’exemple d’un chirurgien exerçant en première ligne, qui envoie fréquemment des photos montrant les conditions difficiles dans lesquelles il doit dispenser des soins médicaux. Ces conditions sont souvent inacceptables. Vita Postolnyk met en avant l’énorme différence existant entre la situation en première ligne et les possibilités offertes en milieu hospitalier.
« Alors que les médecins en première ligne n’ont peut-être pas le choix, nous, ici à l’hôpital, devons faire tout notre possible pour équiper nos services afin de prévenir les complications dues à une mauvaise désinfection. »
L’hôpital clinique régional de Poltava est le premier établissement à se munir d’un centre de lutte anti-infectieuse en Ukraine. Le centre comprend un laboratoire bactériologique, une unité de lutte contre les infections nosocomiales et un service central de stérilisation.
« C’est vraiment utile d’être réunis dans un seul centre, car nous pouvons désormais coordonner nos efforts et utiliser les ressources avec davantage d’efficacité », explique Vita Postolnyk.
Le renforcement des pratiques de lutte anti-infectieuse au sein de l’hôpital clinique régional de Poltava a été rendu possible grâce à l’aide financière de l’Union européenne (UE) dans le cadre de l’initiative de l’UE et de l’OMS sur le développement du système de santé ukrainien.