Le variant Omicron : mythes et réalités

19 janvier 2022
Communiqué de presse
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Depuis que le variant B.1.1.529 a été déclaré « préoccupant » et a été baptisé Omicron le 26 novembre 2021, notre compréhension de ce variant s’est considérablement accrue non seulement grâce à la recherche collaborative mondiale, mais aussi au fil du temps car nous avons pu observer pendant plusieurs semaines son comportement et son impact sur les individus et les communautés. 

Malheureusement, en raison du manque de connaissances sur Omicron, de nombreuses spéculations, hypothèses et fausses informations circulent à son propos, et les populations et les autorités ont du mal à prendre des décisions éclairées pour la protection de la santé. 

Selon les dernières données épidémiologiques disponibles, nous assistons actuellement à une hausse rapide du taux d’infection par la COVID-19 dans la Région européenne de l’OMS en grande partie en raison de la propagation du nouveau variant Omicron. Pour donner un ordre de grandeur, si en septembre 2021, plus de 1 million de nouveaux cas de COVID-19 ont été observés par semaine, dès la première semaine de janvier 2022, ce chiffre est passé à plus de 7 millions de cas signalés en une seule semaine.

Grâce à notre surveillance des médias, des médias sociaux et des termes couramment recherchés sur les moteurs de recherche, et à la collaboration avec les vérificateurs d’informations, nous sommes en mesure de nous attaquer à certains des mythes entourant Omicron, et de fournir davantage d’explications sur les faits réels.

Réalité : si le variant Omicron semble moins grave que le variant Delta, il ne doit pas être considéré comme bénin.

Mythe : Omicron ne provoque qu’une maladie bénigne.

Il est important de ne pas s’avancer dans l’évaluation de la gravité et de l’impact potentiel d’Omicron. 

Il est avéré que, dans certains pays, les infections causées par Omicron dans leur population sont d’une moindre gravité que celles causées par Delta. Cependant, ces impacts d’Omicron ont été principalement observés dans les pays de la Région caractérisés par un taux de vaccination élevé : le taux comparativement plus faible d’hospitalisations et de décès constaté jusqu’à présent est en grande partie dû à la vaccination, notamment des groupes vulnérables. Sans les vaccins, le nombre d’hospitalisations serait probablement beaucoup plus important. Il est trop tôt pour savoir quel sera l’impact d’Omicron dans les pays accusant un faible taux de vaccination et sur les groupes les plus vulnérables. 

Réalité : Omicron présente toujours un risque élevé pour nos systèmes de santé.

Mythe : comme Omicron est moins grave, les hospitalisations seront moins nombreuses, et nos systèmes de santé seront en mesure d’y faire face.

Le risque global lié à Omicron reste très important pour un certain nombre de raisons. Les données actuelles indiquent qu’Omicron a un avantage de croissance encore plus élevé par rapport à Delta. Même si une infection par Omicron est moins grave comparée à Delta, la hausse rapide du nombre de cas entraînera une augmentation des hospitalisations, ce qui exercera des pressions sur les systèmes de santé pour le traitement des patients atteints à la fois de COVID-19 et d’autres types de maladies. 

Réalité : les vaccins offrent la meilleure protection disponible contre Omicron. 

Mythe : les vaccins ne sont pas efficaces contre Omicron. 

La vaccination devrait offrir une protection importante contre les formes de maladie grave et les décès dus à Omicron, comme c’est le cas pour les autres variants encore en circulation. Jusqu’à présent, le taux relativement faible d’hospitalisations et de mortalité imputables à Omicron s’explique principalement par le fait que de nombreux habitants de notre Région sont déjà vaccinés. La vaccination déclenche la réponse immunitaire de l’organisme face au virus, ce qui non seulement nous protège contre les variants actuellement en circulation (dont Omicron), mais est également susceptible de nous protéger contre les formes de maladie grave dues aux futures mutations de la COVID-19. 

Réalité : les personnes non vaccinées sont les plus exposées à Omicron.

Mythe : les personnes non vaccinées ne tomberont pas gravement malades à cause d’Omicron.

Il n’est pas raisonnable de se croiser les doigts en espérant que tout ira bien avec Omicron, car celui-ci finira par trouver les personnes non vaccinées. Le simple volume de nouvelles infections par la COVID-19 entraîne déjà une hausse du nombre d’hospitalisations dans les pays où Omicron est devenu le variant dominant, et la plupart des patients nécessitant un traitement hospitalier sont aussi des personnes non vaccinées. En l’absence de mesures visant à interrompre la transmission de la COVID-19, le variant Omicron va se propager à une vitesse sans précédent et, tout comme lors de la vague Delta, les personnes non vaccinées seront les plus durement touchées. Notre principale recommandation reste la suivante : faites-vous vacciner quand c’est votre tour et, si elle vous est proposée, faites-vous inoculer une dose de rappel.

Réalité : Omicron est bien plus dangereux qu’un simple rhume.

Mythe : Omicron est comme un simple rhume.

Omicron n’est pas comme un simple rhume car il est plus susceptible d’entraîner votre hospitalisation. Des personnes infectées par le variant Omicron sont actuellement hospitalisées, et certaines personnes sont déjà décédées des suites de cette infection. On s’attend en outre à ce que les personnes infectées par le variant Omicron et se remettant de la maladie risquent aussi de développer des affections liées à la COVID longue.

Réalité : Omicron peut réinfecter les personnes ayant déjà contracté la COVID-19.

Mythe : une infection antérieure procure une immunité contre Omicron.

Si vous avez déjà contracté la COVID-19, vous devez quand même vous faire vacciner car une réinfection par Omicron est toujours possible, avec le risque de tomber gravement malade, de transmettre le virus à d’autres personnes ou de développer une COVID longue. Que l’on ait contracté ou non la COVID-19, le schéma complet de vaccination constitue le meilleur moyen de se protéger et de protéger les autres contre une maladie grave, une hospitalisation et un décès potentiel dû au virus. 

Réalité : les doses de rappel sont efficaces pour accroître la protection contre les formes de maladie grave causées par Omicron et tous les autres variants de la COVID-19.

Mythe : les doses de rappels sont inefficaces contre les formes de maladie grave causées par Omicron.

À l’instar de beaucoup d’autres vaccins (comme celui contre la grippe), l’efficacité des vaccins contre la COVID-19 diminue avec le temps. Par conséquent, si on vous propose une dose de rappel, faites-vous inoculer. Cela renforcera littéralement votre protection contre les formes de maladie grave causées par Omicron et d’autres variants de la COVID-19. Ce conseil est particulièrement important pour les groupes à risque, comme les personnes âgées de plus de 60 ans et celles souffrant de problèmes de santé préexistants qui sont les plus susceptibles de contracter une maladie grave à la suite d’une infection. Les professionnels de santé devraient également recevoir un vaccin de rappel en raison de leur risque élevé d’exposition au virus et du danger de le transmettre aux personnes vulnérables dont ils s’occupent.

Réalité : le port du masque est une mesure de protection efficace pour aider à réduire l’infection par Omicron et la propagation de ce variant.

Mythe : les masques sont inutiles contre Omicron car leurs interstices sont plus larges que le virus. 

D’après les éléments de preuve dont nous disposons à ce jour, toutes les mesures de prévention efficaces contre le variant Delta restent efficaces contre Omicron, et cela inclut le port du masque. Omicron se déplace si rapidement que, outre la vaccination, toutes les autres mesures de prévention (port du masque ; lavage des mains ; distanciation physique ; évitement des espaces fermés, confinés ou chargés de monde ; toux ou éternuement dans le pli du coude ou un mouchoir ; et bonne ventilation) sont nécessaires pour endiguer la vague d’infection et protéger le personnel et les systèmes de santé.

Réalité : la fin de la pandémie n’est pas encore en vue.

Mythe : Omicron étant moins sévère, nous approchons de la fin de la pandémie. 

Il est important de reconnaître que nous avons encore du chemin à parcourir pour mettre fin à la pandémie. Bien que moins d’hospitalisations et de décès soient actuellement signalés dans la Région dans son ensemble, nous devons cependant faire face à une forte hausse des cas de COVID-19. Et même si Omicron gagne rapidement du terrain dans la Région, la majorité des cas actuels de COVID-19 sont toujours causés par le variant Delta qui s’avère provoquer des maladies graves et des décès.

Dans les pays où Omicron devient actuellement, ou est devenu, le variant dominant, nous constatons également que les cas de COVID-19 doublent tous les 1,5 à 3 jours, entraînant une augmentation rapide des hospitalisations.

Nous ne pouvons donc pas nous permettre de baisser notre vigilance. Où que vous soyez ou quel que soit votre âge, vous devez vous faire vacciner lorsque c’est votre tour, avec un schéma complet et une dose de rappel si elle vous est proposée, et continuer à respecter toutes les autres mesures de prévention afin de vous protéger et de protéger les autres. 

Pour mettre fin à la pandémie, nous devons atteindre des niveaux de vaccination beaucoup plus élevés chez les principaux groupes cibles de la Région et au-delà. Il s’agit autant de l’équité vaccinale entre les pays que dans les pays, et la priorité doit être accordée à la vaccination de toutes les personnes vulnérables et des professionnels de santé.

En outre, les informations fausses et trompeuses alimentent la méfiance. Cela met en danger la santé et les vies ; compromet la confiance dans la science, les institutions et les systèmes de santé ; et entrave la riposte à la pandémie. Chaque fois que des informations fausses et trompeuses contreviennent aux données scientifiques fondées sur des bases factuelles, quelqu’un se voit empêché de prendre les bonnes décisions pour protéger sa santé.