L’OMS entame une série de dialogues sur les politiques de lutte contre l’obésité dans toute la Région européenne de l’OMS. Ces événements sous-régionaux réuniront des pays des Balkans occidentaux, d’Asie centrale et d’autres parties de la Région dans le but de tirer des enseignements de l’expérience de chaque pays et de trouver de nouveaux modes de prévention d’une épidémie d’obésité.
L’obésité est souvent désignée comme l’une des plus grandes menaces pour la santé publique au XXIe siècle. Selon des statistiques récentes de l’OMS, 59 % des adultes de la Région européenne sont en surpoids ou obèses. Il s’agit du pourcentage le plus élevé de toutes les Régions de l’OMS, sauf celle des Amériques.
1 enfant sur 3 est en surpoids ou obèse
« Le surpoids et l’obésité de l’enfant représentent un problème aigu ; dans notre Région, 1 enfant sur 3 est concerné. Il est donc vraiment important que les systèmes de santé des pays soient préparés à réagir », déclare le docteur Kremlin Wickramasinghe, chef par intérim du Bureau européen de l’OMS pour la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles (Bureau pour les MNT).
Le surpoids et l’obésité font partie des principales causes de décès et d’invalidité dans la Région, et sont mis en lien avec beaucoup de MNT telles que le cancer, le diabète et les maladies cardiovasculaires. Des estimations récentes indiquent que cela entraîne plus d’1,2 million de décès par an.
Aujourd’hui, aucun des 53 pays de la Région n’est susceptible de parvenir à enrayer la progression des niveaux d’obésité pour 2025.
« Nous devons aborder le problème sous de nombreux angles, en aidant les pays non seulement à prévenir le surpoids et l’obésité, mais aussi à renforcer leurs capacités pour une meilleure prise en charge. C’est l’une des manières dont nous pouvons contribuer à la concrétisation de la vision du Programme de travail européen 2020-2025 de l’OMS, pour assurer à tous une meilleure santé », poursuit le docteur Wickramasinghe.
Dialogues sur les politiques de prévention de l’obésité
Ces dialogues constituent, pour les principaux intervenants du secteur de la santé dans les sous-régions, une tribune ouverte au sein de laquelle ils peuvent se rencontrer et envisager les prochaines mesures en vue de l’application de politiques fondées sur des bases factuelles pour remédier à l’obésité.
Le dialogue des Balkans occidentaux a été entamé à Skopje (Macédoine du Nord), lors d’un événement de haut niveau auquel ont assisté Mme Elizabeta Gjorgievska, Première dame de Macédoine du Nord, et M. Bekim Sali, ministre macédonien de la Santé.
Le dialogue d’Asie centrale a démarré au Kirghizistan avec la présentation d’un nouveau rapport basé sur les dernières statistiques recueillies dans ce pays dans le cadre de l’Initiative pour la surveillance de l’obésité de l’enfant de l’OMS.
« L’Initiative pour la surveillance de l’obésité de l’enfant de l’OMS est la plus grande entreprise en son genre. Nous mettons maintenant l’accent sur l’utilisation de ces informations pour accélérer les progrès à l’échelle des pays, pour faire progresser la lutte contre l’obésité au cours de ces 10 prochaines années. Ces dialogues visent à prendre quelques-unes des mesures initiales dans cette direction », déclare le docteur Wickramasinghe.
« Par le biais du Conseil consultatif sur les MNT », ajoute le docteur Nino Berdzuli, directrice de la Division des programmes sanitaires des pays à l’OMS/Europe, « nous organisons une initiative inédite sur l’obésité de l’enfant. Cette initiative constitue une vaste tribune pour la sensibilisation, le leadership et l’obtention d’un soutien politique pour nous aider à relever le défi ».
Les enseignements tirés de l’expérience des pays
En parallèle aux discussions sur les politiques à mener, l’OMS organise des formations pour formateurs et imagine des moyens de renforcer les capacités des travailleurs de la santé dans le domaine de la prise en charge de l’obésité de l’enfant.
« Les dialogues de l’OMS, suivis d’ateliers de renforcement des capacités, permettront aux pays des Balkans occidentaux et d’Asie centrale d’exploiter leur expérience locale comme point de départ de nouvelles pratiques pour la prévention et la prise en charge de l’obésité », explique le docteur Maria João, directrice du programme national portugais pour la promotion d’une alimentation saine, qui anime des formations dans ces 2 sous-régions.
« De tels formats », ajoute le docteur João, « nous donnent une occasion unique de trouver pour chaque pays les stratégies les plus efficaces en vue de lutter contre l’épidémie d’obésité, au profit de toute la Région européenne de l’OMS. »