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Plus de violences envers les femmes et les enfants dans les premiers mois de la pandémie

26 novembre 2021
Communiqué de presse
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Un nouveau rapport publié par l’OMS/Europe montre que les lignes d’assistance téléphonique proposant un soutien aux femmes et aux enfants victimes de violence ont été prises d’assaut au cours des 9 premiers mois de la pandémie de COVID-19. 

Les informations du nouveau rapport, intitulé « Responding to violence against women and children during COVID-19 » [Réagir à la violence à l’égard des femmes et des enfants pendant la COVID 19], ont été recueillies entre janvier et septembre 2020, période pendant laquelle des millions d’habitants de la Région européenne de l’OMS ont été contraints de rester chez eux en raison de confinements ou d’autres mesures restrictives. 

Même si ce rapport montre une augmentation de la demande de services fournis par des organisations non gouvernementales (ONG) pendant les confinements provoqués par la COVID-19, il constate également que 52 des 53 pays de la Région ont adopté certaines mesures pour prévenir la violence ou y réagir. 

« Le fait que la quasi-totalité des pays de notre Région aient constaté cette affligeante augmentation de la violence et aient tenté d’y remédier est une réussite importante », déclare le docteur Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe. 

« Le degré de robustesse des systèmes de santé publique existants a influencé le choix des stratégies dans les différents pays – des stratégies telles que l’élargissement des capacités des lignes d’assistance et des refuges et le déplacement des ressources vers des solutions en ligne. Nous devons maintenant nous inspirer de ces leçons pour renforcer la prévention et les interventions à l’avenir. » 

La publication de ce rapport coïncide avec les « 16 jours d’activisme contre la violence sexiste » de cette année, une campagne annuelle menée par des personnes et des organisations du monde entier qui appellent à la prévention et à l’élimination de la violence envers les femmes et les filles. 

La violence envers les femmes est une problématique de santé publique 

La violence envers les femmes et les enfants est une importante problématique de santé publique, une question d’égalité entre les sexes et de droits humains. 

Selon des estimations récentes de l’OMS, environ 22 % des femmes de la Région européenne de l’OMS ayant déjà eu un compagnon auraient subi des violences sexuelles et/ou physiques de la part d’un partenaire, et environ 5 % des femmes de plus de 15 ans auraient été victimes de violences sexuelles qui n’ont pas été infligées par un partenaire. 

Les violences (physiques, sexuelles et/ou psychologiques) commises par des partenaires intimes entraînent pour les femmes des problèmes graves, immédiats et durables sur le plan de leur santé physique, mentale, sexuelle et reproductive.

La pandémie de COVID-19 a encore amplifié l’exposition des femmes à la violence. Avec les fermetures d’écoles généralisées, la mise en vigueur d’un confinement à domicile, les restrictions de mouvement et les perturbations des services sanitaires et sociaux, les femmes ont très vite dû accomplir davantage de tâches d’aidantes et été confrontées à plus de facteurs de stress dans la plupart des pays de la Région. 

En Espagne, par exemple, les appels à la ligne d’assistance contre les violences d’un partenaire intime ont augmenté de 47 % dans les 2 premières semaines d’avril 2020 par rapport à la même période de 2019. En France, après 1 mois de confinement, les médias ont fait état d’une augmentation de 89 % des appels à la ligne d’urgence nationale pour l’enfance en danger (par rapport à 1 an plus tôt).

Comme l’a montré la maladie d’Ebola, il n’est pas rare que la violence à l’égard des femmes et des enfants augmente pendant les épidémies de maladies infectieuses, et la COVID-19 n’a pas fait exception.

Les pays ont réagi à ce pic de violence 

L’autre conclusion principale de ce rapport est que pratiquement tous les pays de la Région européenne ont adopté l’une ou l’autre mesure pour prévenir et contrer la violence pendant la pandémie.

L’allocation de fonds supplémentaires, l’adaptation des services à de nouveaux défis (par exemple, prestation de services en ligne ou par téléphone) et des mesures encadrées par des ONG sont quelques-unes des interventions les plus fréquemment menées ces 2 dernières années. 

Pour compléter ces mesures, l’OMS recommande aux pouvoirs publics de maintenir les structures de soutien aux femmes victimes de violences parmi les services essentiels pendant la pandémie, de prendre des dispositions permettant aux personnes qui cherchent de l’aide de quitter leur domicile en toute sécurité, et d’élargir les fonctions des lignes d’assistance téléphonique et de trouver davantage de moyens de rendre ces services accessibles à distance.