Vivre avec la COVID-19 : 2 ans après

27 janvier 2022
Communiqué de presse
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Cela fait 2 ans que les premiers cas de COVID-19 ont été enregistrés dans la Région européenne de l’OMS, 2 années qui ont mis notre résilience à l’épreuve. Revenant sur ces 2 années écoulées et envisageant l’avenir, 5 habitants de la Région nous expliquent comment la COVID-19 a changé leur vie. 

Les premiers cas signalés dans la Région

Le 24 janvier 2020, la ville de Bordeaux (France) a été la première de la Région à signaler un cas de COVID-19. Victoria Smyth, qui dirige une entreprise de gestion immobilière, a déménagé avec sa famille de 5 personnes du Royaume-Uni à Bordeaux en 2007, attirée par la beauté des paysages, et inspirée par la quiétude du mode de vie. 

« Nous avons entendu parler du virus à la télévision », raconte Victoria, « mais nous vivons dans notre bulle en France, parmi les vignobles, et nous pensions que cela ne nous toucherait pas. Puis le virus a commencé à empiéter sur nos vies. » 
Un peu après, en raison des mesures anti-COVID-19, leurs déplacements se sont limités à un rayon de 1 km autour de leur maison, et ils ne pouvaient plus pratiquer que 1 heure d’exercice par jour. 

« Heureusement, nous avons pu continuer notre travail, mais la majorité des maisons dont nous nous occupons sont vides depuis 2 ans maintenant. Cela affecte gravement l’économie locale. Nous ne nous débarrasserons jamais de la COVID-19, et nous devrons apprendre à vivre avec le virus et être plus prudents. »

À l’époque, l’OMS a encouragé les pays de la Région européenne à se préparer à une recrudescence des cas et leur a apporté son soutien pour inciter leurs citoyens à se protéger.

Reconnaissance de nos personnels de santé 

Les spécialistes de laboratoire sont en première ligne de la riposte à la pandémie de COVID-19, et leur travail inlassable est essentiel pour dépister rapidement les cas de la maladie. Pour les membres du personnel du Centre de laboratoire de Kiev du ministère ukrainien de la Santé, si le début de la pandémie s’est traduit par une courbe d’apprentissage accélérée, Natalya Rodina, directrice générale adjointe du Centre, est fière de la façon dont ils ont pu s’adapter rapidement à cette situation d’urgence. 

« C’était difficile au début. À l’époque, très peu de personnes étaient formées aux méthodes de diagnostic par PCR. Aujourd’hui, tout s’effectue en souplesse, et le niveau de professionnalisme des spécialistes est bien plus élevé. Rares sont les personnels médicaux qui peuvent aujourd’hui affirmer avoir eu de vraies vacances. Je leur souhaite plus de patience, plus d’optimisme, de ne pas avoir peur et de se rappeler que les vacances arrivent à grand pas. » 

Le variant Omicron a provoqué une augmentation du nombre de patients nécessitant des soins hospitaliers, et le personnel des hôpitaux est toujours débordé. La vaccination et le maintien des mesures de protection individuelle, comme le port d’un masque bien ajusté en cas de besoin, le respect d’une distance physique d’au moins 1 mètre, l’évitement des espaces fermés, confinés ou chargés de monde, et l’hygiène des mains, peuvent prévenir les hospitalisations et empêcher la surcharge des services de santé.

L’OMS a déclaré 2021 Année internationale des personnels de santé et d’aide à la personne en reconnaissance de leur dévouement. L’OMS/Europe a fait entendre la voix de ces personnels dans la Région, et a appelé les pays à investir dans leur prise en charge et leur protection.

Les conséquences durables de la COVID-19 sur la santé 

Ces 2 dernières années, l’OMS/Europe a souligné la nécessité pour les autorités sanitaires de se concentrer sur la COVID longue, une conséquence grave et peu comprise de la COVID-19 qui nécessite des recherches plus approfondies. Akmaljon Niyazov, guide touristique à Tachkent (Ouzbékistan) et sa femme Oksana, cheffe de projet, souffrent encore aujourd’hui de symptômes post-COVID. Ils ont tous deux contracté le virus il y a environ 18 mois. Les premières semaines ont été marquées par de fortes fièvres, suivies de douleurs thoraciques qui ont duré 1 an. 

« Même maintenant, les citrons ont une odeur d’essence », a expliqué Akmaljon. « Ma femme ne peut plus porter son parfum préféré parce qu’elle le trouve répugnant. La COVID a également entraîné une détérioration de ma mémoire. Aujourd’hui, je dois relire les documents de mes visites touristiques alors qu’avant je les connaissais par cœur. »

Akmaljon et sa femme sont désormais tous deux doublement vaccinés. Il espère que les symptômes de la COVID longue finiront par s’estomper. En attendant, il exhorte tout le monde à se faire vacciner, à porter un masque et à respecter la distanciation sociale. « Même une COVID légère peut vous affecter. Personne n’en connaît les séquelles. »

Les effets de l’isolement

La COVID-19 a même impacté ceux qui n’ont pas été infectés. Si les années d’adolescence ne sont pas faciles, pour beaucoup, la pandémie les a rendues beaucoup plus difficiles. Dana Bakayeva, 20 ans, originaire du Kazakhstan, a vu ses projets anéantis par la COVID-19. 

« J’ai obtenu mon diplôme de fin d’études secondaires l’an passé, mais nous n’avons pas eu de bal de fin d’année. Et il n’y a pas que ça qui m’attriste. Je rêve de la remise des diplômes, du lancement de ballons, d’une promenade le long de la digue, des photos obligatoires en guise de souvenir depuis probablement le début de mon adolescence. Je rêvais de passer à une nouvelle vie, à ma vie d’adulte, mais je n’ai rien eu de tout cela. »

« Bien sûr, il y a aussi des choses qui peuvent être considérées comme positives. On s’est rapproché de nos familles par exemple, mais ma santé mentale en a beaucoup souffert. Coincée entre 4 murs, je me suis fermée à ceux qui m’entourent. L’apathie s’est fréquemment invitée. »

Au début de l’année 2021, le bureau de pays de l’OMS au Kazakhstan et le ministère kazakh de la Santé ont collaboré avec des jeunes sur les problèmes auxquels ils ont été confrontés pendant la pandémie, et produit une vidéo inspirante.

Protéger les femmes enceintes

Deux ans après, le message clé délivré par l’OMS à l’ensemble de la population est de se faire vacciner, et cela inclut les futures mères. Cara Jamieson est une spécialiste écossaise de l’allaitement, mère d’un garçon de 4 ans et d’une petite fille de 7 semaines seulement. En mars 2020, sa plus grande inquiétude était que son partenaire, médecin, ramène le virus à la maison. 

« Je n’ai pas vécu la grossesse de ma fille de la même manière [que celle de mon fils] car nous avions peur que je puisse attraper la COVID, ou que le virus ait d’une façon ou d’une autre un impact sur le déroulement et le lieu de l’accouchement. »
Cara a cherché des informations sur la vaccination auprès de sources médicales fiables. Elle a reçu les 2 vaccins pendant sa grossesse et son rappel pendant l’allaitement, quelques semaines seulement après la naissance de sa fille.

« Je suis incroyablement reconnaissante envers les personnes qui m’ont aidée à comprendre les données scientifiques, et j’ai eu raison de me faire vacciner pendant ma grossesse, malgré mes réserves initiales. Je reconnais que les vaccins m’ont offert, ainsi qu’à ma fille, une protection contre la COVID à un moment important, et qu’elle a probablement bénéficié de ma vaccination pendant l’allaitement. »

« Mon message aux mamans enceintes est de trouver des sources d’information fiables et de faire part de ses états d’âme ou de ses préoccupations à sa sage-femme et/ou à son médecin, plutôt que de les garder pour soi. »

Cara et son partenaire prennent des mesures pour réduire les risques, comme le port du masque, le lavage des mains, et les rencontres et les réunions à l’extérieur lorsque cela est possible. « Ma famille et moi nous efforçons de trouver un équilibre qui nous permette de profiter de ce qui compte pour nous, tout en assurant la sécurité de ceux que nous aimons », ajoute-t-elle. L’OMS a formulé des recommandations fondées sur des données probantes pour aider les femmes enceintes et les jeunes mères. 

La pandémie a changé nos vies à tous, et elle n’est pas encore terminée. Dans la Région, 1,7 million de personnes sont mortes, et nous sommes maintenant aux prises avec un nouveau variant. Néanmoins, sur le plan individuel, collectif et scientifique, nous faisons preuve d’adaptabilité et d’inventivité. Jusqu’à présent, la vaccination a sauvé la vie de plus de 500 000 personnes dans la Région, et nous en savons de plus en plus sur les méthodes efficaces de prévention et de traitement du virus. Deux ans après, ce constat est porteur d’espoir