Alors que nous approchons du 1er anniversaire de la déclaration d’une flambée atypique de variole du singe dans la Région européenne de l’OMS (mai 2022), l’optimisme est de mise : après une hausse rapide et un pic du nombre de cas à la mi-juillet 2022, on observe depuis lors une diminution soutenue des cas.
Si les raisons exactes de cette baisse encourageante n’ont pas encore été élucidées, il est probable qu’une combinaison de facteurs nous a aidés à mieux maîtriser la transmission de la maladie, notamment :
- l’amélioration de la détection des cas et de la gestion clinique et de santé publique qui y est associée ;
- l’acquisition d’une immunité naturelle et vaccinale ;
- un changement de comportement plus important au sein des communautés touchées à la suite de campagnes de sensibilisation du public.
Il y a donc lieu de se réjouir de la réduction de la propagation de la variole du singe. Cependant, alors que les États membres sortent de la phase d’urgence de la flambée épidémique, la suite des événements est incertaine.
Où en sommes-nous avec la variole du singe ?
À ce stade, de nombreux États membres de la Région n’observent plus de transmission interhumaine soutenue de la variole du singe au niveau local. Or, une poignée de pays signalent encore une transmission continue et de faible ampleur, principalement au sein du groupe le plus touché par cette épidémie : les homosexuels, les bisexuels et les autres hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes.
Étant donné que la transmission reste importante dans les pays endémiques et ceux nouvellement touchés d’autres Régions, il est également probable que la maladie soit réintroduite de manière continue dans la Région européenne, entraînant potentiellement de nouvelles flambées localisées ou dispersées.
Le risque d’une résurgence chez les groupes précédemment affectés pourrait également être aggravé par les grands festivals internationaux prévus pour le printemps et l’été, où l’activité sexuelle est probable. Il est donc impératif de rester vigilant.
Être vigilant face à une recrudescence de la variole du singe et s’efforcer d’interrompre la propagation interhumaine
Dans cette optique, l’OMS/Europe a élaboré une nouvelle note d’orientation intitulée « Considerations for the control and elimination of mpox in the WHO European Region update 25 April 2023: the need for integrated national operational plans » [Considérations sur la maîtrise et l’élimination de la variole du singe dans la Région européenne de l’OMS. Mise à jour du 25 avril 2023 : la nécessité de plans opérationnels nationaux intégrés]. Ce document évoque les mesures que les États membres de la Région doivent prendre afin de se préparer à la prochaine saison de rassemblements de masse, et de prévenir la transmission interhumaine soutenue de la variole du singe à moyen et à long termes.
Il s’agit d’une mise à jour et d’un prolongement de la précédente note d’orientation de l’OMS/Europe intitulée « Considerations for the control and elimination of monkeypox in the WHO European Region: policy brief No.1, 26 August 2022 » [Considérations sur la maîtrise et l’élimination de la variole du singe dans la Région européenne de l’OMS : note d’orientation n° 1, 26 août 2022 ] qui vise à fournir aux pays un cadre pour l’élaboration de plans d’action nationaux quinquennaux.
Évoquant la maîtrise et l’élimination de la variole du singe et leur signification pour la Région, le docteur Richard Pebody, qui dirige l’équipe de l’OMS/Europe chargée des agents pathogènes à haut risque, a émis le commentaire suivant : « l’objectif ultime est que tous les États membres de notre Région parviennent à éliminer durablement l’infection par la variole du singe. Cela se traduira par l’absence de transmission interhumaine soutenue au niveau local en présence de systèmes de surveillance nationaux de qualité avec des diagnostics de laboratoire intégrés. »
Le docteur Pebody a ajouté : « notre nouvelle note d’orientation complète est conçue pour aider les États membres à formuler des plans opérationnels efficaces et intégrés à cette fin ».