La rencontre avec Dilzada et Aiperi au Centre national de phtisiologie du Kirghizistan a offert au docteur Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe, une rare occasion de s’entretenir directement avec des personnes malades en période de pandémie.
La tuberculose a été diagnostiquée chez ces deux patientes il y a 6 semaines. Il s’agissait de leur première rencontre après leur diagnostic, et elles sont devenues de proches amies. S’adressant au docteur Kluge, les deux femmes ont expliqué que si elles sont bien soignées, les effets secondaires des médicaments sont difficiles à supporter. Le directeur régional les a remerciées pour cet entretien, et a souligné l’importance de suivre et de terminer le régime thérapeutique prescrit.
Alors que la pandémie de COVID-19 constitue toujours une menace, les systèmes de santé ont parfois été contraints de faire des choix difficiles eu égard aux menaces sanitaires à plus long terme. La Journée mondiale de lutte contre la tuberculose nous rappelle cependant avec force que pendant la pandémie de COVID-19 et au-delà, la prestation de soins aux patients souffrant de pathologies existantes constituera une tâche monumentale pour les systèmes de santé comme pour les pouvoirs public.
Heureusement, des soins sont prodigués à Dilzada et Aiperi, et toutes deux sont sur la voie de la guérison. Cependant, comme moins de cas de tuberculose ont été signalés dans la Région européenne de l’OMS, cela porte à croire que de nombreux cas n’ont pas été détectés, notamment ceux présentant des formes résistantes aux médicaments. La double menace de la COVID-19 et de la tuberculose s’avère inquiétante à long terme, et a un impact important sur l’objectif d’élimination de la tuberculose d’ici 2030.
Prestation de soins aux communautés
Au cours de sa visite au Kirghizstan, le docteur Kluge a été aussi mis au courant de plusieurs solutions innovantes qui ont permis de maintenir les services de santé essentiels tout en fournissant des services de rattrapage.
En ce qui concerne la tuberculose, la santé numérique est considérée comme l’une de ces solutions, en organisant des téléconsultations en vue d’aider les patients à prendre leurs médicaments, et en protégeant les patients vulnérables d’une éventuelle infection par la COVID-19.
Les téléconsultations (et dans les cas urgents, les visites à domicile) avec des professionnels de santé ont été utilisées pour dispenser des soins même pendant une recrudescence des cas de COVID-19. Plus récemment, des équipes mobiles de vaccination ont été déployées directement dans les communautés afin de fournir des services de rattrapage aux personnes qui n’ont pas bénéficié des programmes de vaccination systématique. La prestation de ces soins est essentielle pour protéger la santé pendant la pandémie. Elle constitue en outre un fondement solide pour les efforts de relèvement ces prochaines années.
La santé numérique et la vaccination sont 2 des principaux domaines de travail de l’OMS/Europe dans les années à venir, comme le précise le Programme de travail européen, 2020-2025 – « Une unité d’action pour une meilleure santé en Europe. »
Réunion avec des décideurs
Le docteur Kluge a discuté du renforcement des systèmes de santé avec le ministre de la Santé, le docteur Alymkadyr Beishenaliev. Les docteurs Kluge et Beishenaliev ont tous deux évoqué l’importance de rester vigilant tout au long de la pandémie de COVID-19, et de renforcer les systèmes de santé après la pandémie.
Lors d’une réunion avec le président kirghize Sadyr Japarov, le docteur Kluge a souligné la nécessité de faire de la santé une priorité politique, un point déjà relevé par le président, y compris les questions