Une nouvelle étude montre que la télémédecine présente des avantages évidents pour les patients européens

31 octobre 2022
Communiqué de presse
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Selon une nouvelle étude réalisée par l’OMS/Europe et la Faculté des sciences de la santé de l’Universitat Oberta de Catalunya, un centre collaborateur de l’OMS pour l’e-santé, les technologies de télémédecine sont bénéfiques pour le dépistage, le diagnostic, la prise en charge, le traitement et le suivi à long terme de plusieurs maladies chroniques dans la Région européenne de l’OMS.

Pendant la pandémie de COVID-19, les pays se sont largement appuyés sur les technologies numériques pour continuer à dispenser des services de soins de santé essentiels aux patients. L’utilisation de la télémédecine était déjà considérée comme une approche accessible et rentable pour prodiguer des soins de qualité et réduire la morbidité et la mortalité globales. Afin d’obtenir une vue d’ensemble de la situation actuelle en matière de télémédecine en Europe et en Asie centrale, les auteurs ont examiné les données de plus de 20 000 études réalisées dans les 53 pays de la Région et portant sur plus de 20 000 patients inscrits.

Obstacles à la prestation de la télémédecine

« Nous avons constaté que l’utilisation d’outils numériques pour fournir des services de santé avait un effet tangible et significatif sur les patients », explique le docteur David Novillo-Ortiz, conseiller régional pour les données et la santé numérique et auteur principal de l’étude. « Nous avons constaté de meilleurs résultats cliniques, un meilleur suivi par les professionnels de santé et un avantage global pour les patients et les personnels de santé. »

En même temps, l’étude a également mis en évidence des obstacles liés aux utilisateurs, aux technologies et aux infrastructures.

« Il s’agit notamment de l’absence ou de la médiocrité de l’accès à Internet, de la résistance des professionnels de santé, de leurs connaissances insuffisantes des technologies, de leur lourde charge de travail ou d’une formation incomplète », a ajouté le docteur Novillo-Ortiz. L’étude a révélé que certains patients se montraient réticents au recours à la télémédecine, principalement en raison de leur préférence pour un contact personnel avec les professionnels de santé.

Des approches globales sont nécessaires pour les interventions de télémédecine

L’étude appelle à la conception d’approches globales de la télémédecine dans la Région.

« Sur la base de ces résultats positifs révélant l’efficacité de la télémédecine, les responsables politiques devraient envisager de promouvoir leur déploiement à grande échelle, tout en reconnaissant et en éliminant certains de ces obstacles, afin que les bénéfices sanitaires de ces outils soient accessibles à tous ceux qui en ont besoin », a expliqué le docteur Natasha Azzopardi Muscat, directrice des politiques et systèmes de santé des pays à l’OMS/Europe, et l’une des coauteurs de l’étude.

Outre les obstacles spécifiques, le document note que « les nations les plus pauvres devraient également être incluses pour bénéficier des nouvelles technologies de la santé ».

Le Plan d’action régional pour la santé numérique 2023-2030 figure parmi les initiatives politiques dans ce domaine

L’OMS/Europe et la Commission européenne ont lancé plusieurs initiatives afin de développer et de déployer la télémédecine dans le cadre de diverses politiques, notamment le Plan d’action régional pour la santé numérique 2023-2030 qui a été approuvé par les ministres de la Santé lors de la session du Comité régional de l’OMS pour l’Europe de septembre.

Ce plan stipule que les solutions de santé numérique, y compris la télémédecine, peuvent contribuer à la progression vers la couverture sanitaire universelle, à la protection des populations dans les situations d’urgence et à l’amélioration de la santé et du bien-être.

Parmi les autres initiatives axées sur le déploiement de la télémédecine figurent les programmes de financement Horizon 2020 et Horizon Europe, ainsi que les réseaux européens de référence.

Ces initiatives et politiques reconnaissent non seulement la capacité de la télémédecine à faire tomber les barrières géographiques et à élargir l’accès aux services de santé, mais aussi la nécessité d’instaurer des mécanismes pour atténuer les obstacles et les risques.