Son Excellence M. Macky Sall, Président de la République du Sénégal, 

Son Excellence Mme Awa Coll-Seck, Secrétaire d’État, 

M. Bruno Cohen, Président de la Fondation Galien, 

Excellences, chers collègues et amis, chers frères et sœurs, 

C’est un honneur pour moi d’être de nouveau parmi vous cette année. 

Tout d’abord, je tiens à vous féliciter, Monsieur le Président, de même que votre gouvernement et le peuple sénégalais pour votre réaction face à la COVID-19. 

Le Sénégal a su démontrer qu’en prenant des initiatives et en s’engageant en faveur de la santé publique, il était possible d’arrêter le virus. 

Nous tenons également à vous féliciter d’avoir tant investi dans l’atténuation des incidences socio-économiques de la pandémie. Cela est d’une grande importance. 

Nous savons qu’au cours des dernières semaines, il y a eu une légère augmentation du nombre de cas, et je sais que vous resterez vigilants. 

Je salue en outre, Monsieur le Président, votre ferme engagement en faveur de la couverture sanitaire universelle et votre rôle moteur aux niveaux national, régional et international. 

Je suis particulièrement sensible au fait que cette édition du forum marque le lancement du Prix Galien Afrique.

L’OMS se félicite de la création de ce prix, qui encourage la commercialisation, en Afrique, de produits pharmaceutiques, biotechnologiques et de diagnostic médical, ainsi que la recherche et l’innovation autour de ces produits. 

L’OMS a accordé un degré de priorité élevé à l’innovation dans le cadre de notre transformation. 

La pandémie de COVID-19 a permis de réaffirmer l’importance de la recherche et de l’innovation. 

Partout dans le monde, la pandémie a un impact sans précédent sur les vies, les moyens de subsistance, les économies et les communautés. 

Jusqu’à présent, la plupart des pays d’Afrique sont parvenus à éviter une transmission communautaire à grande échelle ou à contenir une telle transmission. 

Néanmoins, les États membres de l’Union africaine ont signalé à l’OMS plus de 2,2 millions de cas de COVID-19 et plus de 53 000 décès. 

Au cours des dernières semaines, nous avons assisté à une augmentation inquiétante du nombre de cas et de décès. 

Tous les pays doivent rester vigilants et il ne peut y avoir la moindre place pour le laisser-aller. Le virus circule toujours et une grande majorité de personnes est toujours susceptible d’être infectée. 

Pour l’Afrique, il s’agit d’une étape critique de la pandémie. 

Comme nous l’avons appris de notre expérience avec la polio, Ebola, le choléra et de nombreuses autres maladies, il est fondamental, dans le cadre de la riposte et de la prévention, d’avoir des communautés actives et capables de prendre en main leur destin. 

Comme vous le savez, les premiers vaccins contre la COVID-19 ont été approuvés et ont commencé à être déployés au Royaume-Uni cette semaine. 

Associés à d’autres outils éprouvés de santé publique, les vaccins offrent un réel espoir d’en finir avec la pandémie. 

Je tiens à vous assurer que l’OMS veillera attentivement à ce que l’Afrique bénéficie d’un accès équitable à ces puissants outils, qui sont des biens publics mondiaux. 

C’est pourquoi l’OMS et ses partenaires internationaux ont créé le Dispositif pour accélérer l’accès aux outils de lutte contre la COVID-19 et le Mécanisme COVAX pour un accès mondial aux vaccins – en vue de développer rapidement des vaccins, des produits de diagnostic et des traitements et de les déployer de manière équitable. 

Même si les pires effets sur la santé ont jusqu’à présent été évités sur notre continent, l’Afrique, les conséquences sociales et économiques ont été néfastes. 

L’accès aux services de santé essentiels a été perturbé, y compris aux services de prévention et de traitement des maladies transmissibles et de vaccination, et la faim gagne du terrain. 

De nombreux pays d’Afrique peuvent être fiers d’avoir amélioré leur capacité de prévenir, de détecter et de réagir face aux maladies émergentes et aux urgences de santé publique. 

Toutefois, des lacunes considérables subsistent. 

Les inégalités sociales, une faible gouvernance et la politisation de la santé publique sont autant de facteurs qui mettent les populations en danger. 

Il existe également de graves lacunes en matière de lutte anti-infectueuse, de prise en charge des cas, de logistique et d’approvisionnement, de tests, de communication sur les risques, de participation des communautés, de personnel de santé, de financement, de capacités aux points d’entrée, d’interventions d’urgence et d’infrastructures essentielles d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène. 

L’OMS travaille avec les Centres africains de lutte contre les maladies en vue d’aider les États Membres à renforcer leurs capacités nationales en matière de sécurité sanitaire et d’intensifier les approches multisectorielles dans le domaine de la préparation aux situations d’urgence. 

Nous invitons instamment les pays à renforcer leurs capacités de préparation en articulant leurs efforts autour de trois axes essentiels : 

Premièrement, le renforcement de leurs capacités nationales en matière d’urgence sanitaire, au moyen d’investissements durables ; 

Deuxièmement, l’atténuation des risques qui alimentent l’apparition et la résurgence de maladies à l’interface homme-animal par l’adoption d’une approche « Un monde, une santé » ; 

Et troisièmement, le renforcement de l’analyse et de l’exploitation des données sur les lacunes nationales en matière de préparation. 

La pandémie a également permis de mettre en lumière toute l’importance de l’appel à l’action d’Addis-Abeba sur la nécessité d’investir dans la santé, signé par les pays de l’Union africaine l’année dernière.   

Investir dans la santé n’est pas une option ; il s’agit du fondement de toute société et économie stable, prospère et pacifique. 

Toutefois, l’augmentation des dépenses de santé et la baisse des recettes fiscales portent à croire de nombreux pays se dirigent vers une nouvelle crise de la dette. 

Je me joins à l’appel lancé à la communauté internationale et aux institutions financières internationales, qui sont invitées à envisager des mesures telles que l’allégement ou la restructuration de la dette, afin que les dépenses de santé et les autres dépenses sociales puissent être maintenues en Afrique. 

Travailler ensemble de façon solidaire nous rend tous plus forts. 

La leçon est claire : au bout du compte, un système de santé et une infrastructure de santé publique solides constituent le meilleur moyen de se prémunir contre les urgences sanitaires. 

La pandémie de COVID-19 est une crise sans précédent, mais elle peut aussi nous donner l’impulsion nécessaire pour construire l’Afrique plus saine, plus sûre, plus équitable et plus durable que nous souhaitons tous. 

Merci beaucoup, Monsieur le Président, c’est un grand honneur de me joindre à vous. Je vous remercie infiniment pour votre rôle moteur. Merci.