Excellences, Mesdames et Messieurs les Ministres, Mesdames et Messieurs les Directeurs régionaux, Mesdames et Messieurs les délégués, chers collègues et amis,
À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose, nous rendons hommage aux millions de personnes qui sont décédées de la tuberculose et aux millions de personnes qui continuent de lutter quotidiennement contre cette maladie évitable et curable.
Nous rendons hommage aux agents de santé qui déploient d’énormes efforts pour enrayer la propagation de cette maladie et sauver celles et ceux qui en sont atteints.
La tuberculose, que des millions de personnes contractent chaque année, provoque plus de 1,5 million de décès par an et a de très lourdes conséquences pour les familles et les communautés.
L’OMS a toujours comme priorité de mettre fin à cette maladie débilitante, et les progrès réalisés à l’échelle mondiale ces dernières années sont encourageants. Plus de 66 millions de personnes ont bénéficié de services de lutte contre la tuberculose depuis l’an 2000.
Cette année, la Journée mondiale de la tuberculose met l’accent sur l’urgence d’investir en faveur de la lutte contre cette maladie pour que les engagements pris par les dirigeants mondiaux puissent être tenus.
Cela est particulièrement important dans le contexte de la pandémie de COVID-19 qui, avec les conflits en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient, perturbe les services de lutte contre la tuberculose et alourdit encore la charge qui pèse sur les personnes touchées.
À la suite de ces perturbations, l’OMS a signalé une augmentation du nombre de décès dus à la tuberculose pour la première fois en plus d’une décennie.
Nous avons également perdu du terrain dans le domaine du diagnostic et du traitement de la tuberculose.
Nous devons de toute urgence inverser ces tendances et mettre fin aux décès et aux souffrances évitables.
Je souhaiterais signaler trois priorités :
Premièrement, nous appelons les pays où la charge de morbidité est élevée et la communauté internationale à augmenter d’urgence les investissements nationaux et internationaux pour élargir l’accès aux outils dont nous disposons déjà et pour en mettre au point de nouveaux.
Les dépenses mondiales consacrées au diagnostic, au traitement et à la prévention de la tuberculose ont baissé, passant de 5,8 milliards de dollars des États-Unis (USD) en 2019 à 5,3 milliards USD l’année dernière, ce qui représente moins de la moitié de l’objectif mondial de 13 milliards USD par an fixé pour 2022.
Les investissements dans la recherche et le développement doivent plus que doubler afin de favoriser la découverte de nouveaux outils, y compris de vaccins, et de généraliser les innovations susceptibles de sauver des vies.
L’OMS prévoit de convoquer un sommet de haut niveau au cours de l’année pour intensifier la mise au point de vaccins, en s’appuyant sur les enseignements tirés de la pandémie.
Comme tous les investissements en faveur de la santé, ceux consentis pour lutter contre la tuberculose auront des effets positifs non négligeables : ils permettront de sauver des vies, d’éviter des dépenses de santé et de faire augmenter la productivité.
Deuxièmement, nous appelons tous les pays à rétablir et à maintenir les services essentiels de lutte contre la tuberculose, malgré la COVID-19 et d’autres situations d’urgence.
Ces services peuvent et doivent être assurés parallèlement aux services de lutte contre la COVID-19 et devraient également être intégrés dans les plans nationaux de préparation aux pandémies.
Nous sommes particulièrement préoccupés par la santé des personnes atteintes de tuberculose en Afghanistan, en Éthiopie, en Syrie, en Ukraine et au Yémen, où les conflits compromettent l’accès aux services et mettent leur vie en péril.
Comme en Ukraine la charge de la tuberculose pharmacorésistante est élevée, l’OMS collabore étroitement avec ses partenaires pour faciliter l’accès aux services de lutte contre la tuberculose, notamment pour les réfugiés et les populations déplacées.
Troisièmement, nous appelons tous les pays et partenaires à intensifier d’urgence la riposte à la tuberculose alors que nous atteignons les objectifs fixés pour 2022. Des vies en dépendent. Cela suppose un leadership politique et un dialogue de haut niveau.
La deuxième Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la lutte contre la tuberculose, prévue l’année prochaine, offre une occasion exceptionnelle de favoriser l’action.
Au cours des prochains mois, l’OMS préparera cette réunion en collaboration avec le Bureau du Secrétaire général et le Bureau de la présidence de l’Assemblée générale.
Merci à tous pour votre engagement, votre collaboration et votre soutien sans faille dans la lutte que nous menons contre cette maladie ancienne.
Alors que nous célébrons la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose, j’exhorte l’ensemble des pays, des partenaires et de la société civile à redoubler d’efforts pour mettre fin à cette maladie.
Je vous remercie.