Bonjour ou bonsoir,

Alors que les opérations de recherche et de sauvetage en Türkiye et en République arabe syrienne touchaient à leur fin, deux nouveaux séismes ont frappé la Türkiye lundi, dévastant encore un peu plus la région.

S’ils ont été moins intenses que les séismes de début février, ils ont néanmoins tué de nombreuses personnes et en ont blessé des centaines d’autres, tandis que la peur a envahi toute la population, à juste titre. 

Le nombre total de personnes décédées s’élève actuellement à plus de 47 000, et celui de personnes blessées à 125 000.

En Türkiye, au moins 15 hôpitaux ont subi des dégâts et de nombreux établissements de santé ont été touchés.

En République arabe syrienne, ce sont 7 hôpitaux et 145 établissements de santé qui ont été endommagés. Nombre de ces installations se situent dans le nord-ouest, une région qui a été ravagée par plus de 10 années de guerre et qui est donc plus vulnérable aux chocs de ce type. 

Pour venir en aide aux 26 millions de personnes touchés par les séismes, l’OMS a lancé un appel éclair visant à recueillir 84,5 millions USD, destinés à soutenir les opérations d’intervention sanitaire qui sont actuellement menées dans les deux pays.

L’OMS appelle la communauté internationale à soutenir cette action et à redonner de l’espoir à celles et ceux qui sont endeuillés, traumatisés et inquiets pour l’avenir.

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Cette semaine marque le premier anniversaire de l’invasion de l’Ukraine par la Fédération de Russie.

Les conséquences sanitaires de cette guerre sont dramatiques.

Depuis le début du conflit, l’OMS a comptabilisé 802 attaques vérifiées contre des établissements de santé, qui ont entraîné la mort de 101 agents de santé et patients.

La guerre exacerbe les besoins en matière de santé, notamment en ce qui concerne le soutien psychosocial, la réadaptation, le traitement de maladies chroniques et d’autres maladies telles que le cancer, le VIH et la tuberculose, et la vaccination contre la rougeole, la poliomyélite, la pneumonie et la COVID-19.

Ces lacunes compromettent la santé d’aujourd’hui et celle de demain.

L’OMS coopère étroitement avec ses partenaires en Ukraine ; les interventions ont ainsi permis d’atteindre 8,4 millions de personnes.      

L’OMS a acheminé près de 3 000 tonnes de fournitures médicales vitales en Ukraine depuis le début du conflit, y compris des ambulances, des générateurs, des médicaments pour maladies chroniques et des fournitures d’urgence pour soins chirurgicaux et de traumatologie.

Elle a lancé un appel visant à recueillir 2 millions USD pour apporter une assistance sanitaire à 11,4 millions de personnes en Ukraine et dans les pays d’accueil des réfugiés.

Le conflit compromet la santé en Ukraine, mais aussi partout ailleurs dans le monde, puisque des millions de personnes sont touchées par l’explosion des prix des denrées alimentaires, notamment dans les pays à faible revenu.

Comme toujours, nous avons besoin de la santé pour la paix et de la paix pour la santé.

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Enfin, s’agissant de la COVID-19, de nouveaux travaux de recherche viennent confirmer les avantages que présentent la vaccination et l’injection de doses de rappel.

Ils montrent qu’en plus de réduire fortement les risques de développer une forme grave de la maladie et d’en mourir, la vaccination et l’injection de doses de rappel réduisent aussi le risque d’avoir un infarctus du myocarde ou un accident vasculaire cérébral chez les personnes atteintes de la COVID-19.

J’insiste sur ces résultats, car ils montrent – une fois encore – pourquoi les gouvernements devraient poursuivre la vaccination et l’injection de doses de rappel, surtout chez les groupes à risque, notamment les personnes âgées et les agents de santé.

En outre, il importe que les gouvernements maintiennent et renforcent la surveillance et le séquençage afin que, au fur et à mesure de l’évolution du virus, les vaccins, traitements et produits de diagnostic puissent être évalués et mis à jour rapidement, selon que de besoin.

Cette semaine, le Groupe consultatif technique de l’OMS sur la composition des vaccins contre la COVID-19 a souligné qu’il fallait maintenir la surveillance pour orienter la composition des vaccins et évaluer leur efficacité.

Si le monde se porte globalement mieux qu’il y a trois ans, il ne faut pas sous-estimer le virus pour autant.

Il est donc important d’investir dans la recherche afin de mettre au point des vaccins capables d’assurer une meilleure protection et de réduire la transmission.

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Les séismes, les conflits et les effets continus de la pandémie de COVID-19 exacerbent les vulnérabilités auxquelles nous faisons face et la nécessité de renforcer nos moyens de défense collectifs contre les urgences sanitaires.

Cette semaine, les États Membres de l’OMS discutent des amendements à apporter au Règlement sanitaire international.

La semaine prochaine, les pays commenceront à négocier un avant-projet de texte du nouvel accord sur les pandémies.

Ces débats seront primordiaux, car ils permettront de bâtir une architecture de sécurité sanitaire plus efficace pour l’avenir, reposant sur le droit international, l’équité et le droit fondamental de chacun et chacune à la santé.

Lors de la Conférence de Munich sur la sécurité, vendredi dernier, j’ai déclaré que – en l’état actuel des choses – nous n’étions toujours pas prêts à affronter une autre pandémie.

Alors qu’ils ont de nombreuses autres crises à gérer, les dirigeants doivent continuer de se montrer vigilants face aux futures menaces d’épidémie et de pandémie, faute de quoi nous en payerons le prix fort.

Aucune crise n’arrive jamais seule.

Dans un contexte de crises convergentes et simultanées, nous devons adopter une approche commune, cohérente et équitable à l’échelle planétaire pour faire face aux menaces sanitaires communes qui se posent dans le monde.

Christian, je vous rends la parole.