Bonjour, bon après-midi ou bonsoir.‎

Tout d’abord, je voudrais souhaiter une joyeuse Pâques à toutes ‎celles et tous ceux qui ont fêté la Pâques orthodoxe hier, ‎notamment dans mon propre pays, l’Éthiopie. ‎

Pour la première fois aujourd’hui, nos conférences de presse sont ‎interprétées dans toutes les langues officielles des Nations Unies : ‎arabe, chinois, espagnol, français et russe. Nous prévoirons bientôt ‎le swahili et le hindi. Nous voulons que nos nations soient ‎véritablement unies, véritablement multilatérales en ajoutant ‎davantage de langues et en communiquant avec le monde entier.‎

Je voudrais souhaiter la bienvenue aux journalistes du monde ‎entier et je vous invite à poser vos questions dans l’une des six ‎langues des Nations Unies – pour le moment, naturellement, avant ‎que nous ne continuions à proposer d’autres langues. ‎

Pour commencer, permettez-moi de remercier les nombreux ‎musiciens, acteurs et agents humanitaires qui ont fait du concert ‎‎« One World, Together at Home » un énorme succès ce samedi. La ‎communauté de l’OMS dans son ensemble est honorée et ‎reconnaissante du soutien massif qui lui a été témoigné pendant ‎huit heures.‎

L’OMS est fière d’avoir organisé cet événement conjointement avec ‎Global Citizen, mon ami Hugh Evans et Lady Gaga et j’adresse ‎également tous mes remerciements à mon collègue Paul Garwood ‎qui en a eu l’idée et qui a travaillé d’arrache-pied pendant plusieurs ‎semaines pour en faire une réussite. ‎

Paul Garwood compte parmi nos collègues qui sont en première ‎ligne. Je leur ai demandé de venir avec des idées folles et il l’a fait. ‎Or, en tant que patron, on m’en attribue tout le mérite, à tort. C’est ‎à mon collègue Paul Garwood, de notre département de la ‎communication, que le mérite en revient. J’espère que l’ensemble ‎du personnel continuera de m’apporter des idées folles. Je suis fier ‎de l’OMS, très, très fier. ‎

Cet événement a permis de recueillir 127 millions de dollars É.-U. à ‎l’appui de plusieurs organisations qui luttent contre la COVID 19, ‎dont 55 millions destinés au Fonds de riposte de l’OMS. ‎

Ainsi, ce sont désormais plus de 194 millions de dollars qui ont été ‎collectés par ce fonds auprès de 270 000 personnes, entreprises et ‎fondations.‎

Hier, j’ai eu l’honneur de m’adresser aux ministres de la santé des ‎pays du G20. ‎

Je salue le soutien que beaucoup d’entre eux ont exprimé pour le ‎rôle de coordination de l’OMS et ses conseils techniques.‎

Je salue également les déclarations par lesquelles le G77 et le ‎Mouvement des non-alignés apportaient un soutien solide à l’OMS. ‎

Comme vous le savez, le G77 rassemble 133 pays et le Mouvement ‎des non-alignés, 120. Il s’agit là d’une formidable marque de ‎confiance et nous remercions les pays de ces deux groupes.‎

La science, la recherche de solutions et la solidarité sont au cœur ‎de l’engagement de l’OMS.  ‎

Notre engagement vise également à soutenir tous les pays dans le ‎but de sauver des vies. Telle est notre intention, notre raison d’être ‎‎: sauver des vies.‎

Nous avons déjà évoqué les facteurs que les pays doivent prendre ‎en considération dès lors qu’ils envisagent de lever les mesures ‎dites de confinement. ‎

Nous voulons rappeler que l’assouplissement des restrictions ne ‎marque pas la fin de l’épidémie dans un pays. ‎

Pour en finir avec l’épidémie, il faudra que les personnes, les ‎communautés et les autorités publiques maintiennent leurs efforts ‎pour continuer à contenir et à combattre ce virus mortel.‎

Le confinement peut contribuer à désamorcer l’épidémie dans un ‎pays, mais il ne peut y mettre fin à lui seul.‎

Les pays doivent désormais s’assurer qu’ils peuvent détecter, ‎tester, isoler et prendre en charge chaque cas et en rechercher ‎chaque contact.‎

Nous saluons la mise au point et la validation plus rapides de tests ‎de détection des anticorps contre la COVID-19, ce qui nous aide à ‎mieux appréhender l’ampleur de l’infection au sein de la ‎population.‎

L’OMS apporte un soutien technique, scientifique et financier à la ‎mise en place d’études séro-épidémiologiques partout dans le ‎monde.‎

Les premiers résultats de certaines de ces études tendent à indiquer ‎que l’infection n’aurait touché qu’un pourcentage relativement ‎restreint de la population, même dans les zones fortement ‎touchées. Pas plus de 2 à 3 pour cent.‎

Bien que les tests sérologiques soient importants pour savoir qui a ‎été infecté, les tests de dépistage du virus restent l’outil de base ‎pour la recherche active, le diagnostic, l’isolement et le traitement ‎des cas.‎

Parmi ses priorités, l’OMS entend collaborer avec ses partenaires ‎pour accroître la production et la distribution équitable de produits ‎de diagnostic à destination des pays qui en ont le plus besoin. ‎

Pour y parvenir, elle a travaillé avec FIND, la Fondation pour des ‎outils diagnostiques nouveaux et novateurs, et avec l’Initiative ‎Clinton pour l’accès à la santé afin d’identifier et de valider cinq ‎tests susceptibles d’être fabriqués en grandes quantités. ‎

En association avec le Fonds mondial, l’UNICEF et UNITAID, nous ‎avons désormais commandé 30 millions de tests pour les quatre ‎prochains mois.‎

Les premiers tests seront expédiés la semaine prochaine, par ‎l’intermédiaire de l’équipe spéciale des Nations Unies pour la ‎chaîne d’approvisionnement que nous avons mise sur pied avec le ‎Programme alimentaire mondial et d’autres partenaires.‎

Les vols de solidarité continuent de transporter dans toute l’Afrique ‎des fournitures médicales vitales destinées à protéger les agents de ‎santé qui sont les fers de lance des efforts déployés pour sauver des ‎vies et ralentir la pandémie.  ‎

Au cours de la semaine écoulée, l’OMS collaboré étroitement avec ‎le Programme alimentaire mondial pour livrer dans 40 pays des ‎masques, des lunettes de protection, des kits de dépistage, des ‎écrans faciaux et d’autres équipements médicaux. ‎

Cette démarche s’intègre dans le cadre d’un effort global visant à ‎maintenir le fonctionnement des chaînes d’approvisionnement et à ‎garantir la livraison de fournitures essentielles dans 120 pays ‎prioritaires. ‎

Ainsi, en avril et mai, nous envisageons d’expédier près de ‎‎180 millions de masques chirurgicaux, 54 millions de masques N95 ‎et plus de 3 millions de lunettes de protection vers les pays qui en ‎ont le plus besoin. ‎

Je voudrais également mettre en lumière la Fondation Jack Ma, qui ‎a donné à l’OMS 100 millions de masques, un million de masques ‎N95 et un million de kits de dépistage. ‎

Nous avons tenu une discussion très productive hier avec Jack Ma ‎et il souhaite maintenir son soutien aux pays qui en ont besoin.‎

Nous continuons aussi à piloter les efforts de recherche et ‎développement.‎

À ce jour, plus d’une centaine de pays participent à l’essai Solidarity ‎visant à évaluer des traitements contre la COVID-19 et ‎‎1200 malades ont ainsi été sélectionnés par randomisation dans les ‎‎5 premiers pays.‎ ‎ ‎

Nous espérons que cette semaine, plus de 600 hôpitaux seront ‎prêts à recruter des malades. ‎

Plus rapide sera le recrutement des malades, plus vite nous aurons ‎les résultats.‎

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Enfin, cela faisait un an hier que notre collègue, le Dr Richard ‎Mouzoko, du Cameroun, a été tué alors qu’il travaillait à la riposte ‎contre la maladie à virus Ebola en République démocratique du ‎Congo.‎

Après 54 jours sans le moindre cas, on compte désormais six ‎nouveaux cas d’Ebola pour les dix derniers jours. Nous continuons ‎de travailler sans relâche avec nos partenaires pour soutenir le ‎gouvernement et faire en sorte que cette étincelle n’allume pas un ‎incendie.‎

Malheureusement, Richard n’est qu’un des nombreux agents de ‎santé qui ont perdu la vie en accomplissant leur devoir dans le ‎monde l’année dernière.‎

Certains sont morts lors d’attaques menées contre des ‎établissements de santé, d’autres ont payé le combat contre la ‎COVID-19 de leur vie.‎ ‎ ‎

J’aimerais saisir cette occasion pour rendre hommage à la famille ‎de Richard et au Cameroun. ‎

Je voudrais également rendre hommage à tous les agents de santé.‎

Nous vous saluons et nous sommes résolus à vous apporter notre ‎soutien. Nous ne considérons pas que votre engagement et votre ‎héroïsme soient un dû. Merci de sauver des vies et de mettre la ‎vôtre en danger. ‎

Rien n’est plus précieux que ce que vous accomplissez. Merci de ‎continuer à le faire. ‎

L’OMS vous adresse tout son respect et toute sa reconnaissance.‎

Je vous remercie.‎