Bonjour, bon après-midi ou bonsoir, selon où vous êtes.
La pandémie continue de faire des ravages considérables sur la santé mais aussi dans de nombreux autres aspects de notre vie.
Hier, le gouvernement du Japon et le Comité International Olympique ont pris la difficile mais sage décision de reporter les Jeux Olympiques et Paralympiques qui devaient se tenir cette année.
Je remercie le Premier Ministre du Japon, Shinzô Abe, et les membres du Comité International Olympique d’avoir fait ce sacrifice pour protéger la santé des athlètes, des spectateurs et des officiels.
Nous nous réjouissons à la perspective de ces prochains Jeux Olympiques qui, nous l’espérons, seront une célébration plus massive et plus belle encore de notre humanité commune – et je suis impatient d’y assister moi-même.
Nous avons déjà, dans le passé, éradiqué de nombreuses pandémies et surmonté bien des crises. Cette fois encore, nous vaincrons.
La question est de savoir à quel prix.
Plus de 16 000 personnes ont déjà perdu la vie. Nous savons qu’il y aura d’autres décès – leur nombre dépendra des décisions et des mesures prises aujourd’hui.
Pour ralentir la propagation de la COVID-19, de nombreux pays ont pris des mesures inédites impliquant des coûts sociaux et économiques majeurs : fermeture des écoles et des entreprises, annulation des événements sportifs, confinement de la population.
Il semble qu’ils cherchent maintenant à déterminer quand alléger ces restrictions, et comment.
La réponse à ces questions dépendra des actions qu’ils entreprendront pendant que ces mesures sont en vigueur pour toute la population.
Le fait de demander aux gens de rester chez eux et d’interrompre les mouvements de population permet de gagner du temps et de réduire la pression sur les systèmes de santé.
Mais ces actions ne peuvent à elles seules éradiquer une épidémie.
Leur finalité est de créer les conditions nécessaires pour prendre les mesures plus précises et ciblées qui sont requises pour interrompre la transmission et sauver des vies.
Nous appelons tous les pays qui sont engagés dans un confinement strict à utiliser le temps gagné pour s’attaquer au virus.
Vous avez créé une nouvelle marge de manœuvre. La question est de savoir comment l’utiliser.
Nous recommandons six principales mesures.
Premièrement, renforcez, formez et déployez vos agents de santé et vos personnels de santé publique ;
Deuxièmement, instaurez un système pour trouver chaque cas suspect dans la population générale ;
Troisièmement, renforcez la production de tests, les capacités de dépistage et la disponibilité des tests ;
Quatrièmement, recensez, adaptez et équipez les établissements où les patients vont être isolés et pris en charge ;
Cinquièmement, élaborez un plan et une procédures clairs pour la mise en quarantaine des contacts ;
Et sixièmement, réorientez l’action de l’ensemble des pouvoirs publics, dont la priorité doit être désormais de juguler et de supprimer la COVID-19.
Ces mesures sont le meilleur moyen d’interrompre la transmission afin que le virus ne réapparaisse pas une fois les restrictions levées.
Le pire scénario pour un pays qui rouvre ses écoles et ses entreprises serait bien d’être forcé de les fermer à nouveau face à une résurgence.
Prendre des mesures énergiques pour trouver les cas, les isoler, les tester, les traiter et les suivre : c’est non seulement le moyen le plus efficace et le plus rapide de sortir de restrictions sociales et économiques drastiques, mais aussi la meilleure façon d’éviter d’y recourir.
Dans plus de 150 pays et territoires, le nombre de cas est aujourd’hui encore inférieur à 100.
En prenant ces mesures énergiques dès maintenant, ils pourront empêcher la transmission dans la population générale et éviter certaines des plus graves conséquences économiques et sociales observées dans d’autres pays.
Cela est vrai tout particulièrement pour les nombreux pays vulnérables, car leur système de santé pourrait s’écrouler si le nombre de patients atteignait celui que connaissent les pays confrontés à une transmission dans la population générale.
Aujourd’hui, j’ai rejoint Antonio Guterres, Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, Mark Lowcock, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires au Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), et Henrietta Fore, Directrice générale de l’UNICEF, pour lancer l’Appel humanitaire mondial en vue de soutenir les pays les plus fragiles qui ont déjà connu des années de crise humanitaire aigüe.
Ce que nous traversons est bien plus qu’une crise sanitaire, et nous nous sommes engagés à œuvrer dans l’unité, sous la bannière des Nations Unies, pour protéger les populations les plus vulnérables du virus et de ses conséquences.
Nous saluons également l’appel du Secrétaire général pour un cessez-le-feu mondial. Nous sommes tous confrontés à une menace commune, et la seule façon de la vaincre est d’unir nos forces, car nous formons une seule et même humanité, une seule et même espèce humaine.
Nous tenons à remercier toutes les personnes et toutes les organisations – elles sont plus de 200 000 – qui ont contribué au Fonds de riposte à la COVID-19. Depuis son lancement il y a moins de deux semaines, le Fonds a permis de mobiliser plus de US $95 millions. Je voudrais remercier chaleureusement GSK pour la généreuse contribution de US $10 millions qu’elle a faite aujourd’hui.
Même si nous nous inquiétons particulièrement pour les pays vulnérables, tous les pays abritent des populations vulnérables, au premier rang desquelles les personnes âgées.
Les personnes âgées incarnent la sagesse collective de nos sociétés. Elles sont des membres estimés de nos familles et de nos communautés et apportent une contribution précieuse.
Mais elles risquent aussi davantage de présenter les complications les plus sévères de la COVID-19.
Nous écoutons les personnes âgées et ceux qui travaillent avec elles et pour elles, afin de déterminer comment les aider au mieux.
Nous devons agir ensemble pour protéger nos aînés du virus et répondre à leurs besoins en aliments, en combustibles, en médicaments sur ordonnance et en échanges humains.
L’éloignement physique ne doit pas être synonyme d’éloignement social.
Nous devons prendre régulièrement des nouvelles de nos aînés – parents, voisins, amis, membres de la famille – qui vivent seuls ou dans des établissements spécialisés, en employant tous les outils à notre disposition, afin qu’ils sachent tout l’amour et toute l’estime que nous leur portons.
Tout cela est important en temps normal, mais l’est encore plus en temps de crise.
Enfin, la pandémie de COVID-19 a souligné combien il est déterminant de communiquer efficacement et de façon créative sur les questions de santé publique.
L’an dernier, l’OMS a lancé le premier festival du film « Santé pour tous ». La quantité, la qualité et la diversité des œuvres qui nous ont été soumises ont dépassé toutes nos attentes.
Nous avons reçu plus de 1300 films de 110 pays, et nous annonçons aujourd’hui avoir retenu 45 excellents courts métrages sur des sujets de santé essentiels.
Nous annonçons aussi avoir constitué un jury prestigieux qui fera son choix dans cette sélection. Les vainqueurs seront annoncés en mai.
Au cours des prochaines semaines, nous allons diffuser tous les films de la sélection sur notre site Web et sur les médias sociaux.
En ces temps difficiles, le cinéma et les autres outils de communication sont un moyen très efficace non seulement de relayer des messages de santé importants, mais aussi d’administrer l’un des médicaments les plus puissants : l’espoir.
Je vous remercie.