Bonjour, bon après-midi et bonsoir.
Demain, cela fera six mois exactement que l’OMS a reçu les premiers signalements concernant un groupe de cas de pneumonie de cause inconnue en Chine.
Cette date anniversaire de la flambée coïncide avec 10 millions de cas et 500 000 décès.
C’est le moment pour nous tous de réfléchir aux progrès accomplis et aux enseignements tirés, et de réitérer notre détermination à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour sauver des vies.
Il y a six mois, aucun d’entre nous n’aurait pu imaginer comment notre monde – et nos vies – seraient plongés dans la tourmente par ce nouveau virus.
La pandémie a fait ressortir le meilleur et le pire de l’humanité.
Partout dans le monde, nous avons été les témoins d'actes réconfortants de résilience, d’inventivité, de solidarité et de gentillesse.
Mais nous avons aussi vu des signes inquiétants de stigmatisation, de désinformation et de politisation de la pandémie.
Au cours des six derniers mois, l’OMS et ses partenaires ont travaillé sans relâche pour aider tous les pays à se préparer à ce nouveau virus et à y réagir.
Aujourd’hui, nous publions sur notre site Web un calendrier actualisé et détaillé de la riposte de l’OMS à la pandémie, afin que tout un chacun puisse voir comment s'est déroulée la riposte au cours des six derniers mois.
Ce calendrier reflète l’éventail des travaux de l’OMS en vue d'arrêter la transmission et de sauver des vies.
Nous avons travaillé avec des chercheurs, des cliniciens et d’autres experts pour rassembler les connaissances scientifiques en évolution et les diffuser sous forme d'orientations.
Des millions d'agents de santé se sont inscrits à des cours par l'intermédiaire de notre plateforme d’apprentissage en ligne OpenWHO.org .
Nous avons lancé l'essai « Solidarity », pour que soient trouvés rapidement les médicaments les plus efficaces.
Nous avons lancé les vols « Solidarity » pour expédier des millions de kits de tests et des tonnes d’équipements de protection individuelle dans de nombreux pays.
Nous avons lancé le Fonds de solidarité pour la lutte contre la COVID-19, qui a recueilli plus de 223 millions de dollars pour la riposte.
Ce sont là trois grandes initiatives de solidarité innovantes.
Et nous avons travaillé avec la Commission européenne et de nombreux partenaires pour lancer l’accélérateur ACT, afin de nous assurer qu’une fois qu’un vaccin sera disponible, il le sera pour tout le monde – en particulier pour ceux qui sont les plus à risque.
Vendredi, nous avons lancé l'argumentaire d'investissement pour l'Accélérateur ACT, qui estime que plus de 31 milliards de dollars seront nécessaires pour accélérer le développement, l’allocation équitable et la livraison de vaccins, d'outils de diagnostic et de traitements d’ici la fin de l’année prochaine.
Au cours du week-end, l’OMS s'est associée avec fierté à la conférence des donateurs « Global Goal: Unite for Our Future » (Objectif mondial : unis pour notre avenir), organisée par la Commission européenne et Global Citizen.
L’événement a mobilisé de nouvelles ressources pour répondre à la pandémie de COVID-19 à l’échelle mondiale, y compris en soutenant l’Accélérateur ACT.
Bien qu’un vaccin soit à long terme un outil important pour contrôler la COVID-19, il y a cinq priorités sur lesquelles chaque pays doit se concentrer aujourd'hui, pour sauver des vies dès maintenant.
Tout d’abord, donner aux communautés les moyens d'agir. Chaque individu doit comprendre qu’il n’est pas impuissant – il y a des choses que chacun doit faire pour se protéger et protéger les autres. Votre santé est entre vos mains.
Parmi les choses à faire: garder ses distances avec autrui, se laver fréquemment les mains, se couvrir le nez et la bouche en cas de toux, rester à la maison si l'on se sent malade, porter un masque le cas échéant, et ne partager que les informations provenant de sources fiables.
Vous êtes peut-être dans une catégorie à faible risque, mais les choix que vous faites pourraient être synonymes de vie ou de mort pour quelqu’un d’autre.
Deuxièmement, supprimer la transmission. Que les pays n’aient pas de cas, qu’ils aient des groupes de cas ou une transmission intracommunautaire, il existe des mesures que tous les pays peuvent prendre pour mettre un terme à la propagation du virus.
Veiller à ce que les agents de santé aient accès à une formation et aux équipements de protection individuelle.
Améliorer la surveillance pour trouver les cas.
L’intervention la plus importante pour briser les chaînes de transmission n’est pas nécessairement de haute technologie et peut être réalisée par un large éventail de professionnels. Il s’agit de l'identification et de la mise en quarantaine des contacts.
De nombreux pays ont de fait eu recours à des professionnels extérieurs au secteur de la santé pour mener à bien les recherches de contacts.
Troisièmement, sauver des vies.
L’identification précoce et les soins cliniques sauvent des vies.
Fournir de l’oxygène et de la dexaméthasone aux personnes atteintes de formes graves et critiques de la maladie permet de sauver des vies.
Et accorder une attention particulière aux groupes à haut risque, notamment aux personnes âgées des établissements de soins de longue durée, permet de sauver des vies.
Le Japon l’a fait : il compte l’une des populations les plus âgées, mais son taux de mortalité est faible, et l'explication est celle que nous venons de donner – de nombreux pays peuvent faire de même, ils peuvent sauver des vies.
Quatrièmement, accélérer la recherche.
Nous avons déjà beaucoup appris sur ce virus, mais il y a encore beaucoup de choses que nous ne savons pas – et nous manquons encore de certains outils.
Cette semaine, nous convoquerons une deuxième réunion pour évaluer les progrès réalisés en matière de recherche et de développement et réévaluer les priorités de recherche pour la prochaine étape de la pandémie.
Et cinquièmement, le leadership politique.
Comme nous l’avons dit à maintes reprises, l’unité nationale et la solidarité mondiale sont essentielles à la mise en œuvre d’une stratégie globale visant à supprimer la transmission, à sauver des vies et à réduire au minimum l’impact social et économique du virus.
Quelle que soit la phase dans laquelle se trouve un pays, ces cinq priorités – si elles sont suivies de manière constante et cohérente – peuvent permettre d'inverser la tendance.
L’OMS continuera de faire tout ce qui est en son pouvoir pour servir les pays avec l'aide de la science, en faisant preuve de solidarité et en trouvant des solutions.
La question cruciale à laquelle tous les pays seront confrontés au cours des prochains mois est d'apprendre à vivre avec ce virus. C’est la nouvelle norme.
De nombreux pays ont mis en place des mesures sans précédent pour mettre un terme à la transmission et sauver des vies.
Ces mesures ont réussi à ralentir la propagation du virus. Mais elles ne l’ont pas complètement arrêtée.
Certains pays connaissent aujourd’hui une résurgence des cas alors qu’ils commencent à rouvrir leurs économies et leurs sociétés.
La plupart des gens restent sensibles à la maladie. Le virus peut encore beaucoup se déplacer.
Nous voulons tous que cela soit fini. Nous voulons tous reprendre le cours de nos vies.
Mais la dure réalité est là : nous n’en avons pas encore bientôt fini.
Bien que de nombreux pays aient fait des progrès, la pandémie s’accélère à l’échelle mondiale.
Nous sommes tous dans le même bateau, et nous y sommes tous pour une traversée qui s'annonce longue.
Nous aurons besoin de réserves plus grandes encore de résilience, de patience, d’humilité et de générosité dans les mois à venir.
Nous avons déjà tant perdu – mais nous ne pouvons pas perdre espoir.
C’est le moment de renouveler notre engagement à donner aux communautés les moyens d'agir, à supprimer la transmission, à sauver des vies, à accélérer la recherche et à faire preuve de leadership politique et moral.
Mais c’est aussi le moment pour tous les pays de renouveler leur engagement en faveur de la couverture sanitaire universelle en tant que pierre angulaire du développement social et économique – et de construire le monde plus sûr, plus juste, plus vert et plus inclusif auquel nous aspirons tous.
Je vous remercie.