Bonjour, bon après-midi ou bonsoir. 

Il y a dix jours, je me suis associé au Président Emmanuel Macron, à la Présidente Ursula von der Leyen et à Melinda Gates pour lancer le Dispositif d’accélération ACT visant à soutenir la mise au point, la production et la distribution équitable de vaccins, de produits de diagnostic et de traitements contre la COVID-19. 

Aujourd’hui, les dirigeants de 40 pays du monde entier se sont réunis à l’appui du Dispositif d’accélération ACT dans le cadre de la Conférence internationale des donateurs pour la riposte mondiale à la COVID-19, organisée par la Commission européenne. 

L’événement de ce jour a vu affluer des promesses de dons à hauteur de quelque 7,4 milliards d’euros qui iront à la recherche et au développement de vaccins, de produits de diagnostic et de traitements. 

Il faut y voir une démonstration puissante et motivante de la solidarité mondiale. 

Aujourd’hui, les pays se sont unis non seulement pour promettre un appui financier, mais également pour s’engager résolument à ce que tout le monde puisse avoir accès aux outils essentiels de lutte contre la COVID-19 en accélérant la mise au point des produits tout en veillant à ce que chacun puisse en bénéficier. 

La science a réalisé ces derniers temps des progrès qui permettent à la communauté internationale d’avancer à un rythme incroyable pour élaborer ces outils. 

Toutefois, ce ne sera pas la rapidité avec laquelle nous pourrons élaborer ces outils qui mesurera la réussite de cette entreprise, mais bien dans quelle mesure nous serons capables de les distribuer de façon équitable. 

Nul parmi nous ne peut accepter un monde où certaines personnes seraient protégées, tandis que d’autres resteraient exposées. Chacun doit être protégé. 

Nul parmi nous ne sera à l’abri tant que nous ne serons pas tous à l’abri. 

Chaque habitant de cette planète doit être protégé de la COVID‑19, dont l’infection pourrait continuer à se propager par vagues à l’échelle mondiale. 

L’OMS maintient entier son engagement à travailler avec l’ensemble des pays et des partenaires pour accélérer la mise au point et la production de vaccins, de produits de diagnostic et de traitements, et pour en garantir une distribution équitable. 

Le monde a l’occasion non seulement de vaincre un ennemi commun, mais également de bâtir un avenir commun, un avenir où chacun a le droit au meilleur état de santé qu’il est capable d’atteindre, ainsi qu’aux produits qui permettent de concrétiser ce droit. 

Voilà le sens que nous donnons à l’expression « la santé pour tous ». Nous le répétons depuis plus de 70 ans, depuis la création de l’OMS. Néanmoins, je pense qu’au regard de l’expérience qui est la nôtre maintenant et des difficultés que nous traversons, l’heure est venue d’en faire une réalité concrète : la santé pour tous.

Cependant, l’un des meilleurs outils est aussi l’un des plus rudimentaires : des mains propres. 

Le simple fait de se laver les mains peut faire la différence entre la vie et la mort. Cela reste l’une des mesures de santé publique les plus importantes pour protéger les personnes, les familles et les communautés de la COVID-19 – et de bien d’autres maladies. 

Nous célébrons demain la Journée de l’hygiène des mains pour rappeler l’importance que des mains propres ont pour les agents de santé et pour chacun d’entre nous. 

En revanche, nous ne devons pas perdre de vue que, dans le monde, des millions de personnes n’ont pas la possibilité de prendre cette précaution, l’une des plus fondamentales qui soit. 

À l’échelle mondiale, moins des deux tiers des établissements de santé sont équipés de stations pour l’hygiène des mains et 3 milliards de personnes n’ont ni savon ni eau chez elles. 

Il s’agit d’un problème ancien qui exige que nous lui renouvelions notre attention avec beaucoup plus de force. 

Si nous voulons mettre fin à la progression de la COVID-19 ou de toute autre source d’infection et garantir la sécurité des agents de santé, nous devons considérablement accroître les investissements dans le savon, l’accès à l’eau et les solutions hydroalcooliques de lavage des mains. 

Demain, c’est aussi la Journée internationale des sages-femmes. 

Elle offre l’occasion de rappeler le rôle vital qui est celui des sages-femmes partout dans le monde lorsqu’il s’agit d’assurer une prise en charge efficace et en toute sécurité des femmes et des nouveau-nés. 

Il ressort des études menées que l’intervention des sages-femmes peut éviter plus de 80 % de l’ensemble des décès maternels, des mortinaissances et des décès néonatals. 

Pour beaucoup de personnes, la survie dépend des services offerts par les sages-femmes. 

La naissance peut être l’un des moments les plus merveilleux de la vie d’une femme, mais elle peut aussi en être l’un des plus dangereux. 

Les sages-femmes sont essentielles pour guider et soigner les femmes tout au long de leur grossesse et au moment crucial de la naissance. 

Nous avons besoin d’un plus grand nombre de sages-femmes dans tous les pays, en particulier dans ceux qui manquent de moyens. 

Afin de célébrer la Journée de l’hygiène des mains et la Journée internationale des sages-femmes, nous demandons à tout le monde d’arrêter ses activités demain à midi, d’applaudir le personnel infirmier et obstétrical et de remercier ces agents de santé pour le rôle qu’ils jouent en assurant des soins sans danger et efficaces, et plus encore en ces temps de pandémie. Ils risquent leur vie pour donner la vie à d’autres. 

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Plusieurs pays ont désormais commencé à alléger les mesures dites de confinement. 

Cependant, nous ne pouvons pas relâcher notre engagement à soutenir des mesures de base comme le lavage des mains et la distanciation physique. 

Nous ne pouvons pas non plus relâcher notre engagement en faveur des outils qui forment le socle même de la riposte : trouver, isoler, tester et prendre en charge chaque cas et en rechercher chaque contact. 

Il nous faut aussi veiller à ce que les systèmes de santé aient la capacité voulue pour offrir une prise en charge sans danger et efficace pour tous. 

Or, au moment même où le nombre de nouveaux cas et de décès baisse dans certains pays, il ne cesse de croître dans d’autres. 

C’est pour cette raison que la conférence des donateurs d’aujourd’hui revêt une telle importance. Ce virus va nous accompagner pendant longtemps et nous devons nous unir pour concevoir et mettre en commun les outils pour le vaincre. 

Naturellement, la conférence d’aujourd’hui ne concerne qu’une partie de la riposte – celle relative à la recherche et au développement des vaccins, des produits de diagnostic et des traitements. 

Dans les semaines et les mois qui viennent, il en faudra beaucoup plus pour répondre à la demande d’équipements de protection individuelle, d’oxygène médical et d’autres fournitures essentielles. 

Cette semaine, l’OMS lancera la nouvelle version de son Plan stratégique de préparation et de riposte, qui reverra les moyens dont elle a besoin pour soutenir la riposte internationale et les plans d’action nationaux jusqu’à la fin de 2020. 

L’OMS remercie les nombreux pays et bailleurs de fonds qui ont soutenu le premier Plan stratégique de préparation et de riposte. 

Nous remercions aussi les plus de 300 000 personnes, entreprises et fondations qui ont contribué au Fonds de solidarité pour la riposte à la COVID-19, qui a recueilli plus de 210 millions de dollars É.-U. en six semaines. 

Comme l’a dit mon ami Boris Johnson lors de la conférence des donateurs, nous sommes tous concernés et c’est tous ensemble que nous réussirons. 

Nous réussirons grâce à l’unité nationale et à la solidarité mondiale. 

L’antidote à ce virus, c’est l’unité nationale et la solidarité mondiale. 

L’antidote à ce virus, c’est l’esprit humain. 

Merci.