- Quand la prochaine pandémie se produira, le monde devra être prêt. L’engagement de chaque pays à reconstruire en mieux doit donc englober l’investissement dans la santé publique, car celui-ci revient à investir dans un avenir plus sain et plus sûr. C’est précisément ce qu’ont déjà fait de nombreux pays. Les bons résultats d’une grande part d’entre eux tiennent aux enseignements qu’ils ont su tirer des précédentes épidémies de SRAS, de MERS, de rougeole, de poliomyélite, d’Ebola, de grippe et d’autres maladies.
- Demain, le Comité d’examen du Règlement sanitaire international entamera son évaluation du fonctionnement du RSI depuis le début de la pandémie en vue recommander tout changement qui lui semblera nécessaire. Les noms des membres du Comité ont été publiés hier sur le site Web de l’OMS.
- C’est aujourd’hui la première Journée internationale de l’air pur pour des ciels bleus. La pandémie – et les mesures prises dans de nombreux pays pour l’endiguer – ont eu de lourdes conséquences sur la vie des gens, les moyens d’existence et l’économie. Mais il y a eu aussi quelques effets positifs inattendus. Ainsi, en de nombreux endroits, nous avons observé une chute importante de la pollution atmosphérique.
Bonjour, bon après-midi et bonsoir,
La COVID-19 nous apprend à tous beaucoup.
L’un de ces enseignements est que la santé n’est pas un article de luxe réservé à quelques-uns ; c’est une nécessité, un droit fondamental de la personne humaine.
La santé publique est le fondement de la stabilité sociale, conomique et politique. Elle suppose d’investir dans des services en population afin de prévenir, de détecter et de combattre la maladie.
Cette pandémie ne sera pas la dernière. L’histoire nous apprend que les épidémies et les pandémies font partie de la vie. Cependant, lorsque la prochaine pandémie se produira, le monde devra être prêt – plus qu’il ne l’a été cette fois-ci.
Ces dernières années, de nombreux pays ont fait d’immenses progrès en médecine, mais ils sont trop nombreux à avoir négligé leur système de santé de base, qui est l’assise indispensable pour agir face aux flambées de maladies infectieuses.
Dans le cadre de son engagement à reconstruire en mieux, chaque pays doit donc investir dans la santé publique, car c’est un investissement dans un avenir plus sain et plus sûr.
C’est d’ailleurs précisément ce qu’ont déjà fait de nombreux pays.
La Thaïlande recueille actuellement les fruits de 40 ans de renforcement de son système de santé.
Un système médical et de santé publique robuste et doté de ressources suffisantes, une direction solide fondée sur les meilleurs avis scientifiques, des agents de santé communautaires qualifiés et mobilisés avec plus d’un million de bénévoles dans les villages, et la communication systématique d’informations précises, ont permis de renforcer la confiance du public et le respect des règles.
Comme vous le savez, l’Italie a été l’un des premiers pays après la Chine à connaître une épidémie de grande ampleur et, par bien des aspects, elle a joué un rôle de pionnier pour les autres pays.
L’Italie a pris des décisions difficiles sur la base des données factuelles dont elle disposait et n’a pas dévié de cette voie, ce qui lui a permis de réduire la transmission et de sauver de nombreuses vies. L’union nationale et la solidarité, associées à l’engagement et au sacrifice des agents de santé et à la mobilisation du peuple italien, ont permis de maîtriser l’épidémie.
La Mongolie a agi très tôt en activant son Comité d’urgence de l’État dès janvier. Résultat : alors même que le pays est voisin de la Chine, il a fallu attendre mars pour qu’un premier cas soit signalé et aucun décès n’y a encore été enregistré.
Maurice affiche une forte densité de population et des taux élevés de maladies non transmissibles et accueille de nombreux voyageurs internationaux : le pays était donc exposé à un risque élevé. Mais l’action rapide et complète lancée en janvier et l’expérience déjà acquise par le pays en matière de recherche des contacts se sont avérés payants.
Même si les Amériques sont la région la plus touchée, l’Uruguay a notifié le plus faible nombre de cas et de décès d’Amérique latine, au total et par habitant.
Ce n’est pas le fruit du hasard.
Le système de santé de l’Uruguay est l’un des plus robustes et résilients d’Amérique latine, notamment car il bénéficie d’un financement pérenne reposant sur un consensus politique sur l’importance de l’investissement en santé publique.
Pour combattre la COVID-19, le Pakistan a utilisé les infrastructures constituées au fil des ans contre la poliomyélite. Les agents de santé communautaires formés à la vaccination des enfants en porte-à-porte ont été mobilisés pour la surveillance, la recherche des contacts et les soins.
Je pourrais encore donner de nombreux autres exemples : Cambodge, Espagne, Japon, Nouvelle-Zélande, République de Corée, Rwanda, Sénégal, Viet Nam, etc.
Les bons résultats d’une grande part de ces pays tiennent aux enseignements qu’ils ont su tirer des précédentes épidémies de SRAS, de MERS, de rougeole, de poliomyélite, d’Ebola, de grippe et d’autres maladies. C’est pourquoi il est essentiel que nous tirions tous les enseignements de cette pandémie.
Même si l’Allemagne a eu une action fort efficace, elle a elle aussi appris de cette expérience.
Je salue ici l’annonce faite ce week-end par la Chancelière Angela Merkel qui a déclaré que son gouvernement investira 4 milliards EUR d’ici à 2026 pour renforcer le système de santé publique allemand.
J’appelle tous les pays à investir dans la santé publique, et en particulier dans les soins de santé primaires, et à sui l’exemple de l’Allemagne.
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Demain, le Comité d’examen du Règlement sanitaire international entamera ses travaux.
Le Règlement sanitaire international (RSI) est le principal instrument juridique disponible pour assurer la sécurité sanitaire mondiale.
Pour rappel, le Comité d’examen sera chargé d’évaluer le fonctionnement du RSI depuis le début de la pandémie, en vue recommander tout changement qui lui semblera nécessaire.
Il évaluera la convocation du comité d’urgence, la déclaration d’une urgence santé publique de portée internationale, le rôle et le fonctionnement des points focaux nationaux du RSI, et examinera les progrès accomplis dans l’application des recommandations des précédents comités d’examen du Règlement sanitaire international.
Les noms des membres du Comité ont été publiés sur le site Web de l’OMS hier.
En fonction des avancées réalisées, le Comité pourrait présenter un rapport de situation lors de la reprise de l’Assemblée mondiale de la Santé en novembre et un rapport final à l’Assemblée en mai de l’année prochaine.
Le Comité se mettra également en rapport avec d’autres organes d’examen, selon que de besoin, notamment le Groupe indépendant sur la préparation et la riposte à la pandémie (GIPR) et le Comité