Bonjour, bon après-midi ou bonsoir. 

L’OMS est profondément préoccupée par l’urgence humanitaire en cours en Ukraine. 

Notre Organisation est sur le terrain. Elle agit avec ses partenaires, notamment pour évaluer l’impact du conflit sur la santé de la population ukrainienne et sur le système de santé et pour distribuer des fournitures de santé essentielles en provenance du pôle de Dubaï. 

La première cargaison arrivera en Pologne demain. Elle comprend 36 tonnes de fournitures pour les soins de traumatologie et la chirurgie d’urgence, afin de répondre aux besoins de 1 000 patients, et d’autres fournitures de santé pour 150 000 personnes. 

Avant que le conflit éclate, l’OMS a distribué des fournitures d’urgence à 23 hôpitaux ; aujourd’hui cependant, nos fournitures prépositionnées à Kyïv sont inaccessibles. 

Il est urgent de mettre en place un couloir permettant de garantir un accès sûr et continu pour le personnel humanitaire et l’acheminement de fournitures, afin d’atteindre les personnes qui en ont besoin. 

Pour appuyer la riposte, l’OMS a d’ores et déjà débloqué 5,2 millions USD sur le Fonds de réserve pour les situations d’urgence. Nos besoins pour les trois prochains mois se montent à 45 millions USD pour l’Ukraine et à 12,5 millions USD pour l’accueil des réfugiés par les pays voisins. 

Tout le monde peut contribuer à notre action en se rendant sur la page de la Fondation pour l’OMS (www.who.foundation) et en cliquant sur « Donate ». 

Nous sommes également profondément préoccupés par les informations qui nous parviennent faisant état d’attaques contre des établissements de santé et des agents de santé. 

Nous avons reçu plusieurs rapports non confirmés indiquant que de tels actes ont ciblé des hôpitaux et des infrastructures de santé et un incident a été confirmé la semaine dernière au cours duquel un hôpital a subi une attaque à l’arme lourde faisant quatre décès et dix blessés, dont six agents de santé. 

Nous menons actuellement des vérifications sur plusieurs autres incidents. 

L’inviolabilité et la neutralité des services de santé – c’est-à-dire des agents de santé, des patients, des fournitures, des moyens de transport et des installations – ainsi que le droit à un accès sûr aux soins doivent être respectés et protégés. 

Les attaques contre les services de santé constituent une violation grave du droit international humanitaire. 

Peu avant le conflit, l’Ukraine avait connu une flambée de cas de COVID-19. 

Les tests de diagnostic étant rares depuis que le conflit a éclaté, les niveaux de transmission non détectée sont probablement importants. 

Sachant que la couverture de la vaccination est elle-même faible, cela majore le risque de voir un grand nombre de personnes développer une forme sévère de la maladie. 

Les pénuries critiques d’oxygène entraveront la capacité à traiter les patients atteints de COVID-19 et de nombreuses autres affections. 

Au moins trois grandes centrales d’oxygène ont maintenant fermé en Ukraine, et nous cherchons des moyens d’accéder à l’oxygène des pays voisins et de le livrer en toute sécurité là où il est nécessaire. 

Des mouvements de population massifs pourraient alimenter la transmission de la COVID-19 et accentuer les tensions pour les systèmes de santé des pays voisins. 

Hier, le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés a déclaré que plus de 870 000 réfugiés avaient quitté l’Ukraine et ce nombre devrait croître rapidement. 

L’OMS aide les pays voisins à agir face aux principaux problèmes de santé des réfugiés et des personnes déplacées par la force, un appui qui porte sur les services de santé mentale et d’assistance psychologique, mais aussi sur le traitement de maladies telles que le VIH, la tuberculose et le cancer. 

L’OMS reste déterminée à répondre aux besoins sanitaires de la population ukrainienne.  

Abordons maintenant à la COVID-19. 

Il est encourageant de constater que les décès dus à la COVID-19 sont maintenant en baisse à l’échelle mondiale comme dans la plupart des Régions. 

Nous pouvons également nous féliciter que certains pays puissent désormais assouplir les restrictions sans que leur système de santé ne soit submergé. 

Mais il est bien trop tôt pour déclarer victoire sur la COVID-19. 

Bien trop de pays affichent aujourd’hui des niveaux élevés d’hospitalisation et de décès et une faible couverture vaccinale. 

De plus, dans un contexte de transmission élevée, la menace d’apparition d’un nouveau variant plus dangereux reste bien réelle. 

Nous continuons d’exhorter la population de tous les pays à faire preuve de prudence et tous les gouvernements à apporter le soutien nécessaire pour que les gens puissent se protéger et protéger les autres. 

Le seul moyen de sortir durablement de la pandémie est d’atteindre une couverture vaccinale élevée dans tous les pays. 

À l’échelle mondiale, 56 % de la population a bénéficié d’un schéma vaccinal complet, mais seulement 9 % de la population des pays à faible revenu. 

Nous avons maintenant surmonté une grande partie des difficultés d’approvisionnement et de livraison auxquelles nous étions confrontés l’an dernier : plus de 1,3 milliard de doses de vaccins ont été livrées dans le cadre du COVAX et les perspectives d’approvisionnement sont favorables cette année. 

Nous devons maintenant nous atteler à un enjeu crucial : celui des moyens à mettre en œuvre pour administrer effectivement les vaccins, garantir que tous les pays disposent de suffisamment de tests et, enfin, fournir assez d’oxygène pour traiter les patients et suffisamment d’EPI pour assurer la sécurité des soignants. 

Et nous appelons tous les gouvernements à poursuivre la surveillance et le suivi du virus et à mettre en place les tests nécessaires pour faire en sorte que les patients reçoivent un traitement adapté. 

Pour atteindre toutes nos cibles, nous appelons tous les pays à combler d’urgence le déficit de financement, qui se monte à 16 milliards USD pour l’Accélérateur ACT. 

L’Allemagne est devenue le premier pays à s’engager à faire sa « juste part » en apportant une généreuse contribution de 1,22 milliard USD. Vielen Dank - nous attendons avec impatience que d’autres pays suivent votre exemple. 

Nous devons également nous souvenir que les effets de la pandémie vont bien au-delà des décès et de la maladie causées par le virus lui-même. 

En particulier, la COVID-19 a eu de lourdes conséquences sur la santé mentale. 

Selon les estimations d'un nouveau rapport de l’OMS, la prévalence mondiale de l’anxiété et de la dépression a augmenté de plus de 25 % au cours de la première année de pandémie. 

Ces troubles ont le plus progressé dans les régions qui ont été les plus touchées par la COVID-19, caractérisées par un niveau élevé d’infections et des interactions sociales restreintes. 

Nos travaux ont montré que les femmes ont été davantage touchées que les hommes et que les personnes plus jeunes, en particulier celles appartenant à la tranche des 20-24 ans, ont été plus affectées que les adultes plus âgés. 

Cette hausse de la prévalence des problèmes de santé mentale a coïncidé avec de graves perturbations des services de santé mentale et a révélé que la santé mentale souffrait d’un sous-investissement chronique engendrant des carences de soins immenses pour ceux qui en ont le plus besoin. 

En fin d'année, certains services avaient recommencé à fonctionner, mais trop de personnes ne peuvent toujours pas obtenir les soins et le soutien dont elles ont besoin. 

L’OMS a agi avec ses partenaires pour mener une riposte interinstitutions face aux répercussions de la COVID-19 sur la santé mentale ; en diffusant des orientations, des outils et des ressources à l’intention des intervenants et du grand public ; et en aidant les pays à intégrer la santé mentale et le soutien psychosocial dans les interventions qu’ils conduisent. 

Christian, je vous rends la parole.