Madame la Présidente Sommaruga, Monsieur le Président Ramaphosa, Monsieur le Président Xi, Monsieur le Président Macron, Monsieur le Président Moon, Madame la Chancelière Merkel, Madame la Première Ministre Mottley, Monsieur le Secrétaire général, Madame la Présidente de l’Assemblée mondiale de la Santé, Excellences, chers collègues, chers amis,
Je tiens tout d’abord à remercier tous nos invités de marque du soutien qu’ils nous témoignent aujourd’hui. Je vous remercie de prendre le temps de vous adresser à cette importante Assemblée. Je vous remercie des efforts que vous déployez pour combattre la COVID-19, dans votre pays et à l’étranger. Enfin, je vous remercie de soutenir fermement l’OMS en ce moment crucial.
Comme vous le savez, 2020 est l’année internationale des sages-femmes et du personnel infirmier. Au cours de cette Assemblée, nous aurions dû rendre hommage aux sages-femmes et au personnel infirmier pour leur extraordinaire travail quotidien dans tous les pays.
La pandémie nous prive de cette possibilité, mais elle montre évidemment toute l’importance cruciale du personnel infirmier, des sages-femmes et de tous les autres soignants.
Les sages-femmes et le personnel infirmier, en première ligne dans la lutte contre la COVID-19, se mettent en danger. Nombre d’entre eux ont sacrifié leur vie pour le bien de l’humanité.
Le mois dernier, l’OMS a publié le premier Rapport sur la situation du personnel infirmier dans le monde. Il en ressort qu’il manque six millions d’infirmières et d’infirmiers dans le monde pour parvenir durablement à la couverture sanitaire universelle. Toutefois, ce rapport donne aussi aux pouvoirs publics une feuille de route pour investir dans les soins infirmiers, combler ce déficit et s’acheminer vers la couverture sanitaire universelle et la santé pour tous.
Le monde a plus que jamais besoin d’infirmières, d’infirmiers et de sages-femmes. Où que vous soyez, levez-vous avec moi pour rendre hommage à ces véritables héros de la santé.
Nous nous sommes réunis, émanation des nations du monde, pour faire face à une crise sanitaire majeure ; nous pleurons les disparus ; nous sommes inquiets pour ceux qui sont encore entre la vie et la mort ; nous sommes déterminés à venir à bout de cette menace commune ; et nous gardons espoir dans l’avenir.
Le monde a déjà été confronté à plusieurs pandémies. Il s’agit aujourd’hui de la première pandémie causée par un coronavirus. C’est un ennemi dangereux, car il est efficace, rapide et mortel. Il peut agir dans l’ombre, se propager en silence si nous n’y prêtons pas attention, puis exploser soudainement si nous ne sommes pas préparés. Et il avance tel un feu de broussaille.
Le même scénario s’est répété dans les villes et les pays du monde entier. Nous devons traiter ce virus avec le respect et l’attention qu’il mérite.
Plus de quatre millions et demi de cas de COVID-19 ont désormais été notifiés à l’OMS et plus de 300 000 personnes sont mortes de cette maladie. Pourtant, les chiffres à eux seuls ne permettent pas, loin de là, de rendre compte de cette pandémie. Chaque décès est un drame pour les familles, les communautés et les nations. Les conséquences sanitaires de la pandémie vont bien au-delà de la maladie et des décès causés par le virus.
La perturbation des systèmes de santé risque de remettre en cause des décennies de progrès contre la mortalité de la mère et de l’enfant, l’infection à VIH, le paludisme, la tuberculose, les maladies non transmissibles et la poliomyélite, mais aussi dans le domaine de la santé mentale et face à de nombreuses autres menaces pour la santé parmi les plus immédiates.
Et pourtant cette crise est bien plus qu’une crise sanitaire. Certaines personnes ont perdu la vie ou leurs moyens de subsistance, d’autres ont vu leur vie bouleversée. Des centaines de millions de personnes ont perdu leur emploi. La peur et l’incertitude règnent.
L’économie mondiale va connaître son repli le plus marqué depuis la Grande Dépression.
La pandémie a fait ressortir le meilleur – et le pire – de l’humanité : la force et la peur ; la solidarité et la suspicion ; le rapprochement et le reproche.
La contagion met en évidence les failles, les inégalités, les injustices et les contradictions de notre monde moderne. Elle a fait ressortir nos atouts et nos faiblesses. La science a été à la fois encensée et méprisée.
Les nations se sont unies comme jamais auparavant et des divisions géopolitiques sont clairement apparues. Nous avons vu ce que la coopération permettait de faire et ce que nous risquions s’il n’y en avait pas.
La pandémie nous rappelle que l’humanité et la planète entretiennent une relation intime et délicate. Tous les efforts déployés pour rendre notre monde plus sûr sont voués à l’échec s’ils ne portent pas sur l’interface cruciale entre l’être humain et les agents pathogènes et sur la menace existentielle des changements climatiques, qui rendent notre planète moins habitable.
Malgré la puissance économique, militaire et technologique des nations, ce tout petit microbe nous a rendus humbles. S’il y a bien une chose que ce virus nous apprend, c’est l’humilité. Le temps de l’humilité est venu.
Il y a six mois, il aurait été inconcevable pour la plupart des gens que les plus grandes villes du monde soient plongées dans un étrange silence ; que les magasins, les restaurants, les établissements scolaires et les lieux de travail soient fermés ; que les voyages internationaux soient impossibles ou qu’une simple poignée de main puisse être mortelle.
Des expressions autrefois utilisées seulement par les épidémiologistes, comme « taux de reproduction », « distanciation physique » et « recherche des contacts », sont entrées dans le langage courant. En moins de cinq mois, la pandémie a fait le tour de la planète.
Tous les pays, riches ou pauvres, grands ou petits, ont éprouvé des difficultés à faire face à ce virus. Les pays à faible revenu, les petits États insulaires en développement et les pays confrontés à la violence et à des conflits tentent de faire face à cette menace dans des circonstances extrêmement difficiles.
Comment respecter des règles de distanciation physique quand on vit dans un endroit surpeuplé ?
Comment rester chez soi quand il faut travailler pour nourrir sa famille ?
Comment respecter des règles d’hygiène des mains sans eau potable ?
Certains pays parviennent à éviter une transmission communautaire à grande échelle ; d’autres ont pris des mesures pour confiner leur population à domicile et imposent des restrictions sociales sévères pour éliminer la transmission communautaire ; d’autres encore se préparent au pire ; d’autres, enfin, réfléchissent à la manière d’assouplir des restrictions dont les conséquences sociales et économiques sont très lourdes.
L’OMS comprend parfaitement et soutient pleinement le souhait des pays de retrouver un fonctionnement normal. C’est justement parce que nous souhaitons que la reprise mondiale soit la plus rapide possible que nous exhortons les pays à être prudents.
Les pays qui vont trop vite sans mettre en place une architecture de santé publique permettant de détecter et d’éliminer la transmission risquent vraiment de compromettre leur reprise.
Les premières études sérologiques donnent des résultats cohérents : même dans les régions les plus touchées, la proportion de la population porteuse d’anticorps spécifiques ne dépasse pas 20 % et dans la plupart des endroits elle est inférieure à 10 %.
En d’autres termes, la majorité de la population mondiale reste sensible au virus. Le risque reste élevé et le chemin à parcourir est encore long.
Ces derniers mois, nous avons énormément appris sur la façon de prévenir les infections et de sauver des vies. Cependant, aucune mesure n’a permis à elle seule d’obtenir des résultats tangibles. Ni le dépistage, ni la recherche des contacts, ni encore la quarantaine, l’hygiène des mains ou la distanciation physique.
Les pays qui ont obtenu de bons résultats ont appliqué l’ensemble de ces mesures. Voilà bien l’approche globale systématiquement prônée par l’OMS.
Il n’y a pas de solution miracle. Pas de solution simple. Pas de panacée. Pas de solution universelle. Il faut travailler dur, rester fidèles à la science, apprendre et s’adapter chaque jour et, bien sûr, prendre des décisions difficiles.
Cependant, il existe de nombreux éléments que toute stratégie nationale devrait intégrer : une riposte mobilisant l’ensemble des pouvoirs publics et toute la société, consistant à appeler les personnes et les communautés à se protéger et à protéger les autres en leur en donnant les moyens ; l’engagement
et la capacité à trouver, à isoler, à dépister et à soigner chaque cas, ainsi qu’à rechercher et à mettre en quarantaine chaque contact ; enfin, une attention particulière aux groupes vulnérables comme les personnes qui vivent dans les maisons de retraite, les camps de réfugiés, les prisons et les centres de détention.
Depuis le premier jour, l’OMS se tient aux côtés des pays pour traverser ces heures sombres. L’OMS a tiré la sonnette d’alarme rapidement et elle a régulièrement renouvelé ses alertes.
Nous avons averti les pays, diffusé des orientations aux agents de santé en l’espace de 10 jours et déclaré une urgence de santé publique de portée internationale – notre plus haut niveau d’alerte – le 30 janvier. On dénombrait alors moins de 100 cas et aucun décès à l’extérieur de la Chine.
Nous avons fourni des orientations techniques et des conseils stratégiques en nous fondant sur les connaissances scientifiques et les données d’expérience les plus récentes ; nous avons aidé les pays à s’adapter et à mettre en oeuvre ces orientations ; nous avons expédié des kits de diagnostic, des équipements de protection personnelle, de l’oxygène et d’autres fournitures médicales à plus de 120 pays ; nous avons formé plus de 2,6 millions d’agents de santé en 23 langues ; nous avons joué un rôle moteur dans la recherche-développement, par l’intermédiaire de l’essai Solidarity ; nous avons appelé à un accès équitable aux vaccins, aux produits de diagnostic et aux traitements par l’intermédiaire du Dispositif ACT ; nous avons informé et mobilisé les populations, renforcé leur autonomie ; nous avons lutté contre l’infodémie, combattu les idées fausses en nous appuyant sur des informations fiables ; enfin, nous avons appelé sans relâche à l’unité nationale et à la solidarité mondiale, les deux éléments indispensables pour maîtriser ce virus.
Nous avons tous des leçons à tirer de la pandémie. Chaque pays, chaque organisation doit examiner son action et tirer les enseignements de l’expérience.
L’OMS s’est engagée en faveur de la transparence, de la responsabilisation et de l’amélioration continue. Pour nous, le changement est une constante. De fait, les mécanismes indépendants de responsabilisation existants sont mis en oeuvre depuis le début de la pandémie.
Le Comité consultatif de surveillance indépendant a publié aujourd’hui son premier rapport sur la pandémie, qui présente plusieurs recommandations au Secrétariat et aux États Membres. Dans cet esprit, nous saluons le projet de résolution soumis à l’Assemblée, qui appelle à lancer un processus d’évaluation impartiale, indépendante et complète par étapes.
Pour être complète, une telle évaluation doit porter sur l’intégralité des interventions engagées par l’ensemble des acteurs. Elle doit aussi être menée de bonne foi. C’est pourquoi je lancerai dans les meilleurs délais une évaluation indépendante afin de passer en revue l’expérience acquise et les leçons tirées et de formuler des recommandations pour améliorer la préparation et la riposte aux pandémies aux niveaux national et mondial.
Cependant, il y a bien une évidence : le monde ne doit plus jamais être le même. Nul besoin d’un examen concluant que nous devons faire notre possible pour ne plus jamais vivre une telle situation.
Quelles que soient les leçons de cette pandémie, la plus grave erreur serait de ne pas en tirer les conséquences et de laisser le monde aussi vulnérable qu’auparavant. Si cette pandémie devait avoir une conséquence positive, ce devrait être un monde plus sûr et plus résilient.
Ce message n’a rien de nouveau. Les examens menés après l’épidémie de syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), la pandémie de grippe A(H1N1) et l’épidémie de maladie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest ont mis en évidence des failles dans la sécurité sanitaire mondiale et ont donné lieu à de nombreuses recommandations à l’intention des pays afin d’y remédier.
Certaines ont été appliquées, d’autres ont été ignorées.
La flambée de SRAS a entraîné la révision du Règlement sanitaire international, en 2005. La pandémie de grippe A(H1N1) a vu la création du Cadre de préparation en cas de grippe pandémique. Enfin, la flambée de maladie à virus Ebola de 2014 et 2015 a conduit à la mise en place du dispositif de financement d’urgence en cas de pandémie, du Programme OMS de gestion des situations d’urgence sanitaire et du Comité consultatif de surveillance indépendant.
Le monde n’a pas besoin d’un autre plan, d’un autre système, d’un autre mécanisme, d’un autre comité ou d’une autre organisation. Il a besoin de consolider, de faire fonctionner et de financer les systèmes et les organisations qui existent, y compris l’OMS. Beaucoup, parmi les dirigeants qui ont pris la parole aujourd’hui, ont évoqué ces questions : faire fonctionner, soutenir et financer l’OMS.
Le monde ne peut plus se permettre l’amnésie à court terme qui, pendant trop longtemps, a été le trait marquant de sa façon d’aborder la sécurité sanitaire. L’heure est venue de nouer ensemble les fils épars de la sécurité sanitaire mondiale et d’en faire un filin que nul ne pourra briser : un cadre global de préparation aux épidémies et aux pandémies.
Le monde ne manque ni des outils, ni des connaissances scientifiques, ni des ressources nécessaires pour être plus sûr face aux pandémies. Ce qui lui manque, c’est un engagement sans faille à employer les outils, les connaissances scientifiques et les ressources dont il dispose.
Cela doit changer et cela doit changer aujourd’hui.
J’en appelle aujourd’hui à l’ensemble des nations afin qu’elles prennent la ferme résolution de tout mettre en oeuvre pour que la pandémie de coronavirus de 2020 ne se reproduise jamais. J’en appelle à toutes les nations afin qu’elles investissent dans le renforcement et la mise en oeuvre des multiples outils dont nous disposons, et plus particulièrement le traité international qui sous-tend la sécurité sanitaire mondiale : le Règlement sanitaire international (2005).
Pour réussir, nous devons tous nous engager à adhérer à ce projet commun et à nous rendre mutuellement des comptes. L’année dernière, le Groupe africain a proposé une solution passant par un système d’examen périodique universel qui verrait chaque pays accepter un examen ordinaire et transparent de son état de préparation.
Depuis mon élection lors de cette Assemblée, il y a de cela trois ans, ma priorité a été de transformer l’OMS en une organisation souple et réactive, axée sur les résultats et sur l’impact.
Il y a deux ans, j’ai présenté – et l’Assemblée a approuvé – la pierre angulaire de notre transformation : le treizième programme général de travail de l’OMS, 2019-2023.
Il repose sur les cibles ambitieuses du « triple milliard » : un milliard de personnes supplémentaires bénéficiant d’un meilleur état de santé et d’un plus grand bien-être ; un milliard de personnes supplémentaires bénéficiant de la couverture sanitaire universelle ; un milliard de personnes supplémentaires mieux protégées face aux situations d’urgence sanitaire. Ce sont les cibles que la communauté internationale s’est fixées pour 2023, de façon à prendre le cap des objectifs de développement durable et de le tenir.
Le Rapport sur les résultats de l’OMS, qui est publié aujourd’hui, offre une vue d’ensemble exhaustive de ce que l’Organisation, ses États Membres et ses partenaires ont réalisé ces deux dernières années.
S’agissant de la santé des populations, nous avons bien progressé en ce qui concerne les améliorations apportées à l’air que l’on respire, à la nourriture que l’on mange, à l’eau que l’on boit ou aux routes que l’on utilise. Du reste, les conditions de vie et de travail sont ce qui compte le plus, en réalité, pour garantir la santé.
Pour ce qui est de la couverture sanitaire universelle, la communauté internationale s’est rassemblée l’année dernière pour entériner une déclaration politique à ce sujet – un engagement sans précédent en faveur de l’idéal de la santé pour tous.
Nous avons élargi l’accès à la prévention, au dépistage et au traitement du VIH, de la tuberculose, du paludisme, de l’hépatite C, de l’hypertension, du diabète, du cancer et de bien d’autres encore.
De plus, pour que le monde reste sûr, l’OMS a enquêté sur plus de 900 événements dans 141 pays et, au besoin, y a réagi.
Cela inclut une riposte aussi vaste que complexe à la flambée de maladie à virus Ebola en République démocratique du Congo, rendue plus compliquée encore du fait de la violence, de la mobilité de la population et de la fragilité du système de santé.
Tous ces efforts ont pu profiter d’une attention plus grande accordée aux connaissances scientifiques, aux éléments probants et aux données.
Au cours de l’année qui vient, nous lancerons l’Académie de l’OMS pour offrir une formation à des millions d’agents de santé supplémentaires de par le monde. Enfin, la Fondation de l’OMS sera mise sur pied dans les toutes prochaines semaines afin d’étendre le vivier des bailleurs de fonds de l’Organisation.
Je suis fier des progrès que l’OMS a accomplis dans ces domaines et dans bien d’autres encore.
Pourtant, il reste encore beaucoup à faire.
Même avant la COVID-19, nous n’étions pas en voie d’atteindre les objectifs de développement durable. La pandémie menace de nous faire prendre plus de retard encore. Elle exploite et creuse les failles, qu’il s’agisse de l’égalité de genre, de la pauvreté, de la faim et d’autres problèmes encore.
L’effet de la pandémie sur les campagnes de vaccination et sur beaucoup d’autres services de santé essentiels se fait déjà sentir. Cependant, les difficultés auxquelles nous sommes confrontés ne peuvent servir d’excuse pour renoncer à atteindre les cibles du « triple milliard » ou les objectifs de développement durable.
Au contraire, elles doivent nous inciter à redoubler d’efforts et à oeuvrer énergiquement pour faire advenir le monde en meilleure santé, plus sûr et plus juste que nous appelons tous de nos voeux.
Même si, à juste titre, la COVID-19 est actuellement le centre de l’attention dans le monde, elle ne doit pas nous faire oublier de poursuivre et d’intensifier d’autres initiatives qui ont sauvé des millions de vies ces dernières années, comme Gavi, l’Alliance du vaccin.
Au cours des 20 dernières années, Gavi a aidé les pays à vacciner 760 millions d’enfants et à éviter ainsi plus de 13 millions de décès. Gavi s’est fixé pour objectif ambitieux d’administrer 18 vaccins à 300 millions d’enfants supplémentaires d’ici à 2025.
Nous appelons la communauté internationale à contribuer à la reconstitution des fonds de l’Alliance, qui sera organisée prochainement au Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, pour que soit pleinement financée cette entreprise dont de nombreuses vies dépendent.
La semaine dernière, mon ami thaïlandais le Dr Suwit m’a envoyé un message. Voici ce qu’il me disait :
« En fait, la COVID a montré à quel point les objectifs du "triple milliard" de l’OMS sont interdépendants. La couverture sanitaire universelle joue un grand rôle dans la riposte à la COVID dans beaucoup de pays. Et permettre à tous de vivre en bonne santé sous-entend moins de décès dus à la COVID. »
Je suis tout à fait d’accord.
La COVID-19 n’est pas seulement une urgence sanitaire mondiale, c’est la preuve éclatante qu’il n’y a pas de sécurité sanitaire sans systèmes de santé résilients ni sans mesures influant sur les déterminants sociaux, économiques, commerciaux et environnementaux de la santé.
Plus que jamais, la pandémie illustre les raisons pour lesquelles les investissements consacrés à la santé doivent être au coeur du développement. J’insiste : Plus que jamais, la pandémie illustre les raisons pour lesquelles les investissements consacrés à la santé doivent être au coeur du développement.
Nous apprenons à nos dépens que la santé n’est pas un luxe mais une nécessité. C’est une nécessité.
La santé n’est pas une récompense du développement, elle en est une condition préalable. La santé n’est pas un coût, mais un investissement. La santé est une voie vers la sécurité, la prospérité et la paix.
Il y a 40 ans, les nations du monde se sont unies sous la bannière de l’OMS pour se libérer du fléau de la variole. Elles ont montré que lorsque la solidarité triomphe de l’idéologie, tout est possible.
La pandémie de COVID-19 est une menace comparable, non seulement pour la santé humaine, mais pour l’esprit humain. Il reste beaucoup à faire dans la bataille contre le virus.
La pandémie a mis à l’épreuve, renforcé et tendu les liens d’amitié entre les nations. Mais elle ne les a pas rompus.
La pandémie de COVID-19 pose deux questions fondamentales : Quel monde voulons-nous ? Quelle OMS voulons-nous ?
La réponse à la première question déterminera la réponse à la seconde.
Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin d’un monde en meilleure santé. Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin d’un monde plus sûr. Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin d’un monde plus juste. En bonne santé, sûr et juste. Et aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin d’une OMS plus forte. La seule façon de progresser, c’est ensemble.
Je vous remercie. Merci beaucoup.