Excellence M. Joe Phaahla,
Excellence M. Buti Manamela,
Excellence Mme Meryame Kitir,
Professeur Wim de Villiers,
Chers collègues et amis,
Bonjour, c’est un honneur d’être ici.
Il y a deux ans, alors que le monde était encore confronté à la propagation d’un nouveau coronavirus, l’OMS a fait ce que seule l’OMS peut faire : elle a réuni des centaines de scientifiques du monde entier afin de définir les priorités les plus urgentes en matière de recherche-développement.
Parmi ces priorités, figurait le développement de vaccins.
Demain marquera le deuxième anniversaire de cette première réunion convoquée par l’OMS.
Il est incroyable de penser que dans l’année qui a suivi cette réunion, les premiers vaccins ont été approuvés et, deux ans plus tard, plus de 10 milliards de doses ont été administrées dans le monde.
Le développement et l’approbation non pas d’un vaccin, mais de plusieurs, en un temps record, est un triomphe scientifique extraordinaire qui établit une nouvelle norme.
Il ne fait aucun doute que les vaccins ont sauvé d’innombrables vies, contribuent à inverser la tendance de la pandémie et donnent maintenant à de nombreux pays la confiance nécessaire pour assouplir les restrictions.
Mais comme vous le savez, ce triomphe scientifique a été entaché par de grandes inégalités en matière d’accès aux vaccins.
Plus de la moitié de la population mondiale est désormais complètement vaccinée. Et pourtant, 84 % de la population africaine n’a pas encore reçu une seule dose de vaccin.
Ces inégalités s’expliquent en grande partie par le fait qu’à l’échelle mondiale, la production de vaccins est concentrée dans quelques pays à revenu élevé.
Un des enseignements les plus évidents de la pandémie est donc la nécessité urgente d’augmenter la production locale de vaccins, en particulier dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.
C’est pourquoi, en avril de l’année dernière, l’OMS a lancé un appel à manifestation d’intérêt pour la création d’un centre de transfert de technologie pour les vaccins à ARNm contre la COVID-19.
Beaucoup de pays ont manifesté leur intérêt, mais l’Afrique du Sud a été choisie pour l’établissement du centre, dans le cadre d’un partenariat entre l’OMS, Afrigen Biologics, l’Institut des produits biologiques et des vaccins d’Afrique australe, ou Biovac, le Conseil sud-africain de la recherche médicale, les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies et le Medicines Patent Pool.
Nous sommes très reconnaissants du fort soutien apporté au centre par la Belgique, le Canada, l’Union européenne, la France, l’Allemagne et la Norvège.
Et on constate déjà des résultats, en effet, Afrigen a annoncé la semaine dernière qu’elle avait produit son propre vaccin à ARNm, à partir d’informations accessibles au public sur la composition d’un vaccin existant. Et la technologie des vaccins à ARNm ne concerne pas uniquement la COVID-19. Cette technologie sera également utilisée pour le paludisme, la tuberculose et le VIH et changera la donne.
Nous anticipons que ce vaccin sera plus adapté aux contextes dans lesquels il sera utilisé, avec moins de contraintes liées au stockage et à un moindre prix.
Le Medicines Patent Pool sera chargé de la gestion de la propriété intellectuelle et, le cas échéant, délivrera des autorisations aux fabricants.
Une fois qu’un vaccin aura été développé avec succès, d’autres fabricants du monde entier seront en mesure de le produire en vue d’une utilisation nationale et régionale. Beaucoup de pays qui avaient souhaité accueillir le centre accueilleront des antennes de celui-ci et un réseau d’institutions œuvrant en collaboration sera mis en place.
Les essais cliniques devraient débuter au quatrième trimestre de cette année, et l’approbation est prévue en 2024.
Les antennes dans les pays bénéficiaires de la technologie devraient être en mesure d’obtenir l’approbation peu de temps après.
Je félicite Afrigen pour cette réalisation et l’OMS se réjouit de pouvoir vous aider à faire passer ce vaccin candidat aux phases d’essais cliniques et au-delà.
Et je félicite l’Afrique du Sud pour son leadership tout au long de la pandémie –en accueillant ce centre de transfert de technologie, en présidant le Conseil de facilitation de l’accélérateur ACT et en proposant une résolution à l’Organisation mondiale du commerce visant à suspendre temporairement les droits de propriété intellectuelle sur les produits anti-COVID-19.
Et le leadership du Président Ramaphosa était très clair à l’échelle continentale et mondiale grâce à son leadership dans le cadre du Conseil de facilitation de l’accélérateur ACT.
En effet, si les propriétaires des technologies de vaccins à ARNm les partageaient avec le centre, nous pourrions accélérer la fabrication, en supprimant la nécessité de réaliser des essais cliniques de grande envergure et en réduisant d’au moins un an les délais en matière de développement et d’approbation.
Je félicite une fois de plus tous ceux qui ont contribué à faire du centre de transfert de technologie une réalité, et je me réjouis de son évolution future.
Si l’Afrique du Sud a été choisie, ce n’est pas seulement grâce à Afrigen et Biovac, mais aussi du fait de la présence de l’Université de Stellenbosch, de l’Institut de recherche biomédicale, du CERI et des autres systèmes susceptibles de le soutenir. Nous sommes convaincus que les capacités dont nous disposons dans ce pays permettront la réussite du projet, et la seule option est de réussir.
L’OMS reste déterminée à faciliter le développement de la fabrication locale en Afrique et dans le monde et à renforcer la sécurité sanitaire régionale, dans le cadre de notre vision consistant à atteindre le meilleur état de santé possible pour tous, dans tous les pays.
Je vous remercie.