Aperçu de la situation
Description de la situation
Le Ministère de la santé, l’OMS et les partenaires continuent de riposter à l’épidémie de maladie à virus Ebola (MVE) qui sévit actuellement dans un contexte particulièrement complexe. Un nombre élevé de cas continue d’être notifié, en particulier dans les secteurs métropolitains de la zone sanitaire de Katwa au cours de la semaine dernière. La baisse de l’incidence des cas se poursuit à Beni ; il s’agit là d’une indication positive de l’efficacité de la riposte malgré de multiples difficultés à surmonter.
L’évolution du nombre de nouveaux cas (Figure 1) reflète la poursuite de l’épidémie dans plusieurs zones géographiquement dispersées. Au cours des 21 derniers jours (du 26 décembre 2018 au 15 janvier 2019), 79 cas ont été notifiés dans 11 zones sanitaires (Figure 2) : Katwa (36), Oicha (14), Butembo (11), Beni (4), Mabalako (4), Kalungata (3), Kyondo (3), Komanda (1), Musienene (1), Biena (1) et Manguredjipa (1). Cette dernière est une zone nouvellement touchée, bien que le cas signalé ait probablement contracté l’infection dans la zone sanitaire de Mabalako.
Au 15 janvier 2019, on dénombrait au total 663 cas de MVE1(614 confirmés et 49 probables), dont 407 décès (taux global de létalité : 61 %). Jusqu’à présent, 237 personnes ont pu quitter les centres de traitement Ebola (CTE) et se sont inscrites à un programme consacré à la surveillance et au soutien des survivants. Parmi les cas confirmés et probables dont l’âge et le sexe ont été rapportés, 59 % (391/661) étaient des femmes et 30 % (200/658) des enfants de moins de 18 ans, dont un nombre élevé de cas chez les nourrissons âgés de moins d’un an (43) et chez les enfants âgés de 1 à 4 ans (61).
Dans les zones touchées, les autres provinces et les pays voisins, on continue de suivre de près et d’enquêter sur toutes les alertes. Depuis la publication du dernier rapport, des alertes ont fait l’objet d’enquêtes dans plusieurs provinces de la République démocratique du Congo, en Ouganda et au Rwanda. Jusqu’à présent, la MVE a été exclue pour toutes les alertes en dehors des zones touchées par l’épidémie.
Figure 1 : Cas confirmés et probables de maladie à virus Ebola en fonction de la semaine d’apparition de la maladie, données au 15 janvier 2019 (n=663)*
* Les données des dernières semaines sont sujettes à des retards dans la confirmation et la notification des cas, ainsi qu’au nettoyage en cours des données ; l’évolution au cours de cette période doit être interprétée avec prudence.
Figure 2 : Répartition des cas confirmés et probables de maladie à virus Ebola par zone sanitaire dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, République démocratique du Congo, données au 15 janvier 2019 (n=663)
Action de santé publique
Le Ministère de la santé continue à renforcer les mesures de riposte, avec le soutien de l’OMS et des partenaires. Les priorités sont la coordination, la surveillance, la recherche des contacts, les moyens de laboratoire, les mesures de lutte contre l’infection, la prise en charge clinique des patients, la vaccination, la communication sur les risques et la collaboration des communautés, le soutien psychosocial, les enterrements dignes et sécurisés, la surveillance transfrontalière et les activités de préparation dans les provinces et les pays voisins.
Pour des informations détaillées sur les actions de l’OMS et de ses partenaires en matière de santé publique, veuillez consulter les derniers rapports de situation publiés par le Bureau régional OMS de l’Afrique :
Évaluation du risque par l’OMS
- L’OMS a revu son évaluation du risque au regard de cette épidémie, et le risque demeure très élevé aux niveaux national et régional, mais faible à l’échelle mondiale. Cette épidémie de MVE touche les provinces du nord-est de la République démocratique du Congo, à la frontière de l’Ouganda, du Rwanda et du Soudan du Sud. Il existe un risque potentiel de transmission de la MVE aux niveaux national et régional en raison des nombreux voyages entre les zones touchées, le reste du pays et les pays limitrophes pour des motifs économiques et personnels, et à cause de l’insécurité. Le pays est actuellement confronté à plusieurs autres épidémies (choléra et poliomyélite dérivée de souches vaccinales, paludisme, par exemple) et à une crise humanitaire prolongée. De plus, l’insécurité au Nord-Kivu et en Ituri continue d’entraver la mise en place des activités de riposte.
Comme le risque de propagation nationale et régionale est très élevé, il est important que les provinces voisines et les pays limitrophes renforcent les activités de surveillance et de préparation. Le Comité d’urgence du Règlement sanitaire international (RSI 2005) a indiqué que le fait de ne pas intensifier ces activités de préparation et de surveillance entraînerait une détérioration de la situation et favoriserait la propagation. L’OMS continuera de collaborer avec les pays voisins et les partenaires pour s’assurer que les autorités sanitaires sont en état d’alerte et prêtes à riposter sur le plan opérationnel.
Conseils de l’OMS
Trafic international: Sur la base des informations actuellement disponibles, l’OMS déconseille d’instaurer des restrictions aux voyages ou aux échanges commerciaux avec la République démocratique du Congo. Il n’existe actuellement aucun vaccin homologué pour protéger les gens contre le virus Ebola. Par conséquent, exiger un certificat de vaccination anti-Ebola ne peut raisonnablement pas être utilisé pour limiter la circulation transfrontalière ou la délivrance de visas aux passagers quittant la République démocratique du Congo. L’Organisation continue de surveiller attentivement les mesures prises pour les voyages et le commerce en relation avec cet événement, effectuant les vérifications nécessaires le cas échéant. Pour le moment, aucun pays n’a pris de mesures entravant sensiblement les voyages internationaux à destination ou en provenance de la République démocratique du Congo. Les voyageurs doivent demander conseil à leur médecin avant de partir et respecter les règles d’hygiène.
Pour de plus amples informations, voir :
- Nouvel espoir avec l’essai clinique sur les médicaments de lutte contre Ebola
- Le Directeur général de l’OMS conclut sa visite du Nouvel An dans les zones touchées par la maladie à virus Ebola en République démocratique du Congo (en anglais)
- Les femmes se mobilisent pour chasser Ebola de la République démocratique du Congo (en anglais)
- Rapport récapitulatif de la réunion du SAGE d’octobre 2018 (en anglais)
- Déclaration sur la réunion du Comité d’urgence du RSI d’octobre 2018 à propos de la flambée de maladie à virus Ebola en République démocratique du Congo
- Recommandations provisoires de l’OMS sur les vaccins anti-Ebola (en anglais)
- Recommandations de l’OMS à l’intention des voyageurs internationaux concernant l’épidémie de maladie à virus Ebola en République démocratique du Congo
- Maladie à virus Ebola en République démocratique du Congo – Préparation opérationnelle dans les pays limitrophes
- Aide-mémoire sur la maladie à virus Ebola
1Les données des dernières semaines sont sujettes à des retards dans la confirmation et la notification des cas, ainsi qu’au nettoyage en cours des données ; l’évolution au cours de cette période doit être interprétée avec prudence.