Bulletins d'information sur les flambées épidémiques

Variole du singe - Région africaine (AFRO), Région des Amériques (OPS), Région du Pacifique occidental (WPRO), Région européenne (EURO)

17 juin 2022

Description de la situation

Le présent Bulletin d’information sur l’épidémie multipays de variole du singe constitue une mise à jour du Bulletin d’information publié le 10 juin et comprend des données actualisées et des précisions supplémentaires sur la surveillance et la notification des cas, l’approche « Une seule santé », les rassemblements, la communication sur les risques et la mobilisation de la communauté, les voyages internationaux et les points d’entrée.

Dans cette édition, nous ne faisons plus de distinction entre les pays d’endémie et les pays où la maladie n’est pas endémique et nous présentons des données communes aux différents pays, dans la mesure du possible, afin de refléter la réponse unifiée qui doit être apportée.

L’épidémie en bref

Depuis le 1er janvier 2022, des cas de variole du singe ont été signalés à l’OMS dans 42 États Membres situés dans cinq régions de l’OMS (Région des Amériques, Région africaine, Région européenne, Région de la Méditerranée orientale et Région du Pacifique occidental). Au 15 juin, 2 103 cas confirmés en laboratoire et un cas probable, dont un décès, avaient été notifiés à l’OMS. L’épidémie de variole du singe continue de toucher principalement des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes qui ont déclaré avoir eu des rapports sexuels récents avec des partenaires nouveaux ou multiples.

Des enquêtes épidémiologiques sont en cours. La plupart des cas signalés récemment ont été détectés dans des services de santé sexuelle ou d’autres services de santé primaire ou secondaire, chez des individus qui avaient voyagé principalement dans des pays d’Europe et d’Amérique du Nord, ou autres, et non dans des pays où la présence du virus est avérée depuis longtemps, et, de plus en plus fréquemment, chez des individus ayant récemment voyagé à l’échelle locale uniquement, voire pas du tout.

Un seul cas de variole du singe confirmé dans un pays est déjà considéré comme une flambée épidémique. L’apparition inattendue de cas de variole du singe de manière simultanée dans plusieurs régions, sans lien épidémiologique direct avec des voyages dans des pays touchés depuis longtemps par la maladie, semble indiquer qu’il y a pu y avoir une transmission non détectée pendant un certain temps.

L’OMS considère que le risque global pour la santé publique au niveau mondial est modéré, étant donné qu’il s’agit de la première fois que de nombreux cas et groupes de cas de variole du singe sont signalés simultanément dans plusieurs pays situés dans des zones géographiques de l’OMS très disparates, et que le taux de mortalité est resté faible dans la flambée épidémique en cours.

Description de l’épidémie

Entre le 1er janvier et le 15 juin 2022, un total cumulé de 2 103 cas confirmés en laboratoire, un cas probable et un décès ont été notifiés à l’OMS dans 42 pays situés dans cinq régions de l’OMS. La majorité des cas (98 %) ont été signalés depuis mai 2022 (figure 1).

Figure 1 : Cas confirmés de variole du singe par région de l’OMS, de janvier 2022 au 15 juin 2022 (au 15 juin 2022, 17 h 00 HEC)


Remarque : les données relatives à la semaine épidémiologique en cours sont incomplètes et doivent être interprétées avec prudence.

La majorité (84 %) des cas confirmés (n = 1 773) proviennent de la Région européenne de l’OMS. Des cas confirmés ont également été signalés dans la Région africaine (n = 64 ; 3 %), la Région des Amériques (n = 245 ; 12 %), la Région de la Méditerranée orientale (n = 14 ; <1 %) et la Région du Pacifique occidental (n = 7 ; <1 %). Dans 14 pays pour lesquels on dispose de données démographiques et de données sur les caractéristiques personnelles des cas, parmi les cas signalés (468 cas confirmés sur 2 103), 99 % concernent des hommes âgés de 0 à 65 ans (interquartile : 32 à 43 ans ; âge médian : 37 ans), dont la plupart s’identifient comme des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

On trouvera à la figure 2 et au tableau 1 le nombre de cas de variole du singe par pays, signalés à l’OMS ou identifiés par l’OMS entre le 1er janvier et le 15 juin 2022, 17 h 00 HEC. 

Le dénombrement des cas fluctue à mesure que de nouvelles informations sont disponibles et que les données sont vérifiées par l’OMS conformément aux dispositions du Règlement sanitaire international de 2005 (RSI 2005).

Dans les Bulletins d’information précédents, nous avions pris en compte les cas et décès suspects dans la Région africaine. Nous nous concentrons maintenant principalement sur les cas confirmés et probables, ainsi que sur les décès parmi ces cas.

Figure 2. Répartition géographique des cas de variole du singe notifiés à l’OMS ou recensés par celle-ci à partir de sources publiques officielles, entre le 1er janvier et le 15 juin 2022, 17 h 00 (HEC) (n = 2 103)


Figure 1 : Cas confirmés de variole du singe par région de l’OMS, de janvier 2022 au 15 juin 2022 (au 15 juin 2022, 17 h 00 HEC)


Les cas de variole du singe confirmés dans le cadre de l’épidémie en cours présentent des tableaux cliniques variables. De nombreux sujets atteints ne présentent pas le tableau clinique classique de la maladie (fièvre et gonflement des ganglions lymphatiques, suivis d’une éruption cutanée à évolution centrifuge). Des caractéristiques atypiques ont été décrites, parmi lesquelles : l’apparition de quelques lésions uniquement ou même d’une seule lésion ; l’apparition de lésions dans la zone génitale, périnéale ou périanale qui ne se propagent pas davantage ; l’apparition de lésions à différents stades de développement (asynchrones) ; l’apparition de lésions avant la survenue d’autres symptômes constitutionnels, tels que de la fièvre ou une sensation de malaise. La manière dont le virus se transmet pendant un rapport sexuel est encore inconnue. Si l’on sait que la variole du singe peut être transmise par contact physique rapproché ou par contact intime de peau à peau ou de face à face (par contact direct avec la peau infectée ou des lésions infectieuses), on ignore encore si elle peut se transmettre par voie sexuelle, c’est-à-dire par les liquides biologiques tels que le sperme et les sécrétions vaginales.

Action de santé publique

L’OMS continue d’encourager le partage d’informations sur la variole du singe. Des plans de riposte aux incidents cliniques et de santé publique ont été mis en place par les États Membres afin de coordonner les efforts de recherche exhaustive des cas et des contacts, les recherches en laboratoire, la prise en charge clinique et l’isolement des patients et la mise en œuvre de mesures de lutte anti-infectieuse.

Lorsque cela est possible, on a recours au séquençage génomique de l’acide désoxyribonucléique (ADN) du virus. Plusieurs pays européens (Allemagne, Belgique, Espagne, Finlande, France, Israël, Italie, Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, Slovénie et Suisse), ainsi que l’Australie, le Canada, les États-Unis d’Amérique, le Nigéria et Singapour, ont ainsi publié des séquences génomiques complètes ou partielles du virus de la variole du singe circulant actuellement. Des recherches sont encore en cours, mais, selon les données préliminaires issues des tests d’amplification en chaîne par polymérase (PCR), les génomes du virus de la variole du singe qui ont été détectés sont ceux du clade d’Afrique de l’Ouest.

Certains États Membres ont décidé de déployer les vaccins ACAM-2000 et MVA-BN pour gérer les cas-contacts. D’autres pourraient détenir des stocks de vaccins LC16 ou d’autres vaccins.

Des orientations provisoires concernant la sensibilisation du public, la surveillance, l’investigation des cas et la recherche des contacts, les diagnostics et tests de laboratoire, la prise en charge clinique, la lutte anti-infectieuse, les vaccins et la vaccination, la communication sur les risques et la mobilisation de la communauté ont été publiées ou sont en cours d’élaboration pour aider les États Membres à faire face à l’épidémie (voir la rubrique Lignes directrices et recommandations de l’OMS en matière de santé publique ci-dessous).

Évaluation du risque par l’OMS

Actuellement, le risque global pour la santé publique au niveau mondial est considéré comme modéré étant donné qu’il s’agit de la première fois que des cas et des groupes de cas de variole du singe sont signalés simultanément dans plusieurs pays situés dans des zones géographiques de l’OMS très disparates, et que le taux de mortalité est resté faible dans la flambée épidémique en cours.

Dans les pays qui n’avaient apparemment pas été touchés jusque-là, des cas ont été recensés principalement, mais pas exclusivement, parmi des hommes qui s’identifient comme ayant des rapports sexuels avec des hommes et ayant de multiples partenaires sexuels. La transmission interhumaine se poursuit et concerne encore principalement un groupe démographique et social précis. Il est probable que le nombre de cas soit sous-estimé. Cela peut être dû en partie à la difficulté à diagnostiquer rapidement cette infection dont on savait auparavant qu’elle était surtout présente en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, au fait que la plupart des cas présentent un tableau clinique sans gravité, au manque de surveillance et à la disponibilité limitée des outils de diagnostic. Bien que des efforts soient en cours pour combler ces lacunes, il est important de rester vigilants face à la variole du singe dans tous les groupes de population afin d’éviter les risques de transmission.

À l’heure actuelle, la transmission dans des pays qui n’avaient pas été touchés jusque-là est principalement liée à des rapports sexuels récents. Il est fort probable que l’on recense d’autres cas dont on ne pourra identifier la chaîne de transmission, y compris dans d’autres groupes de population. Étant donné que des cas de variole du singe ont été signalés dans plusieurs pays de différentes régions de l’OMS, il est fort probable que d’autres pays encore continuent de notifier des cas et que le virus continue de se propager. La transmission interhumaine se produit par contact rapproché ou par contact physique direct (contacts de face à face, de peau à peau, de bouche à bouche ou de bouche à peau) avec des lésions infectieuses ou des ulcères cutanéomuqueux, y compris pendant les rapports sexuels, ou avec des gouttelettes respiratoires (et éventuellement des aérosols à courte portée), ou par contact avec des matériaux contaminés (draps, linge de lit, appareils électroniques, vêtements, sex toys).

Le risque actuel pour le grand public reste faible. Les agents de santé sont exposés à des risques d’infection s’ils ne portent pas d’équipement de protection individuelle (EPI) approprié lorsqu’ils sont en contact avec des sujets atteints. Bien que cela n’ait pas encore été signalé dans le cadre de l’épidémie en cours, le risque d’infection associé aux soins de santé a été documenté par le passé. L’épidémie pourrait avoir de plus graves répercussions sanitaires si le virus venait à se propager plus largement parmi les groupes vulnérables, car le risque de développer des formes graves de la maladie et d’en mourir est plus élevé chez les personnes immunodéprimées, notamment les personnes présentant une infection par le VIH mal maîtrisée. Les effets de l’infection à la variole du singe pendant la grossesse ne sont pas encore entièrement connus, mais des données limitées semblent indiquer que l’infection peut avoir une issue défavorable pour le fœtus, le nourrisson et la mère.

À ce jour, tous les cas recensés dans des pays qui n’avaient pas été touchés jusque-là et confirmés par test PCR ont été identifiés comme relevant du clade d’Afrique de l’Ouest. Il existe deux clades connus de la variole du singe, l’un provenant d’Afrique de l’Ouest et l’autre de la région du bassin du Congo. Par le passé, le taux de létalité associé au clade d’Afrique de l’Ouest était globalement faible (< 1 %), tandis que le clade du bassin du Congo semblait provoquer plus fréquemment des formes graves de la maladie et affichait un taux de létalité pouvant aller jusqu’à environ 10 %. Ces deux estimations sont calculées sur la base d’infections chez des sujets généralement jeunes dans le contexte africain. Dans la période qui a suivi l’éradication de la variole, un plus grand nombre de personnes étaient immunisées contre les orthopoxvirus, car elles ont été exposées à la variole ou vaccinées contre celle-ci. C’est pourquoi, au départ, la plupart des cas de variole humaine concernaient des enfants vulnérables et donc susceptibles de développer une forme plus grave de la maladie.

Par le passé, il s’est avéré que la vaccination contre la variole offrait une protection croisée contre la variole du singe. Cependant, à l’heure actuelle, l’immunité persistante résultant d’une vaccination antivariolique ne sera présente la plupart du temps que chez les personnes âgées de plus de 42 à 50 ans ou plus, selon les pays, puisque les programmes de vaccination antivariolique ont pris fin dans le monde entier en 1980 après l’éradication de la variole. En outre, la protection a pu diminuer au fil du temps chez les personnes vaccinées. Les vaccins antivarioliques originaux (de première génération) du programme d’éradication de la maladie ne sont plus disponibles pour le grand public.

Des vaccins contre la variole et la variole du singe sont déployés, lorsque cela est possible et dans quelques pays uniquement, pour gérer les cas-contacts. Des vaccins antivarioliques de deuxième et troisième génération ayant un meilleur profil d’innocuité ont été mis au point, et un vaccin a été approuvé pour la prévention de la variole du singe. Ce vaccin est basé sur une souche du virus de la vaccine (connue sous le nom générique de « virus vivant modifié de la vaccine Ankara », ou MVA-BN). Il a été approuvé pour la prévention de la variole du singe au Canada et aux États-Unis. Dans l’Union européenne, il a été approuvé pour la prévention de la variole dans des circonstances exceptionnelles. Un antiviral, le técovirimat, a été approuvé par l’Agence européenne des médicaments, Santé Canada et l’Administration des États-Unis chargée des aliments et des médicaments pour le traitement de la variole. Il a également été approuvé dans l’Union européenne pour le traitement de la variole du singe. L’OMS a rassemblé des experts afin d’examiner les données les plus récentes sur les vaccins contre la variole et la variole du singe et de fournir des orientations sur la manière dont ils doivent être utilisés et dans quelles circonstances.

Conseils de l’OMS

Les conseils fournis ci-après par l’OMS sur les mesures à prendre pour faire face à l’épidémie multipays de variole du singe sont fondés sur ses travaux techniques et s’appuient sur des consultations avec les organes consultatifs de l’OMS ci-après : le Groupe consultatif stratégique et technique sur les risques infectieux (STAG-IH) ; le Groupe stratégique consultatif d’experts (SAGE) ad hoc sur la vaccination antivariolique et la vaccination contre l’orthopoxvirose simienne ; le Groupe de travail technique sur les sciences sociales dans les situations d’urgence ; le Comité consultatif de la recherche sur le virus variolique ; la Consultation relative à l’avant-projet sur la recherche-développement de l’OMS (recherches sur l’orthopoxvirose simienne) ; le Groupe consultatif scientifique de l’OMS sur les origines des nouveaux agents pathogènes (SAGO) ; les réunions d’experts ad hoc.

Les pays doivent rester attentifs à tout signe d’infection chez des sujets présentant une éruption cutanée qui évolue en plusieurs stades (macules, papules, vésicules, pustules, croûtes, se trouvant au même stade de développement sur toutes les parties du corps infectées) et qui pourrait être associée à de la fièvre, un gonflement des ganglions lymphatiques, une lombalgie et des douleurs musculaires. Dans le cadre de l’épidémie en cours, de nombreuses personnes présentent des symptômes atypiques, notamment une éruption cutanée localisée pouvant contenir une seule lésion. L’apparition des lésions peut être asynchrone et peut se concentrer principalement ou exclusivement sur la zone génitale ou périanale et être associée à un gonflement local douloureux des ganglions lymphatiques. Certains patients peuvent également présenter des infections sexuellement transmissibles et doivent être testés et traités de manière appropriée. Ces personnes peuvent ainsi être amenées à s’adresser à différents types de services de santé ou de soins communautaires, notamment, mais sans s’y limiter, des centres de santé primaire et secondaire, des dispensaires, des centres de santé sexuelle, des centres de lutte contre les maladies infectieuses, des services de soins obstétriques et gynécologiques, des services d’urgence, ou encore des cabinets de dermatologie.

Il est donc fondamental de sensibiliser davantage les communautés touchées, ainsi que les prestataires de santé et le personnel des laboratoires, afin de recenser les cas, de prévenir la propagation du virus et de gérer efficacement la flambée épidémique en cours.

Toute personne répondant à la définition de cas suspect devrait se voir proposer un test de dépistage. La décision de pratiquer un test doit être fondée sur des facteurs cliniques et épidémiologiques, ainsi que sur une évaluation de la probabilité d’infection. Compte tenu du grand nombre de maladies pouvant provoquer une éruption cutanée, et étant donné que le tableau clinique de cette maladie peut souvent être atypique, il peut être difficile de différencier la variole du singe uniquement sur la base du tableau clinique.

La prise en charge des cas présumés ou confirmés de variole du singe exige un diagnostic rapide de la maladie grâce à des protocoles de dépistage adaptés au contexte local ; l’isolement immédiat des patients et la mise en œuvre rapide de mesures de lutte anti-infectieuse appropriées (précautions standard et mesures de prévention de la transmission, y compris le port de masques de protection respiratoire pour les agents de santé qui s’occupent de cas suspects ou confirmés de variole du singe, l’accent devant être mis sur la manipulation sans danger du linge des patients et la gestion de l’environnement) ; l’examen physique des patients ; des tests de confirmation du diagnostic ; la prise en charge symptomatique des patients atteints de formes légères ou sans complications de la maladie ; la surveillance et le traitement des complications et des affections potentiellement mortelles telles que la progression des lésions cutanées, l’infection bactérienne secondaire des lésions cutanées, l’apparition de lésions oculaires et, en de rares occasions, la déshydratation sévère, la pneumonie sévère ou la septicémie. Les patients atteints d’une forme moins grave de la maladie qui s’isolent chez eux doivent faire l’objet d’une évaluation minutieuse de leur capacité à s’isoler et à respecter en toute sécurité les mesures de lutte anti-infectieuse à leur domicile pour prévenir la transmission à d’autres membres de leur foyer ou de leur communauté.

Les mesures de précaution (isolement des patients) doivent être maintenues jusqu’à ce que les lésions aient formé des croûtes, que les croûtes soient tombées et qu’une nouvelle couche de peau se soit formée en dessous.

L’information doit parvenir à ceux qui en ont le plus besoin lors des petits et grands rassemblements à venir, en particulier dans les contextes sociaux ou sexuels qui peuvent donner lieu à des contacts physiques ou sexuels rapprochés, fréquents ou prolongés, en particulier lorsque plusieurs partenaires sexuels sont concernés. Aucun effort ne doit être épargné pour éviter de stigmatiser inutilement les personnes ou les communautés potentiellement touchées par la variole du singe.

L’OMS suit la situation de près et collabore avec les États Membres et les partenaires afin de faciliter la coordination internationale.

Pour consulter les documents de l’OMS à ce sujet, voir la rubrique Informations supplémentaires ci-dessous. Pour plus de commodité, les principales mises à jour et les points saillants de ces documents et de ceux en cours d’élaboration sont présentés ci-après.

Surveillance et notification des cas

Conformément à l’article 6 du Règlement sanitaire international (2005), un ensemble de données minimales à fournir sur les cas (sous forme de formulaire de notification des cas) a été défini et communiqué aux États Membres. Les données recueillies seront compilées sous forme agrégée et rendues publiques régulièrement dans les produits d’information de l’OMS. Un formulaire distinct d’investigation des cas et de recherche des contacts pour l’usage des États Membres a également été transmis aux États Membres. Ce formulaire peut être utilisé pour étudier les risques d’exposition et la dynamique de transmission, ainsi que le risque d’infection secondaire chez les contacts. L’OMS s’efforce de recenser les États Membres susceptibles d’être intéressés par le partage de ces données détaillées, ou d’analyses, afin de mieux comprendre l’épidémie en cours. Un protocole d’appui en vue du déploiement du formulaire d’investigation des cas et de recherche des contacts est également en cours de finalisation.

L’OMS a également incorporé le formulaire de notification des cas et le formulaire d’investigation des cas et de recherche des contacts dans la plateforme Go.Data pour faciliter la saisie, l’analyse et le partage des données pertinentes au niveau local. L’analyse des chaînes de transmission et la visualisation des schémas de transmission ont été utilisées lors d’épidémies antérieures pour repérer les foyers épidémiques, comprendre les schémas d’exposition et mesurer le niveau de transmission du virus dans différents contextes. Dans le cadre de la flambée épidémique en cours, il sera essentiel de comprendre ces schémas de transmission non seulement pour déterminer quelles mesures de lutte sont efficaces, mais aussi pour savoir dans quelle mesure le virus se transmet par voie respiratoire et déterminer si plusieurs introductions du virus (humaines ou zoonotiques) ont eu lieu. À ce jour, les outils dont disposent les pays pour représenter graphiquement ces chaînes de transmission et repérer les foyers épidémiques ou les contextes de transmission en temps réel sont limités. Les États Membres, les partenaires et les institutions peuvent donc utiliser Go.Data pour améliorer leurs activités de riposte, principalement afin de générer, de visualiser et d’analyser les chaînes de transmission. Grâce à sa fonction de « visualisation », Go.Data permet aux pays de visualiser en temps réel les chaînes de transmission, ce qui facilitera le suivi de la progression de la maladie ainsi que la détection des nouveaux cas potentiels non détectés ou des nouveaux clades en circulation. Le modèle Go.Data pour l’épidémie de variole du singe et la description des métadonnées associées peuvent être obtenus sur demande par courriel à l’adresse godata@who.int, et un appui technique à la mise en œuvre peut être demandé auprès de l’OMS.

Analyses en laboratoire et gestion des échantillons

Pour plus de renseignements, voir Analyses en laboratoire pour la détection du virus de la variole du singe (orthopoxvirose simienne), 23 mai 2022.

Communication sur les risques et mobilisation de la communauté

Il est essentiel de communiquer sur les risques liés à la variole du singe et de dialoguer avec les communautés touchées ou à risque ainsi qu’avec les responsables communautaires, les organisations de la société civile et les prestataires de santé, y compris dans les centres de santé sexuelle, au sujet de la prévention, de la détection et de la prise en charge des cas, afin d’éviter les cas secondaires et de gérer efficacement la flambée épidémique en cours. Il est également essentiel de fournir des conseils de santé publique sur la façon dont la maladie se transmet, ses symptômes et les mesures préventives à adopter, et de mettre l’accent sur la mobilisation de la communauté auprès des groupes de population les plus à risque afin de réduire autant que possible les risques de propagation. La communication doit être directe, explicite et intéressante pour le public visé.

Toute personne qui a un contact direct (contact de face à face, de peau à peau, de bouche à bouche ou de bouche à peau), y compris, mais sans s’y limiter, un rapport sexuel, avec une personne infectée par la variole du singe risque de contracter la maladie. Des mesures d’autoprotection peuvent être adoptées, notamment éviter tout rapport sexuel avec une personne ayant une éruption anogénitale localisée ou des lésions cutanées et limiter le nombre de partenaires sexuels ; éviter tout contact rapproché avec une personne présentant des symptômes compatibles avec la variole du singe et éviter de partager des objets personnels (ustensiles de cuisine, vêtements, appareils électroniques, literie, etc.) ; se laver régulièrement les mains avec de l’eau et du savon ou du gel hydroalcoolique ; respecter les règles d’hygiène respiratoire.

En cas d’apparition de symptômes tels qu’une éruption cutanée avec des cloques sur le visage, les mains, les pieds, les yeux, la bouche ou les organes génitaux et les zones périanales, de la fièvre, un gonflement des ganglions lymphatiques, des maux de tête, des douleurs musculaires ou de la fatigue, il convient de consulter un prestataire de santé et d’être soumis à un dépistage de la variole du singe. En cas de suspicion ou de confirmation de la variole du singe, il convient de s’isoler, de se faire dépister, de réaliser un examen médical pour évaluer le risque de complications, d’éviter les contacts de peau à peau et de face à face avec d’autres personnes et d’éviter tout rapport sexuel, y compris des rapports sexuels oraux, anaux ou vaginaux faisant intervenir des partenaires actifs ou passifs, jusqu’à ce que les lésions aient formé des croûtes, que les croûtes soient tombées et qu’une nouvelle couche de peau se soit formée en dessous. Pendant cette période, les personnes atteintes peuvent recevoir un traitement d’appoint pour soulager leurs symptômes. Toute personne qui s’occupe d’un sujet atteint de la variole du singe doit appliquer des mesures de protection individuelle appropriées, comme il est mentionné ci-dessus. Sur la base du principe de précaution, l’OMS recommande l’utilisation systématique de préservatifs pendant les rapports sexuels (oraux, anaux ou vaginaux faisant intervenir des partenaires actifs ou passifs) pendant 12 semaines après la guérison afin d’éviter les risques de transmission du virus, dont la transmission par voie sexuelle n’est pas encore connue.

Les résidents des pays touchés depuis longtemps par la variole du singe et les voyageurs qui se rendent dans ces pays doivent éviter tout contact avec des mammifères malades, morts ou vivants, susceptibles d’être porteurs du virus de la variole du singe, tels que les rongeurs, les marsupiaux ou les primates, et s’abstenir de manger ou de manipuler du gibier (viande de brousse). Lors d’une flambée épidémique qui a eu lieu en 2003 aux États-Unis, des propriétaires de chiens de prairie avaient été contaminés par contact avec leurs animaux de compagnie infectés. Par conséquent, les personnes atteintes de la variole du singe dans n’importe quel contexte doivent être conscientes du risque théorique d’exposer des animaux, notamment les animaux de compagnie présents dans la maison, au risque de contracter le virus.

L’OMS publie constamment des données actualisées sur sa page « Questions et réponses » consacrée à la variole du singe, sur ses plateformes de communication publiques et dans d’autres documents. Voir la rubrique Lignes directrices et recommandations de l’OMS en matière de santé publique ci-dessous.

Rassemblements

Les rassemblements de personnes et les événements pouvant donner lieu à un contact physique, y compris sexuel, créent un environnement propice à la transmission du virus du fait qu’ils entraînent des interactions rapprochées, prolongées ou fréquentes entre les personnes, qui sont ainsi susceptibles d’être exposées à des lésions, des liquides biologiques, des gouttelettes respiratoires ou des objets contaminés.

Les rassemblements prévus dans des zones où des cas de variole du singe ont été détectés peuvent être maintenus en toute sécurité à condition de prendre quelques précautions et de partager toutes les informations nécessaires. En outre, ces événements doivent être l’occasion de mener des activités de sensibilisation et de communiquer des informations de santé publique à des groupes de population spécifiques. Il est important de communiquer rapidement, régulièrement et de manière cohérente en utilisant des canaux de communication connus et fiables, ainsi que dans la langue et avec la terminologie employées par les populations touchées. Les autorités de santé publique et les organisateurs d’événements doivent travailler main dans la main pour veiller à ce que des informations ciblées parviennent aux participants avant, pendant et après l’événement. Il est en outre fortement recommandé de travailler en étroite collaboration avec les organisations communautaires et de la société civile qui entretiennent des relations directes et de confiance avec les populations touchées.

Il convient toutefois d’envisager l’adoption des mesures de précaution suivantes afin de réduire le risque de transmission dans le cadre de ces événements :

  • Les organisateurs de l’événement doivent être informés de la situation épidémiologique de la variole du singe dans la zone où l’événement est prévu, des modes de transmission et de prévention de la maladie et des mesures à prendre si une personne présente des signes et des symptômes compatibles avec la variole du singe, afin notamment de pouvoir l’orienter vers une prise en charge appropriée. Ces informations doivent être partagées avec les éventuels participants et avec toutes les personnes concernées par l’organisation et la tenue de l’événement.
  • Les rassemblements doivent être l’occasion de sensibiliser le public et de mobiliser les communautés. Il convient à ce titre d’accorder une attention particulière au contexte social dans lequel l’événement se déroule, et de mettre l’accent sur les comportements individuels à risque associés aux manifestations parallèles et aux rassemblements non planifiés (par exemple, les rassemblements dans des bars ou des pubs et les soirées organisées à domicile ou dans des salles privées).
  • Les personnes présentant des signes et des symptômes compatibles avec la variole du singe doivent s’abstenir de tout contact rapproché avec d’autres personnes et éviter d’assister à des rassemblements. Ces personnes sont invitées à suivre les recommandations des autorités sanitaires compétentes.
  • Bien que les modes de transmission de la variole du singe et de la COVID-19 soient différents, certaines mesures de lutte contre la COVID-19 lors des rassemblements de personnes, telles que la distanciation physique et le lavage régulier des mains, sont également efficaces pour lutter contre la transmission de la variole du singe. Il convient donc de continuer d’appliquer ces mesures et d’éviter les contacts de peau à peau et de face à face.
  • Il convient également d’éviter tout contact rapproché avec une personne présentant des signes et symptômes compatibles avec la variole du singe, y compris éviter d’avoir des rapports intimes ou sexuels.
  • Des listes de participants aux rassemblements peuvent être établies, si possible, pour faciliter la recherche des contacts si des cas sont recensés parmi les participants.
  • Les équipes médicales de l’événement doivent être informées des précautions à respecter pour prendre en charge une personne présentant des signes et symptômes compatibles avec la variole du singe.
  • Il convient également de toujours rappeler aux participants aux événements de faire preuve de responsabilité individuelle dans leurs décisions et leurs actions, dans le but de préserver leur santé, celle des personnes avec lesquelles ils interagissent et, en fin de compte, celle de leur communauté. Cela est particulièrement important pour les rassemblements spontanés ou non planifiés.

 

Comme pour tous les rassemblements de masse, et a fortiori dans le cadre de la pandémie de COVID-19, les autorités et les organisateurs d’événements sont invités à suivre l’approche fondée sur les risques recommandée par l’OMS pour la prise de décision concernant les rassemblements, et à l’appliquer également à toutes les autres manifestations prévues, quelle que soit leur taille. Dans le cadre de la flambée actuelle, les risques associés à la variole du singe doivent être évalués et pris en compte.

Approche « Une seule santé »

On a identifié plusieurs mammifères sauvages sensibles au virus de la variole du singe dans les zones touchées depuis longtemps par la maladie, notamment l’écureuil (Funisciurus, écureuil de Smith), le rat de Gambie, le loir africain et les primates. Certaines espèces peuvent présenter une infection asymptomatique. D’autres espèces, telles que les singes et les grands singes, présentent des éruptions cutanées similaires à celles observées chez les humains. Jusqu’à présent, aucun cas d’animaux domestiques ou de bétail ayant été infectés par la variole du singe n’a été documenté. On n’a pas non plus de preuves de transmission de l’être humain à l’animal. Il subsiste toutefois un risque hypothétique de transmission de l’être humain à l’animal. Les sujets atteints de la variole du singe doivent donc veiller à appliquer des mesures appropriées, telles que la distanciation physique vis-à-vis de leurs animaux de compagnie et la gestion appropriée de tous les déchets afin d’éviter la transmission de la maladie aux animaux sensibles présents dans la maison (y compris les animaux de compagnie), dans les zoos et dans les réserves naturelles, ou encore à des animaux péri-domestiques, en particulier les rongeurs.

Voyages internationaux et points d’entrée

Sur la base des informations disponibles actuellement, l’OMS ne recommande pas aux États Membres d’adopter de mesures visant à restreindre les voyages internationaux, que ce soit pour les voyageurs entrants ou sortants.

Toute personne souffrant de malaise, y compris de fièvre associée à une éruption cutanée, ou considérée comme un cas suspect ou confirmé de variole du singe par les autorités sanitaires compétentes, doit éviter de voyager, à l’étranger comme à l’échelle locale, jusqu’à ce qu’il soit déclaré par un prestataire de santé ou un service de santé publique qu’elle ne constitue plus un risque pour la santé publique. Les personnes qui présentent une éruption cutanée survenant pendant un voyage ou au retour de celui-ci doivent consulter immédiatement un professionnel de santé et lui communiquer des informations sur tous les voyages effectués récemment et sur leurs antécédents de vaccination, notamment si elles ont reçu le vaccin antivariolique ou d’autres vaccins (par exemple, le vaccin contre la rougeole, les oreillons, la rubéole, la varicelle ou le zona, afin de faciliter l’établissement du diagnostic), ainsi que des informations sur leurs contacts proches, conformément aux orientations provisoires de l’OMS en matière de surveillance, d’investigation des cas et de recherche des contacts pour la variole du singe (voir la rubrique Lignes directrices et recommandations de l’OMS en matière de santé publique ci-dessous). Les personnes qui ont été identifiées comme contacts de sujets atteints de la variole du singe et qui, par conséquent, sont soumises à une surveillance de leur état de santé, doivent éviter de voyager, notamment à l’étranger, jusqu’à la fin de leur période de surveillance.

Les responsables de la santé publique doivent travailler en collaboration avec les voyagistes et leurs partenaires de santé publique dans d’autres pays ou régions afin de contacter les passagers ou d’autres personnes qui pourraient avoir été en contact rapproché avec une personne infectieuse au cours d’un voyage. Des supports d’information sur la santé et de communication sur les risques doivent être disponibles aux points d’entrée, notamment des conseils pour repérer les signes et symptômes compatibles avec la variole du singe, des informations sur les mesures de précaution recommandées pour empêcher sa propagation et des indications pour savoir comment se faire soigner, le cas échéant, dans le pays de destination.

L’OMS exhorte tous les États Membres, les autorités sanitaires à tous les niveaux, les cliniciens, les partenaires du secteur sanitaire et social et les partenaires du milieu universitaire, du secteur de la recherche et du secteur commercial à réagir rapidement pour contenir la propagation locale du virus et, par extension, enrayer l’épidémie multipays de variole du singe. Il faut agir au plus vite afin d’empêcher le virus de s’établir en tant qu’agent pathogène humain à transmission interhumaine efficace dans les zones déjà touchées par le passé ainsi que dans celles qui n’avaient jusqu’alors pas été touchées.

 

Informations supplémentaires

 

Lignes directrices et recommandations de l’OMS en matière de santé publique

Formation et éducation

Communication sur les risques et mobilisation de la communauté

 

Gestion des données

 

Laboratoires

 

Bulletin d’information sur les flambées épidémiques :

Bulletins hebdomadaires du Bureau régional OMS de l’Afrique :

Autres ressources

Documents en cours d’élaboration (pour plus d’informations, voir la rubrique Conseils de l’OMS) :

  • Conseils de santé publique pour les rassemblements pendant l’épidémie actuelle de variole du singe
  • Questions et réponses sur les soins à domicile pour les personnes atteintes de la variole du singe
  • Orientations provisoires relatives à la communication sur les risques et à la mobilisation de la communauté dans le cadre de l’épidémie multipays de variole du singe

Référence à citer : Organisation mondiale de la Santé (17 juin 2022). Bulletin d’information sur les flambées épidémiques ; Le point sur l’épidémie multipays de variole du singe dans des pays où la maladie n’est pas endémique. Disponible à l’adresse suivante : https://covid.comesa.int/emergencies/disease-outbreak-news/item/2022-DON393

Voir tous les Bulletins d’information sur les flambées épidémiques sur ce sujet

En savoir plus sur la variole du singe