Aperçu de la situation
Description de la situation
Aperçu de la situation
Le 5 janvier 2023, le point focal national RSI d’Oman a notifié à l’OMS un cas d’infection par le coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV), chez un homme de 60 ans dans le gouvernorat de Batinah Nord (Oman). Le cas n’avait aucun antécédent de contact physique avec des dromadaires, des chèvres ou des moutons ni de contact avec du lait, de l’urine ou des produits provenant de chameaux. D’après l’enquête menée pour déterminer les sources d’exposition potentielles dans les 14 jours qui ont précédé l’apparition des symptômes, des courses de chameaux avaient été organisées dans la zone de résidence du patient dans le gouvernorat de Batinah Nord. Au total, 76 contacts étroits ont été suivis pendant 14 jours à compter de la date de la dernière exposition au cas. Aucun cas secondaire n’a été signalé à ce jour.
Description du cas
Le 5 janvier 2023, le point focal national RSI d’Oman a notifié à l’OMS un cas d’infection par le MERS-CoV dans le gouvernorat de Batinah Nord (Oman).
Il s’agit d’un homme de 60 ans résidant dans le gouvernorat de Batinah Nord, qui n’est pas un agent de santé et qui est atteint de comorbidités. Il a présenté des symptômes le 28 décembre – gêne thoracique, essoufflement et fièvre – qui ont duré six jours. Le 2 janvier, il a été conduit aux urgences d’un hôpital secondaire où il a été admis dans l’unité de cardiologie pour une ventilation non invasive. Avant son hospitalisation, le cas avait consulté deux établissements de santé pour se faire soigner. Une amélioration clinique et radiologique a ensuite été constatée et il est sorti de l’hôpital le 16 janvier 2023.
Le dépistage des infections respiratoires aiguës sévères (IRAS) a débuté le 3 janvier 2023 et la présence du MERS-CoV a été confirmée par RT-PCR (transcription inverse suivie d’une amplification en chaîne par polymérase) en temps réel. L’enquête sur les antécédents d’exposition aux facteurs de risque connus dans les 14 jours précédant l’apparition des symptômes a permis d’établir que des courses de chameaux avaient été organisées dans la zone de résidence du patient dans le gouvernorat de Batinah Nord. Moniteur de conduite, le cas n’avait aucun antécédent de contact physique avec des dromadaires, des chèvres ou des moutons ni de contact avec du lait, de l’urine ou des produits provenant de chameaux.
La dernière infection par le MERS-CoV a été notifiée à Oman en mai 2022. Le tout premier cas d’infection par le MERS-CoV confirmé en laboratoire à Oman a été signalé en juin 2013. Depuis lors, en comptant le cas actuel, Oman a notifié 26 cas d’infection par le MERS-CoV, dont sept mortels (taux de létalité de 27 %).
Épidémiologie de la maladie
Le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) est une infection respiratoire virale due à un coronavirus appelé coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV). Les infections humaines résultent d’un contact direct ou indirect avec les dromadaires, qui sont les hôtes naturels et la source zoonotique de l’infection à MERS-CoV.
La gravité des infections à MERS-CoV va d’une forme asymptomatique ou de symptômes respiratoires bénins à une maladie respiratoire aiguë sévère et au décès. L’infection à MERS-CoV se manifeste typiquement par de la fièvre, une toux et un essoufflement. On observe couramment une pneumonie, mais elle n’est pas toujours présente. Des symptômes gastro-intestinaux, comme la diarrhée, ont été également signalés. Il semble que le virus provoque des atteintes plus graves chez les personnes âgées, celles qui ont un système immunitaire affaibli et celles souffrant de maladies chroniques comme une maladie rénale, un cancer, une pneumopathie chronique et du diabète. Les formes graves peuvent provoquer une insuffisance respiratoire nécessitant une ventilation mécanique et un traitement de soutien en unité de soins intensifs et entraîner une forte mortalité.
On ne dispose pas actuellement de vaccin ou de traitement spécifique, mais plusieurs vaccins et traitements sont en cours de développement. Le traitement consiste à prodiguer des soins de soutien en fonction de l’état clinique du patient.
Épidémiologie de la maladie
Middle East respiratory syndrome (MERS) is a viral respiratory infection that is caused by a coronavirus called Middle East respiratory syndrome coronavirus (MERS-CoV). Humans are infected with MERS-CoV from direct or indirect contact with dromedary camels who are the natural host and zoonotic source of the MERS-CoV infection.
MERS-CoV infections range from asymptomatic or mild respiratory symptoms to severe acute respiratory disease and death. A typical presentation of MERS-CoV disease is fever, cough and shortness of breath. Pneumonia is a common finding, but not always present. Gastrointestinal symptoms, including diarrhoea, have also been reported. The virus appears to cause more severe disease in older people, persons with weakened immune systems and those with chronic diseases such as renal disease, cancer, chronic lung disease, and diabetes. Severe illness can cause respiratory failure that requires mechanical ventilation and support in an intensive care unit and can result in high mortality.
No vaccine or specific treatment is currently available, although several MERS-CoV-specific vaccines and treatments are in development. Treatment is supportive and based on the patient’s clinical condition.
Action de santé publique
- Les antécédents d’exposition du cas ont été recueillis afin de déterminer la source de l’exposition.
- La liste de contacts comprenait 24 contacts parmi les membres de la famille et les personnes côtoyées au travail, 51 agents de santé (12 de deux établissements de soins de santé et 39 de l’hôpital où le cas a été admis) et un patient.
- Les agents de santé de l’hôpital ont suivi les directives du Ministère de la santé en matière de lutte anti-infectieuse pour l’utilisation des équipements de protection individuelle (EPI).
- Tous les contacts identifiés ont été recherchés, surveillés et suivis pour déceler d’éventuels symptômes pendant 14 jours à compter de la dernière date d’exposition au patient porteur du MERS-CoV, en particulier les contacts à haut risque parmi les agents de santé.
- Sur 76 contacts, sept ont présenté des symptômes respiratoires légers (cinq agents de santé et deux membres de la famille), constat fait d’après les directives du Ministère de la santé en matière de lutte anti-infectieuse pour les expositions au MERS-CoV et les cas d’infection par le MERS-CoV. Ces sept cas ont été testés à la recherche du MERS-CoV par RT-PCR et les résultats étaient négatifs.
Évaluation du risque par l’OMS
Le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) est une infection respiratoire virale touchant les êtres humains et les dromadaires, due à un coronavirus appelé coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV). L’infection par le MERS-CoV peut provoquer une maladie grave, associée à une forte mortalité. Depuis 2012, le taux de létalité du MERS-CoV à l’échelle mondiale est d’environ 36 %, mais il peut s’agir d’une surestimation du taux de mortalité réel, car les cas bénins d’infection à MERS-CoV peuvent avoir échappé aux systèmes de surveillance existants et, jusqu’à ce que l’on en sache davantage sur la maladie, les taux de létalité ne sont calculés que pour les cas confirmés en laboratoire signalés à l’OMS.
Les infections humaines résultent d’un contact direct ou indirect avec les dromadaires, qui sont les hôtes naturels et la source zoonotique de l’infection à MERS-CoV. Il a été montré que le MERS-CoV pouvait se transmettre d’une personne à l’autre. La transmission interhumaine observée jusqu’à présent n’est pas durable et se produit essentiellement parmi des contacts proches ou dans des établissements de soins. En dehors des structures de soins, la transmission interhumaine est limitée.
Les cas d’infection par le MERS-CoV sont rares à Oman. Depuis juin 2013, un total de 26 cas d’infection par le MERS-CoV, en comptant le cas actuel, et sept décès ont été signalés à l’OMS par Oman.
En décembre 2022, le nombre total de cas d’infection par le MERS-CoV confirmés en laboratoire et notifiés à l’OMS dans l’ensemble du monde s’établissait à 2603, dont 935 décès associés (taux de létalité de 36 %). La majorité des cas notifiés sont survenus dans des pays de la péninsule arabique. En dehors de cette région, une flambée épidémique de grande ampleur s’est produite en République de Corée en mai 2015, donnant lieu à 186 cas confirmés en laboratoire (185 en République de Corée et un en Chine) et à 38 décès (taux de létalité de 21 %). Le nombre total de cas dans le monde correspond au nombre total de cas confirmés en laboratoire et de décès notifiés à l’OMS au titre du RSI (2005) jusqu’à présent.
La notification de ce cas ne modifie pas l’estimation globale du risque. L’OMS s’attend à ce que de nouveaux cas d’infection par le MERS-CoV soient notifiés au Moyen-Orient et/ou dans d’autres pays où le MERS-CoV circule chez le dromadaire et à ce que la maladie continue d’être exportée vers d’autres pays par des personnes qui ont été exposées au virus à la suite d’un contact avec des dromadaires ou des produits qui en dérivent (par exemple la consommation de lait cru de chamelle) ou dans le cadre d’un établissement de santé.
L’OMS continue de surveiller la situation épidémiologique et d’évaluer le risque sur la base des informations les plus récentes.
Conseils de l’OMS
Surveillance : Au vu de la situation actuelle et des informations disponibles, l’OMS rappelle qu’il est important que tous les États Membres exercent une surveillance rigoureuse des infections respiratoires aiguës, y compris de l’infection à MERS-CoV, et examinent avec soin toute présentation inhabituelle.
Lutte anti-infectieuse dans les établissements de santé : Dans les cas de transmission interhumaine survenus dans les établissements de santé, la reconnaissance des premiers symptômes de l’infection à MERS-CoV, le triage des cas suspects et la mise en œuvre des mesures de lutte anti-infectieuse ont été tardifs. Ces mesures sont donc essentielles pour éviter une éventuelle transmission du MERS-CoV entre les personnes, notamment dans les établissements de santé.
Les agents de santé doivent appliquer systématiquement les précautions standard avec tous les patients, à chaque interaction en milieu médical :
- En plus des précautions standard, ils devront prendre des précautions contre les gouttelettes lorsqu’ils dispensent des soins à des patients présentant des symptômes d’infection respiratoire aiguë.
- D’autres précautions pour éviter les contacts et le port d’une protection oculaire sont préconisées quand ils s’occupent de cas probables ou confirmés d’infection par le MERS-CoV.
- Ils appliqueront aussi les précautions contre la transmission par voie aérienne lorsqu’ils pratiquent des actes générant des aérosols ou lorsqu’ils se trouvent dans une structure où ces actes sont réalisés.
Les stratégies de lutte anti-infectieuse pour empêcher ou limiter la transmission en milieu médical sont notamment les suivantes :
- triage, détection précoce et contrôle de la source infectieuse (isolement des patients présumés infectés par le MERS-CoV) ;
- précautions standard pour tous les patients ;
- précautions empiriques supplémentaires (protection contre les gouttelettes et les contacts et, le cas échéant, précautions contre la transmission aérienne) pour les cas suspects d’infection par le MERS-CoV ;
- contrôles administratifs ;
- mesures environnementales et techniques.
Lutte anti-infectieuse dans la communauté : Il convient d’appliquer des mesures générales d’hygiène, notamment de se laver systématiquement les mains avant et après avoir touché un animal et d’éviter tout contact avec des animaux malades. Les règles d’hygiène alimentaire doivent également être respectées. Il faut éviter de consommer du lait cru de chamelle ou de l’urine de chameau, ou encore de la viande insuffisamment cuite.
Le risque de forme grave de l’infection par le MERS-CoV est plus élevé chez les personnes souffrant de pathologies chroniques sous-jacentes telles que diabète, insuffisance rénale, maladies pulmonaires chroniques et immunodépression. Par conséquent, ces personnes doivent éviter tout contact étroit avec les animaux, en particulier les dromadaires, lorsqu’elles se rendent dans des exploitations agricoles, à des manifestations (courses de chameaux ou concours de beauté pour chameaux), sur des marchés ou dans des étables où des dromadaires sont présents.
Prise en charge des cas : L’identification, la prise en charge et l’isolement rapides des cas, la mise en quarantaine des contacts, l’application de mesures appropriées de lutte anti-infectieuse en milieu médical et la sensibilisation en matière de santé publique concourent à prévenir la transmission interhumaine du MERS-CoV.
Une prise en charge précoce, sûre et efficace des malades atteints de MERS est nécessaire, en particulier pour ceux qui risquent de développer une forme sévère de la maladie.
Voyages et commerce internationaux :
L’OMS ne préconise pas le dépistage spécifique du MERS-CoV aux points
d’entrée en rapport avec cet événement et ne recommande pas non plus
l’application de restrictions aux voyages ou au commerce.
Plus d'informations
- OMS, Principaux repères : Coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV)
- Coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV) (en anglais)
- Bulletin d'information sur les flambées épidémiques : (MERS-CoV) – Oman 17 mai 2022 (en anglais)
- WHO MERS Global Summary and Assessment of Risk – 16 November 2022(en anglais)
- Middle East Respiratory Syndrome, situation update – Décembre 2022 (en anglais)
- Middle East Respiratory Syndrome Outbreak Toolbox (en anglais)
- MERS outbreak in the Republic of Korea – 2015 (en anglais)
- Korea Disease control and Prevention agency, Middle East Respiratory Syndrome (MERS) outbreak – 2015 (en anglais)
- Middle East Respiratory Syndrome Coronavirus (MERS-CoV) in Oman: Current Situation and Going Forward (en anglais)
Référence à citer : Organisation mondiale de la Santé (8 février 2023). Bulletin d’information sur les flambées épidémiques. Coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient – Oman. Disponible sur le site : https://covid.comesa.int/fr/emergencies/disease-outbreak-news/item/2023-DON436