Essai clinique Solidarity de traitements contre la COVID-19

Essai clinique Solidarity de traitements contre la COVID-19

Essai clinique Solidarity de traitements contre la COVID-19

DERNIÈRES INFORMATIONS : résultats provisoires de l’essai Solidarity

L’essai Solidarity est un essai clinique international censé aider à trouver un traitement efficace contre la COVID-19. Mis sur pied par l’Organisation mondiale de la Santé et ses partenaires, c’est l’un des plus grands essais contrôlés randomisés au niveau international pour les traitements de la COVID-19 ; près de 12 000 patients y participent dans 500 centres hospitaliers de plus d’une trentaine de pays.

L’essai Solidarity évalue l’effet de médicaments sur trois issues importantes chez les malades de la COVID-19 : le décès, le besoin d’une assistance respiratoire et la durée de l’hospitalisation.

L’essai compare des options thérapeutiques aux soins classiques pour déterminer leur efficacité relative contre la COVID-19. Cet essai, pour lequel des malades sont recrutées dans plusieurs pays, vise à déterminer si l’un des médicaments augmente les chances de survie ou diminue le besoin de ventilation ou la durée de l’hospitalisation. D’autres médicaments peuvent être ajoutés à l’essai en fonction des nouveaux éléments disponibles.

D’une manière générale, tant que les preuves ne sont pas suffisantes, l’OMS déconseille aux médecins et aux associations médicales de recommander ou d’administrer aux patients atteints de la COVID-19 ces traitements dont l’efficacité n’est pas démontrée, et la prise de ces médicaments en automédication. Les lignes directrices de l’OMS sur l’utilisation à titre compassionnel peuvent être consultées ici.

Dernière mise à jour sur les bras de traitement de l’étude

Les résultats provisoires de l’essai Solidarity ont été publiés le 15 octobre 2020. Il a été constaté que les 4 traitements évalués (remdésivir, hydroxychloroquine, lopinavir/ritonavir et interféron) n’avaient que peu ou pas d’effet sur la mortalité globale, la mise en route de la ventilation et la durée du séjour à l’hôpital chez les malades hospitalisés.

Il est envisagé d’évaluer d’autres traitements dans le cadre de l’essai Solidarity pour continuer à chercher des traitements efficaces contre la COVID-19.

Jusqu’à présent, seuls les corticoïdes se sont avérés efficaces contre les formes grave et critique de la COVID-19.

Auparavant, le 4 juillet 2020, l’OMS avait accepté la recommandation du Comité directeur international de l’essai Solidarity de mettre fin aux bras hydroxychloroquine et lopinavir/ritonavir de l’essai. 

Le Comité directeur international avait formulé sa recommandation en se fondant sur les données factuelles relatives au traitement par hydroxychloroquine ou par lopinavir/ritonavir versus soins standard obtenues dans le cadre des résultats provisoires de l’essai Solidarity, ainsi que sur l’examen des données factuelles de tous les essais présentés lors du Sommet de l’OMS des 1er et 2 juillet sur la recherche et l’innovation concernant la COVID-19. 

Ces résultats provisoires ont montré que l’hydroxychloroquine et le lopinavir/ritonavir n’entraînent que peu ou pas de réduction de la mortalité des patients atteints de COVID-19 hospitalisés, par comparaison aux soins standard. Les chercheurs de l’essai clinique Solidarity ont arrêté définitivement les essais en cours. 

Pour chacun des médicaments, les résultats provisoires n'ont pas apporté de preuves solides d’une augmentation de la mortalité. Quelques signaux de sécurité ont toutefois été identifiés dans les résultats de laboratoire de l’essai complémentaire Discovery, intégré à l’essai Solidarity. Ceux-ci seront également rapportés dans la publication qui sera faite dans une revue à comité de lecture. 

Cette décision s’applique uniquement à la conduite de l’essai Solidarity chez les patients hospitalisés et n’a pas d’incidences sur l’évaluation éventuelle, dans d’autres études, de l’hydroxychloroquine ou de l’association lopinavir/ritonavir comme options thérapeutiques chez les patients non hospitalisés ou en prophylaxie pré- ou post-exposition de la COVID-19.

Raison d'être

En raison de la charge que la COVID-19 fait peser sur les systèmes de santé, l’OMS a considéré qu’il était nécessaire d’effectuer un essai plus rapidement et à plus grande échelle. 

Le recrutement de patients dans le cadre d’un seul essai randomisé facilitera la comparaison robuste, à l’échelle mondiale, de traitements dont l’efficacité n’est pas démontrée. On évitera ainsi le risque que plusieurs essais de petite taille ne permettent pas d’obtenir les données solides nécessaires pour déterminer l’efficacité relative des traitements potentiels. 

Participation à l'essai Solidarity

Au 2 octobre 2020, plus de 12 000 patients avaient été recrutés dans 500 hôpitaux participants partout dans le monde. L’essai est en cours dans 30 des 43 pays qui ont les autorisations nécessaires pour commencer le recrutement‎. Au total, 116 pays dans les six Régions de l'OMS ont pris part à l’essai ou exprimé le souhait de le faire. 

Chaque pays participant parraine l’essai sur son territoire et soutient sa réalisation, y compris financièrement. L’OMS leur apporte un soutien actif en assurant :

  • le recensement des hôpitaux qui participent à l’essai ;
  • la formation des cliniciens hospitaliers au système de données et de randomisation en ligne ;
  • l’expédition des médicaments entrant dans le cadre de l’essai, à la demande de chaque pays participant.
Plus on recrute de patients, plus vite on obtiendra des résultats. Pour cet essai, l’OMS facilite l’accès à des milliers de traitements grâce à des dons de plusieurs fabricants. L’OMS invite également les chercheurs et les laboratoires à collaborer pour garantir la disponibilité des options thérapeutiques à un prix abordable si elles se révèlent efficaces.

 

Options thérapeutiques à l'étude

De nouvelles options thérapeutiques seront ajoutées à l’essai Solidarity à l’avenir.

Les options thérapeutiques étudiées au départ étaient l’hydroxychloroquine, le remdésivir, le lopinavir/ritonavir et l’interféron bêta-1a. Ils se sont révélés n’avoir que peu ou pas d’effet sur la mortalité globale, la mise en route de la ventilation et la durée du séjour à l’hôpital chez les malades hospitalisés.

Soutien de l'essai Solidarity

« La quête de connaissances sur le coronavirus est un effort mondial. L’essai Solidarity est une importante pièce du puzzle. Je suis fier que la Norvège y participe en y apportant le premier patient. Je tiens à féliciter l’OMS de son leadership mondial et d’avoir pris l’initiative de lancer l’essai Solidarity. »

- Bent Høie, Ministre de la santé et des affaires sociales, Norvège

« La science est le seul moyen pour le monde de sortir de cette pandémie. Nous avons besoin d’outils de diagnostic pour détecter le virus et limiter sa propagation, de vaccins pour donner une protection à long terme, de traitements pour sauver des vies à plus court terme et de connaissances en sciences sociales pour comprendre les conséquences comportementales et sociétales de la pandémie. Les efforts mondiaux de recherche doivent absolument être rapides, solides, menés à l’échelle voulue et coordonnés entre plusieurs pays. L’essai Solidarity de l’Organisation mondiale de la Santé répondra à ces exigences en permettant de tester des médicaments existants et des médicaments nouveaux pour traiter la COVID-19 et en garantissant un accès équitable à tout médicament qui se révèle efficace. Le lancement de ces essais cliniques est d’une extrême importance et un succès incroyable. Les puissances mondiales doivent maintenant redoubler d’efforts pour que l’OMS bénéficie de tout le soutien dont elle a besoin. »

- Dr Jeremy Farrar, Directeur de Wellcome et Président du Groupe consultatif scientifique du schéma directeur de l’OMS en matière de recherche-développement

Fonctionnement de l'essai Solidarity

Modalités simplifiées

Dans le but de faciliter la collaboration même dans les hôpitaux surchargés, le protocole a été conçu pour que des centaines d’hôpitaux potentiellement très occupés participent à l’essai dans des douzaines de pays. Toutes les modalités d’essai sont grandement simplifiées mais conservent la rigueur nécessaire. Il n’y a pas de formulaires à remplir et les modalités d’essai sont minimales mais rigoureuses.

Une fois qu’un hôpital a reçu une autorisation (du point de vue réglementaire et éthique), les patients qui ont donné leur consentement éclairé sont enregistrés électroniquement et la randomisation en ligne des patients recrutés (par système de gestion des données cliniques compatible avec les BPC et utilisant l’informatique en nuage) ne prend que quelques minutes.

Qui participe à l’étude ?

Les patients peuvent participer s’ils ont la COVID-19, sont hospitalisés et ont consenti à participer à l’essai. Les conditions requises sont les suivantes : être âgé d’au moins 18 ans, être hospitalisé avec un diagnostic de COVID-19, n’avoir reçu, d’après les informations disponibles, aucun des médicaments de l’étude, pas de transfert ailleurs anticipé dans un délai de 72 heures et, selon l’avis du médecin, aucune contrindication à un médicament de l’étude.

Recueil des données et contrôle

Les données de référence sont recueillies sur un formulaire électronique de déclaration qui renseigne sur la disponibilité des traitements sur le site de l’essai, les données démographiques de base, l’assistance respiratoire apportée au moment du recrutement et les principales comorbidités.

À la sortie de l’hôpital ou au moment du décès, l’issue de la maladie est consignée en ligne (sortie de l’hôpital ou décès à l’hôpital, en indiquant la date et la cause du décès), ainsi que des renseignements succincts sur l’observance du traitement prescrit, l’assistance respiratoire à l’hôpital (et le type) et l’utilisation de certains médicaments ne faisant pas partie de l’essai.

Le personnel de recherche déclare aussi les présomptions d’effets indésirables graves et inattendus.

Des contrôleurs nationaux et mondiaux résolvent les problèmes et vérifient que l’essai progresse et que les données sont complètes.

Dans chaque pays, des contrôleurs locaux vérifient la qualité des données, posent des questions et enregistrent tout écart ou entorse au protocole.

De plus, un partenaire indépendant appartenant au milieu universitaire a procédé à un contrôle centralisé des données figurant dans la base de données mondiale. L’OMS n’a pas accès à la base de données.

Les analyses provisoires de l’essai sont contrôlées par un groupe d’experts indépendants, le Comité mondial de contrôle des données et de la sécurité.

Un essai modulable

L’essai Solidarity est modulable. Certains médicaments n’ayant pas donné de bons résultats ont été abandonnés et d’autres seront ajoutés. Les bras hydroxychloroquine et lopinavir/ritonavir ont été arrêtés le 20 juin et le 4 juillet 2020 respectivement.

Certains pays ou certains groupes d’hôpitaux peuvent souhaiter collaborer en effectuant d’autres séries de mesures ou d’observations dans des domaines tels que la virologie, les gaz du sang, le bilan biochimique et l’imagerie pulmonaire. Il est également possible d’intégrer des documents sur d’autres aspects de l’état de santé, par exemple par des liens avec les dossiers médicaux électroniques et des bases de données médicales courantes. D’autres travaux de recherche bien organisés sur l’histoire naturelle de la maladie ou les effets des traitements qui font l’objet de l’essai clinique pourraient être utiles, mais ne sont pas indispensables.