Devenir parent est à la fois un bienfait qui change la vie et une énorme responsabilité. Cette semaine, où les pays du monde entier célèbrent la Semaine mondiale de l’allaitement maternel, l’UNICEF et l’OMS appellent les gouvernements et tous les employeurs à adopter des politiques axées sur la famille qui facilitent l’allaitement maternel.
Cette année, la Semaine a pour thème « Autonomiser les parents, faciliter l’allaitement ».
Les politiques axées sur la famille, comme le congé parental rémunéré, facilitent l’allaitement maternel et aident les parents à prendre soin de leurs enfants et à nouer des liens avec eux dès le plus jeune âge, au moment où cela compte le plus. Il est clairement attesté que pendant la petite enfance, la nutrition optimale garantie par l’allaitement au sein, conjuguée à des soins attentifs et à une stimulation, peut renforcer le développement cérébral de l’enfant et avoir des effets positifs pour tout le restant de sa vie.
Les politiques respectueuses de la famille sont particulièrement importantes pour les parents qui travaillent. Les mères ont besoin de temps libre pour se remettre de l’accouchement et commencer à allaiter dans de bonnes conditions. Quand une mère allaitante reprend son travail, elle peut continuer à nourrir son enfant au sein si elle est autorisée à faire des pauses pour allaiter, si elle dispose d’un endroit sûr, propre et privé pour tirer et conserver son lait et s’il existe une crèche financièrement abordable sur son lieu de travail ou à proximité.
Il est important aussi que les pères aient du temps libre: un congé de paternité rémunéré leur permet de nouer des liens avec leur enfant et contribue à l’égalité des sexes, notamment au partage des soins donnés à l’enfant et des responsabilités domestiques.
Un retour au travail trop précoce compromet la mise en route de l’allaitement au sein dès la naissance, l’allaitement maternel exclusif pendant les six premiers mois et la poursuite de l’allaitement jusqu’à deux ans ou plus, pratiques qui peuvent renforcer le système immunitaire de l’enfant, le prémunir contre les maladies et, plus tard au cours de sa vie, le protéger contre les maladies non transmissibles. L’allaitement maternel a aussi un effet bénéfique sur la santé des femmes: il diminue le risque de cancer du sein et de l’ovaire.
Outre leurs avantages pour les enfants, les politiques axées sur la famille contribuent à l’inclusion des femmes dans la population active, ont des effets bénéfiques sur leur santé physique et mentale et apportent un plus grand bien-être aux familles. Elles contribuent aussi à la productivité des entreprises et renforcent l’économie. Il a été montré qu’elles permettaient de mieux fidéliser les employés, qu’elles étaient source d’une plus grande satisfaction au travail et qu’elles réduisaient le nombre d’absences. Bref, elles profitent aux familles, aux enfants et aux entreprises.
À l’occasion de la Semaine mondiale de l’allaitement maternel, l’OMS et l’UNICEF appellent les gouvernements et tous les employeurs à adopter des politiques axées sur la famille, notamment à instaurer un congé de maternité rémunéré de 18 semaines au minimum et, de préférence, d’une durée de six mois, ainsi qu’un congé de paternité rémunéré.
Conformément aux mesures recommandées par le Collectif mondial pour l’allaitement maternel, dirigé par l’OMS et l’UNICEF, nous appelons aussi à consacrer davantage d’investissements aux programmes complets de promotion de l’allaitement maternel, aux services de conseil sur l’allaitement maternel et à l’aide offerte aux femmes dans les établissements de santé et dans la communauté, et à mettre fin à la promotion des substituts du lait maternel pour que les parents puissent prendre des décisions éclairées sur la meilleure façon de nourrir leur enfant.
Ensemble, avec le soutien des gouvernements, des employeurs et des communautés, nous pouvons faciliter l’allaitement maternel et aider les familles à créer un environnement propice à l’épanouissement de tous les enfants.
Directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Gebreyesus
Henrietta H. Fore, Directrice exécutive de l’UNICEF