Principaux faits
- Le tabac tue jusqu’à la moitié des personnes qui en consomment et qui n’arrêtent pas (1-3).
- Le tabac fait plus de 7 millions de morts chaque année, dont 1,6 million de non-fumeuses et non-fumeurs qui sont involontairement exposés à la fumée du tabac selon les estimations (4).
- Sur 1,3 milliard de fumeuses et fumeurs dans le monde, 80 % environ vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire.
- Pour lutter contre l’épidémie de tabagisme, les États Membres de l’OMS ont adopté la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac en 2003. À ce jour, 183 pays sont Parties à ce traité.
- Les mesures du programme MPOWER de l’OMS s’inscrivent dans la logique de la Convention-cadre de l’OMS et il a été démontré qu’elles sauvent des vies et réduisent les coûts en évitant des dépenses de santé.
Une cause majeure de décès, de maladie et d’appauvrissement
L’épidémie de tabagisme est l’une des plus graves menaces n’ayant jamais pesé sur la santé publique mondiale, responsable de plus de 7 millions de décès chaque année, ainsi que de handicaps et de souffrances à long terme dues à des maladies liées au tabac (4).
Toutes les formes de tabac sont nocives et il n’y a pas de seuil au-dessous duquel l’exposition est sans danger. Le tabac est le plus souvent consommé sous la forme de cigarettes, mais il existe d’autres produits comme le tabac pour pipe à eau, les cigares, les cigarillos, le tabac chauffé, le tabac à rouler, le tabac pour pipe, les bidis et les kreteks, ainsi que les produits du tabac sans fumée.
Sur 1,3 milliard de fumeuses et fumeurs dans le monde, plus de 80 % vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire (5), où la charge de morbidité et de mortalité liée au tabac est la plus lourde. Le tabagisme contribue à la pauvreté, car les ménages dépensent en tabac des sommes qu’ils auraient pu consacrer à des besoins essentiels tels que l’alimentation et le logement. Ces habitudes de consommation sont difficiles à modifier, compte tenu de la forte dépendance créée par le tabac.
Les coûts économiques liés au tabagisme sont considérables et comprennent les coûts importants des soins de santé pour traiter les maladies causées par le tabagisme, ainsi que la perte de capital humain résultant de la morbidité et de la mortalité imputables au tabagisme.
Principales mesures pour réduire la demande de tabac
La surveillance est essentielle
Une surveillance efficace permet d’effectuer un suivi de l’ampleur et de la nature de l’épidémie de tabagisme, et de fournir des éléments pour adapter les politiques. Près de la moitié de la population mondiale est régulièrement interrogée sur sa consommation de tabac dans le cadre d’enquêtes représentatives menées à l’échelle nationale auprès des adultes et des adolescentes et adolescents.
En savoir plus sur le suivi de la consommation de tabac (en anglais)
La fumée secondaire tue
La fumée secondaire est la fumée qui envahit les restaurants, les bureaux, les foyers et les autres espaces clos lorsque des personnes consomment des produits du tabac. Il n’y a pas de seuil au-dessous duquel l’exposition à la fumée secondaire est sans danger. La fumée secondaire est une cause de maladies cardiovasculaires et respiratoires graves, notamment de cardiopathies ischémiques et de cancer du poumon, et tue prématurément quelque 1,6 million de personnes chaque année.
Un tiers de la population mondiale vivant dans 79 pays est protégée par une législation nationale antitabac complète.
En savoir plus sur la fumée secondaire (en anglais)
Les consommatrices et consommateurs de tabac ont besoin d’aide pour arrêter
La plupart des consommatrices et consommateurs qui ont conscience des dangers du tabac souhaitent arrêter. Des conseils et la prise de médicaments peuvent plus que doubler les chances de succès d’une fumeuse ou d'un fumeur qui essaie d’arrêter.
Seuls 31 pays, représentant un tiers de la population mondiale, ont mis en place des services complets de sevrage tabagique avec prise en charge intégrale ou partielle des frais pour aider les consommatrices et consommateurs de tabac à arrêter.
En savoir plus sur l’arrêt du tabac (en anglais)
Les mises en garde sanitaires illustrées fonctionnent
Les campagnes antitabac percutantes diffusées dans les médias de masse et les mises en garde sanitaires illustrées dissuadent les enfants et d’autres catégories de population vulnérables de commencer à consommer du tabac, et augmentent le nombre de consommatrices et consommateurs de tabac qui arrêtent.
Aujourd’hui, 62 % de la population mondiale vit dans les 110 pays qui appliquent les meilleures pratiques en matière de mises en garde sanitaires illustrées, notamment une alternance de différentes mises en garde de grande taille (occupant au moins 50 % de la surface du conditionnement) rédigées dans la langue nationale.
Quelque 2,9 milliards de personnes vivent dans les 36 pays ayant diffusé au moins une campagne antitabac marquante dans les médias de masse au cours des deux dernières années.
En savoir plus sur les mises en garde sanitaires contre le tabac (en anglais)
L’interdiction de la publicité en faveur du tabac réduit la consommation
La publicité en faveur du tabac, la promotion et le parrainage augmentent et perpétuent la consommation de tabac en générant de nouvelles consommatrices et de nouveaux consommateurs et en décourageant les consommatrices et consommateurs de tabac d’arrêter.
Plus d’un tiers des pays (68), représentant plus d’un quart de la population mondiale, ont complètement interdit toute forme de publicité, de promotion et de parrainage en faveur du tabac.
En savoir plus sur l’interdiction de la publicité en faveur du tabac (en anglais)
Les taxes sont efficaces pour réduire la consommation de tabac
Les taxes sur le tabac sont le moyen le plus rentable de réduire le tabagisme, en particulier parmi les jeunes et les catégories de population à faible revenu. Une augmentation des taxes entraînant une hausse de 10 % du prix du tabac fait reculer la consommation d’environ 4 % dans les pays à revenu élevé et d’environ 5 % dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.
Pour autant, la mise en œuvre de taxes élevées sur le tabac reste rare. Seuls 40 pays, dans lesquels vit 15 % de la population mondiale, ont adopté des taxes sur les produits du tabac qui représentent au moins 75 % du prix de vente au détail.
En savoir plus sur la taxation du tabac (en anglais)
Il faut mettre fin au commerce illicite de produits du tabac
Le commerce illicite des produits du tabac est une source majeure de préoccupations en matière de santé, d’économie et de sécurité dans le monde. On estime que 10 % des cigarettes et produits du tabac consommés dans le monde sont illicites.
Le cas de nombreux pays montre qu’il est possible de lutter efficacement contre le commerce illicite même si les prix et la taxation du tabac augmentent, avec à la clé une hausse des recettes liées à la taxation du tabac et une diminution de la consommation.
Le Protocole de la Convention-cadre de l’OMS visant à éliminer le commerce illicite des produits du tabac est la principale politique axée sur l’offre pour réduire la consommation de tabac et ses conséquences sanitaires et économiques.
En savoir plus sur l’élimination du commerce illicite des produits du tabac
Nouveaux produits du tabac et produits contenant de la nicotine
Les produits de tabac chauffés sont des produits qui génèrent des aérosols contenant de la nicotine et d’autres produits chimiques toxiques lorsque le tabac est chauffé ou que le dispositif contenant du tabac est activé. Ils contiennent de la nicotine, substance très addictive, ainsi que des additifs, et ils sont souvent aromatisés.
Bien qu’ils soient parfois présentés comme des produits moins nocifs que les produits du tabac classiques, rien ne le démontre. De nombreuses substances toxiques présentes dans la fumée du tabac sont présentes dans les produits de tabac chauffés en quantité significativement moindre, mais les aérosols dégagés par les produits du tabac chauffés contiennent d’autres substances toxiques, telles que le glycidol, la pyridine, le trisulfure de diméthyle, l’acétoïne et le méthylglyoxal, parfois à des concentrations plus élevées que la fumée du tabac.
De plus, certaines substances toxiques présentes dans les aérosols dégagés par les produits du tabac chauffés ne sont pas présentes dans la fumée de cigarette et pourraient avoir des effets sur la santé. Par ailleurs, ces produits sont très variés et certaines substances toxiques détectées dans les émissions de ces produits sont cancérogènes.
En savoir plus les produits du tabac chauffés
Les cigarettes électroniques sont la forme la plus courante d’inhalateurs électroniques contenant ou non de la nicotine, mais il en existe d’autres, tels que les cigares électroniques et les pipes électroniques. Les inhalateurs électroniques de nicotine contiennent des quantités variables de nicotine et d’émissions nocives. L’utilisation d’inhalateurs électroniques contenant ou non de la nicotine est communément appelée « vapotage ». Toutefois, cela ne signifie pas que ces dispositifs sont sans effets nocifs ou qu’ils émettent de la vapeur d’eau.
Les émissions des cigarettes électroniques contiennent généralement de la nicotine et d’autres substances toxiques nocives pour les utilisatrices et utilisateurs et les non-utilisatrices et non-utilisateurs exposés passivement aux aérosols. Certains produits présentés comme étant sans nicotine contiennent en réalité de la nicotine.
Les données montrent que ces produits ne sont pas sans danger et sont nocifs pour la santé. Il est cependant trop tôt pour avoir une idée précise des conséquences à long terme de l’utilisation de ces produits ou de l’exposition à ces produits. Certaines études récentes semblent montrer que l’utilisation d’inhalateurs électroniques de nicotine peut augmenter le risque de cardiopathie et de pneumopathie. Chez les femmes enceintes, l’exposition à la nicotine peut avoir des effets nocifs sur le fœtus, tandis que la nicotine, qui est une substance très addictive, a des effets délétères sur le développement cérébral.
En savoir plus sur les cigarettes électroniques
Les sachets de nicotine sont des sachets de taille standardisée qui contiennent de la nicotine et sont similaires à des produits du tabac sans fumée classiques, comme le snus dont il se rapproche par son apparence, par la présence de nicotine et par le mode de consommation (à placer entre la gencive et la lèvre). Ils sont souvent présentés comme des produits « sans tabac » que l’on peut utiliser partout et, dans certains pays, comme aux États-Unis, ils sont appelés « sachets blancs ».
Action de l’OMS
Il y a une contradiction fondamentale et irrémédiable entre les intérêts de l’industrie du tabac et ceux des politiques de santé publique. L’industrie du tabac assure la production et la promotion d’un produit dont il est avéré scientifiquement qu’il crée une dépendance, qu’il provoque maladies et décès et qu’il est à l’origine de divers maux sociaux, notamment la paupérisation.
La tragédie humaine et économique dont le tabac est responsable est d’une ampleur choquante, mais elle est aussi évitable. L’industrie du tabac s’acharne à dissimuler les dangers de ses produits, mais nous ripostons.
La Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac marque une étape importante dans la promotion de la santé publique. Ce traité, fondé sur des bases factuelles, réaffirme le droit de tout être humain au niveau de santé le plus élevé possible, définit un cadre juridique pour la coopération sanitaire internationale et fixe des normes exigeantes en matière d’application. En vigueur depuis 2005, la Convention-cadre de l’OMS réunit aujourd’hui 183 Parties représentant plus de 90 % de la population mondiale.
En 2007, l’OMS a présenté le programme MPOWER, une initiative pratique d’un bon rapport coût-efficacité pour accélérer l’application sur le terrain des dispositions de la Convention-cadre de l’OMS relatives à la réduction de la demande.
Les six mesures du programme MPOWER sont les suivantes :
- (Monitor) Surveiller la consommation de tabac et les politiques de prévention
- (Protect) Protéger la population contre la fumée du tabac
- (Offer) Offrir une aide à ceux qui veulent arrêter le tabac
- (Warn) Mettre en garde contre les dangers du tabac
- (Enforce) Faire respecter l’interdiction de la publicité en faveur du tabac, de la promotion et du parrainage
- (Raise) Augmenter les taxes sur le tabac
L’OMS suit l’application des mesures MPOWER depuis 2007. Pour plus d’informations sur les progrès accomplis dans la lutte contre le tabac aux niveaux mondial, régional et national, voir la série de rapports de l’OMS sur l’épidémie mondiale de tabagisme.
En savoir plus sur le programme MPOWER (en anglais)
(1) Doll R, Peto R, Boreham J, Sutherland I. Mortality in relation to smoking : 50 years' observations on male British doctors. BMJ. 2004 Jun 26;328(7455):1519.
(2) Banks, E., Joshy, G., Weber, M.F. et al. Tobacco smoking and all-cause mortality in a large Australian cohort study: findings from a mature epidemic with current low smoking prevalence. BMC Med 13, 38 (2015).
(3) Siddiqi, K., Husain, S., Vidyasagaran, A. et al. Global burden of disease due to smokeless tobacco consumption in adults: an updated analysis of data from 127 countries. BMC Med 18, 222 (2020).
(5) WHO global report on trends in prevalence of tobacco use 2000-2030. WHO, Geneva, 2024