Principaux faits
- Selon les estimations de 2019, chaque année, neuf millions de personnes contractent la fièvre typhoïde et 110 000 en meurent.
- Les symptômes sont les suivants : fièvre prolongée, fatigue, céphalées, nausées, douleurs abdominales, constipation ou diarrhée. Certains patients peuvent présenter une éruption cutanée. Dans les cas sévères, les complications peuvent être graves, voire mortelles.
- On peut traiter la fièvre typhoïde au moyen d’antibiotiques, même si les résistances croissantes à différents types de ces médicaments compliquent le traitement.
- Le vaccin antityphoïdique conjugué est recommandé chez les enfants à partir de six mois et chez les adultes jusqu’à 45 ans ou 65 ans (selon le vaccin).
- Deux vaccins antityphoïdiques conjugués sont préqualifiés par l’OMS depuis décembre 2017 et sont introduits dans les programmes de vaccination des enfants dans les pays où la fièvre typhoïde est endémique.
Vue d’ensemble
La fièvre typhoïde est une infection potentiellement mortelle due à la bactérie Salmonella typhi. Elle se propage habituellement par l’intermédiaire de l’eau ou des aliments contaminés. Une fois la bactérie ingérée, elle se multiplie et passe dans la circulation sanguine.
L’urbanisation et les changements climatiques risquent d’accroître la charge mondiale de morbidité imputable à la fièvre typhoïde. De plus, l’augmentation de la résistance aux antibiotiques facilite la propagation de la maladie au sein des communautés qui n’ont pas accès à l’eau potable ou à des systèmes d’assainissement adéquats.
Symptômes
Salmonella typhi ne vit que chez l’être humain. La bactérie est présente dans le sang circulant et dans le tube digestif des personnes atteintes. Les symptômes sont les suivants : forte fièvre prolongée, fatigue, céphalées, nausées, douleurs abdominales, constipation ou diarrhée. Certains patients peuvent présenter une éruption cutanée. Dans les cas sévères, les complications peuvent être graves, voire mortelles. Des analyses de sang permettent de confirmer la fièvre typhoïde.
Épidémiologie, facteurs de risque et charge de morbidité
L’amélioration des conditions de vie et l’introduction des antibiotiques ont entraîné une baisse drastique de la morbidité et de la mortalité imputables à la fièvre typhoïde dans les pays industrialisés. Cependant, la maladie reste un problème de santé publique dans de nombreux pays en développement des Régions africaine, de la Méditerranée orientale, de l’Asie du Sud-Est et du Pacifique occidental de l’OMS.
Selon les estimations de 2019, on compte neuf millions de cas de fièvre typhoïde par an, dont environ 110 000 mortels.
Le risque est plus élevé dans les populations n’ayant pas accès à l’eau potable et à des services d’assainissement suffisants, et il est maximal pour les enfants.
Traitement
On peut traiter la fièvre typhoïde au moyen d’antibiotiques. La résistance aux antimicrobiens est courante et il est probable qu’il faille avoir recours à des traitements plus complexes et plus coûteux dans les régions les plus touchées.
Même après la disparition des symptômes, on peut rester porteur de la bactérie et donc continuer à la propager par les selles.
Lorsqu’on est traité pour une fièvre typhoïde, il est important d’appliquer les mesures suivantes :
- prendre les antibiotiques pendant toute la durée prescrite par le médecin ;
- se laver les mains à l’eau et au savon après être allé aux toilettes et éviter de préparer ou de servir de la nourriture à d’autres personnes ; on diminue ainsi le risque de transmettre l’infection ;
- demander au médecin de procéder à un test pour s’assurer qu’il n’y a plus de bactéries Salmonella typhi dans l’organisme.
Prévention
La fièvre typhoïde est courante dans les endroits où l’assainissement est médiocre et où l’eau potable manque. L’accès à l’eau potable et à des services d’assainissement suffisants, le respect des mesures d’hygiène lors de la manipulation des aliments et la vaccination antityphoïdique permettent de prévenir efficacement la fièvre typhoïde.
Le vaccin antityphoïdique conjugué, contenant l’antigène Vi purifié lié à une protéine porteuse, est administré sous forme injectable en une seule dose aux enfants à partir de six mois et aux adultes jusqu’à 45 ans ou 65 ans (selon le vaccin).
Deux autres vaccins sont utilisés depuis de nombreuses années chez les enfants plus âgés et les adultes susceptibles de contracter la fièvre typhoïde, y compris les voyageurs. Ces vaccins ne confèrent pas une immunité de longue durée (il faut administrer des doses de rappel) et ne sont pas homologués pour les enfants de moins de deux ans. Il s’agit :
- d’un vaccin injectable contenant l’antigène purifié, qui peut être administré à partir de l’âge de deux ans ; et
- d’un vaccin vivant atténué oral présenté sous forme de gélules, qui peut être administré à partir de l’âge de cinq ans.
Deux vaccins antityphoïdiques conjugués sont préqualifiés par l’OMS depuis décembre 2017 et sont introduits dans les programmes de vaccination des enfants dans les pays où la fièvre typhoïde est endémique.
Tous les voyageurs se rendant dans des régions où la fièvre typhoïde est endémique sont potentiellement exposés au risque même si, en général, celui-ci est faible dans les centres touristiques et d’affaires où les normes en matière d’hébergement, d’assainissement et d’hygiène alimentaire sont strictes. La vaccination antityphoïdique sera proposée aux voyageurs se rendant dans des destinations où le risque est élevé.
Les recommandations qui suivent aident à garantir la sécurité des voyageurs :
- veiller à ce que la nourriture soit suffisamment cuite et encore chaude quand elle est servie ;
- éviter le lait cru et les produits qui en sont dérivés ; ne boire que du lait pasteurisé ou bouilli ;
- éviter la glace sauf si elle est préparée à partir d’eau potable ;
- en cas de doute sur la potabilité, faire bouillir l’eau ou, si ce n’est pas possible, la désinfecter avec un agent désinfectant fiable à libération lente (qu’on trouve en général dans les pharmacies) ;
- se laver soigneusement et fréquemment les mains au savon, en particulier après avoir touché des animaux de compagnie ou de ferme ou après être allé aux toilettes ;
- laver soigneusement les fruits et les légumes, en particulier s’ils sont consommés crus. Si possible, ils doivent être pelés.
Action de l’OMS
En octobre 2017, le Groupe stratégique consultatif d’experts sur la vaccination (SAGE), qui conseille l’OMS sur l’utilisation des vaccins, a recommandé d’ajouter le vaccin antityphoïdique conjugué dans les programmes de vaccination systématique des enfants dans les pays où la fièvre typhoïde est endémique. Il a également demandé d’introduire en priorité ce vaccin dans les pays où la charge de morbidité imputable à la fièvre typhoïde est la plus élevée ou en cas de résistance de Salmonella typhi aux antibiotiques.
Depuis 2019, Gavi, l’Alliance du Vaccin, fournit des fonds pour favoriser l’utilisation du vaccin antityphoïdique conjugué dans les pays éligibles.
En mars 2023, l’OMS avait préqualifié deux vaccins antityphoïdiques conjugués. Le vaccin antityphoïdique conjugué confère une immunité plus longue que les anciens et peut être administré en une seule dose aux enfants à partir de l’âge de six mois.
L’utilisation généralisée du vaccin antityphoïdique conjugué dans les pays touchés devrait non seulement faire baisser la charge de morbidité dans les pays d’endémie mais aussi sauver des vies, éviter le recours aux antibiotiques et freiner l’augmentation de la résistance de Salmonella typhi aux antibiotiques.