Comment les vaccins sont-ils développés ?

4 septembre 2025

 

Apprenez-en plus à propos des vaccins, depuis leur fonctionnement jusqu’à leur fabrication, grâce à cette série de l’OMS « Les vaccins expliqués ».

Les vaccins sont fabriqués à partir de composants soigneusement sélectionnés qui agissent ensemble pour protéger contre une maladie. Chaque composant du vaccin a un objectif spécifique, et chaque ingrédient est testé au cours du processus de fabrication. Tous les ingrédients sont rigoureusement testés pour garantir leur innocuité. 

Composants actifs : les antigènes ou leur schéma (ADN ou ARN)

Les vaccins contiennent des antigènes ou le schéma de fabrication de l’antigène.   

Un antigène déclenche une réponse immunitaire et peut être une petite partie de l’organisme à l’origine de la maladie, comme une protéine ou un sucre, ou il peut s’agir de l’organisme entier sous une forme atténuée ou inactive.  

  Illustration sur l'antigène qui entre dans la composition d'un vaccin

Au lieu d’un antigène, les vaccins peuvent également contenir du matériel génétique (ADN ou ARN) qui donne pour instruction à l’organisme de fabriquer des antigènes spécifiques. Les vaccins à ADN ou à ARN sont relativement nouveaux, mais la technologie sur laquelle ils sont basés et leur mode d’action sont étudiés depuis plusieurs décennies. Les vaccins à ARN messager (ARNm) protègent des millions de personnes contre les formes graves de la COVID-19 et évitent les décès dus à cette maladie. Les vaccins à ARNm sont soumis aux mêmes normes d’innocuité, d’efficacité et de qualité que les autres vaccins.

Les différentes façons de concevoir un vaccin

Il existe trois méthodes principales de fabrication d’un vaccin. Leurs différences résident dans la question de savoir s’ils utilisent un virus ou une bactérie en entier ; uniquement les parties du germe qui déclenche le système immunitaire ; ou uniquement le matériel génétique qui fournit les instructions pour la fabrication de protéines spécifiques et non pas le virus en entier. 

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La méthode du microbe entier 

Vaccines Topics Four images working 02Vaccin inactivé

La première façon de fabriquer un vaccin est de prendre la bactérie ou le virus porteur de la maladie, ou un très semblable à celui-ci, et de l’inactiver ou de le tuer à l’aide de produits chimiques, de chaleur ou de rayonnements. Cette méthode utilise une technologie qui a fait ses preuves chez l’être humain — en effet, c’est ainsi que sont fabriqués les vaccins contre la grippe et la poliomyélite — et les vaccins peuvent être fabriqués à une échelle raisonnable. 

Toutefois, cette méthode nécessite des installations de laboratoire spéciales pour cultiver le virus ou la bactérie en toute sécurité ; elle peut aussi demander un temps de production relativement long, et le vaccin qui en sera issu sera probablement administré en deux ou trois doses.  

Vaccin vivant atténué

Un vaccin vivant atténué utilise une version vivante mais affaiblie du virus ou une version très similaire. Le vaccin antirougeoleux-anti-ourlien-antirubéoleux (ROR) et le vaccin contre la varicelle et le zona sont des exemples de ce type de vaccin. Cette méthode utilise une technologie similaire au vaccin inactivé et peut être fabriquée à grande échelle. Cependant, ce type de vaccins ne convient pas aux personnes dont le système immunitaire est affaibli. 

Vaccin à vecteur viral

Ce type de vaccin utilise un virus sûr pour fournir des sous-parties spécifiques — appelées protéines — du germe voulu afin qu’il puisse déclencher une réponse immunitaire sans provoquer de maladie. Pour ce faire, les instructions pour la fabrication de ces fragments particuliers de l’agent pathogène voulu sont injectées dans un virus sûr. Le virus sûr sert alors de plateforme ou de vecteur pour relâcher la protéine dans l’organisme. La protéine déclenche la réponse immunitaire. Le vaccin contre Ebola est un vaccin à vecteur viral et ce type de vaccin peut être développé rapidement. 

La méthode des sous-unités

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Un vaccin à sous-unités n’utilise que les parties très spécifiques (les sous-unités) d’un virus ou d’une bactérie que le système immunitaire doit reconnaître. Il ne contient pas le microbe en entier et n’utilise pas un virus sûr comme vecteur. Les sous-unités peuvent être des protéines ou des sucres, ou une combinaison des deux. Elles peuvent provenir directement du germe ou être produites par recombinaison génétique. Les vaccins à sous-unités n’utilisent pas de bactérie ou de virus entier, ils peuvent par conséquent aider l’organisme à se protéger en toute sécurité sans causer la maladie. 

La plupart des vaccins figurant sur le calendrier de vaccination pendant l’enfance sont des vaccins à sous-unités, protégeant les individus contre des maladies telles que la coqueluche, le tétanos, la diphtérie et la méningite à méningocoque. 

 

L’approche génétique (vaccin à base d’acides nucléiques) 

Vaccines Topics Four images working 04Contrairement aux méthodes qui utilisent un microbe en entier affaibli ou mort ou des parties d’un microbe, un vaccin à base d’acides nucléiques utilise simplement un fragment de matériel génétique qui fournit les instructions pour des protéines spécifiques, et non pas le microbe en entier. L’ADN et l’ARN sont les instructions que nos cellules utilisent pour fabriquer des protéines. Dans nos cellules, l’ADN est d’abord transformé en ARN messager, qui est ensuite utilisé comme modèle pour fabriquer des protéines spécifiques.  

Les autres composants d’un vaccin

Outre les antigènes ou le matériel génétique, les vaccins contiennent également d’autres composants qui garantissent leur innocuité et leur efficacité. Ces composants sont présents dans la plupart des vaccins et sont utilisés depuis des décennies dans des milliards de doses de vaccins. 

Conservateurs  

Les conservateurs empêchent la contamination du vaccin une fois le flacon ouvert, si celui-ci est destiné à la vaccination de plusieurs personnes. Certains vaccins ne contiennent pas de conservateurs car ils sont stockés dans des flacons à dose unique et sont éliminés après l’administration de la dose unique. Le conservateur le plus couramment utilisé est le 2-phénoxyéthanol. Il est utilisé depuis de nombreuses années dans un certain nombre de vaccins, entre dans la composition de toute une gamme de produits de soins pour nourrissons et ne présente aucun danger lorsqu’il est utilisé dans les vaccins, car il est peu toxique pour l’être humain. 

Certains vaccins contiennent du thiomersal (également appelé « thimerosal »), qui est présent dans des flacons multidoses. Ce conservateur évite que des agents pathogènes contaminent le flacon chaque fois qu’une dose y est prélevée. Le thiomersal contient de l’éthylmercure, un type de mercure rapidement éliminé par l’organisme. Ce conservateur est utilisé depuis plusieurs décennies de façon sûre et les études menées dans de nombreux pays ne mettent pas en évidence de risque associé au thiomersal. Il n’y a pas de lien entre le thiomersal et l’autisme.

Stabilisateurs  

Les stabilisateurs empêchent les réactions chimiques de se produire à l’intérieur du vaccin et empêchent les composants du vaccin de se fixer sur le flacon de vaccin.  

Les stabilisateurs peuvent être des sucres (lactose, saccharose), des acides aminés (glycine), de la gélatine et des protéines (albumine humaine recombinante, dérivée de la levure). 

 

Vaccine Ingredients: Antigen, Adjuvant, Preservatives, Stabilizers, Surfactants, Residuals, Diluent.

Surfactants

Les surfactants permettent le mélange homogène de tous les composants du vaccin. Ils empêchent la sédimentation et l’agglutination des éléments qui se trouvent sous la forme liquide du vaccin. Ils sont également souvent utilisés dans les aliments comme la crème glacée. 

Substances résiduelles  

Les substances résiduelles sont des quantités infimes de diverses substances utilisées lors de la fabrication ou de la production de vaccins qui ne sont pas des composants actifs du vaccin final. Les substances varient en fonction du processus de fabrication utilisé et peuvent inclure des protéines d’œuf, des levures ou des antibiotiques. Les traces résiduelles de ces substances susceptibles d’être présentes dans un vaccin sont en quantités si faibles qu’elles doivent être mesurées en parties par million ou en parties par milliard. 

Diluent

Un diluant est un liquide utilisé pour diluer un vaccin à la concentration voulue juste avant son utilisation. Le diluant le plus couramment utilisé est l’eau stérile. 

Adjuvant

Certains vaccins contiennent également des adjuvants. Un adjuvant améliore la réponse immunitaire au vaccin, parfois en prolongeant la présence du vaccin au point d’injection ou en activant les cellules immunitaires locales.  

L’adjuvant peut être une quantité infime de sels d’aluminium (comme le phosphate d’aluminium, l’hydroxyde d’aluminium ou le sulfate d’aluminium et de potassium). L’aluminium est utilisé dans les vaccins depuis de nombreuses années. La quantité d’aluminium présente dans les vaccins est faible – bien inférieure à celle que l’on trouve dans les aliments et dans l’eau. Même après avoir reçu tous leurs vaccins, les enfants ont absorbé beaucoup moins d’aluminium  qu’ils n’en absorbent dans leur alimentation quotidienne. De nombreuses données montrent que l’aluminium présent dans les vaccins n’entraîne pas de problèmes de santé à long terme, en particulier pas d’autisme.