Le Groupe stratégique consultatif d’experts de l’OMS (SAGE) sur la vaccination a publié des recommandations provisoires sur l’utilisation du vaccin Ad5-nCoV-S recombinant (Ad5-nCoV) contre la COVID-19. On trouvera dans le présent article un résumé de ces recommandations provisoires ; le document d’orientation complet peut être consulté ici (dernières mises à jour en anglais).
Voici ce qu’il faut savoir.
Qui peut se faire vacciner ?
Le vaccin est sûr et efficace pour toutes les personnes âgées de 18 ans et plus. Conformément à la Feuille de route de l’OMS pour l’établissement des priorités et au Cadre de valeurs de l’OMS, la priorité devrait être accordée aux personnes âgées, aux agents de santé et aux personnes immunodéprimées.
Le vaccin de CanSino peut être proposé aux personnes qui ont déjà eu la COVID-19. Ces personnes peuvent toutefois choisir de reporter leur vaccination de trois mois après l’infection.
Faut-il vacciner les femmes enceintes et celles qui allaitent ?
Les données disponibles sur la vaccination des femmes enceintes au moyen du vaccin Ad5-nCoV sont insuffisantes pour évaluer l’efficacité potentielle de ce vaccin au cours de la grossesse ou les risques qui pourraient lui être associés pendant cette période. Toutefois, sur la base de l’expérience précédemment acquise de l’administration d’autres vaccins pendant la grossesse, l’efficacité potentielle du vaccin Ad5-nCoV chez les femmes enceintes devrait être comparable à celle observée chez les femmes du même âge qui ne sont pas enceintes. D’autres études devraient permettre d’évaluer l’innocuité et l’immunogénicité chez les femmes enceintes.
En attendant, l’OMS recommande d’administrer le vaccin Ad5-nCoV aux femmes enceintes lorsque les bénéfices de la vaccination l’emportent sur les risques potentiels. Pour aider les femmes enceintes à évaluer le rapport bénéfice-risque, il convient de les informer des risques que présente la COVID-19 pendant la grossesse, des avantages probables de la vaccination dans le contexte épidémiologique local et des limites actuelles des données concernant l’innocuité du vaccin chez les femmes enceintes. L’OMS ne recommande pas de procéder à un test de grossesse avant la vaccination. Elle ne préconise pas non plus de retarder ou d’envisager d’interrompre une grossesse en raison de la vaccination.
L’OMS recommande la même utilisation du vaccin Ad5-nCoV chez les femmes qui allaitent comme chez les autres adultes. Elle ne recommande pas d’interrompre l’allaitement à la suite de la vaccination.
Qui ne doit pas se faire vacciner ?
Tout antécédent de réaction anaphylactique à l’un quelconque des composants du vaccin est considéré comme une contre-indication à la vaccination.
Les personnes qui ont une réaction allergique non anaphylactique immédiate à la première dose (telle qu’une urticaire ou un œdème de Quincke, sans signe ni symptôme respiratoire, survenu dans les quatre heures suivant l’administration) ne doivent pas recevoir de doses supplémentaires, à moins que cela ne soit recommandé après examen par un professionnel de santé spécialisé. De même, en cas de syndrome thrombotique thrombocytopénique (STT) survenu après l’injection de la première dose, la deuxième dose ne doit pas être administrée.
Les personnes atteintes d’une COVID-19 confirmée par PCR doivent être vaccinées uniquement après la fin de la phase aiguë et lorsque les critères permettant de mettre un terme à leur isolement sont remplis.
Le vaccin est-il sûr ?
Le SAGE a rigoureusement évalué les données de qualité, d’innocuité et d’efficacité du vaccin et a recommandé son utilisation pour les personnes âgées de 18 ans et plus.
Dans de très rares cas, la survenue d’un syndrome caractérisé par la formation de caillots sanguins et une baisse de la numération plaquettaire, appelé syndrome thrombotique thrombocytopénique (STT), a été signalée dans un délai d’environ 3 à 30 jours après l’administration du vaccin Ad5-nCoV. Un lien de cause à effet entre le vaccin et le STT est jugé plausible, bien qu’il faille disposer de plus amples données factuelles pour le confirmer.
Dans les pays actuellement sujets à une transmission du SARS-CoV-2, les avantages que procure la vaccination en matière de protection contre la COVID-19 l’emportent largement sur les risques de STT. Toutefois, les évaluations du rapport bénéfice-risque peuvent varier d’un pays à l’autre. Dans le cadre du protocole d’autorisation d’utilisation d’urgence (EUL), CanSino s’est engagé à continuer de soumettre des données sur l’innocuité, l’efficacité et la qualité dans le contexte des essais et du déploiement du vaccin en cours au sein des populations, y compris chez les personnes âgées.
Quelle est l’efficacité du vaccin ?
Les données issues d’essais cliniques ont révélé que le vaccin Ad5-nCoV avait une efficacité potentielle de 58 % contre les formes symptomatiques de la COVID-19 et de 92 % contre ses formes graves.
Quelle est la posologie recommandée ?
Le SAGE recommande d’administrer une seule dose (0,5 ml) de vaccin Ad5-nCoV par voie intramusculaire dans le muscle deltoïde.
Un rappel est-il recommandé pour ce vaccin ?
Conformément à la Feuille de route de l’OMS pour l’établissement des priorités, l’administration d’une dose de rappel est recommandée pour les groupes prioritaires et hautement prioritaires (à savoir les personnes âgées, les agents de santé et les personnes présentant des comorbidités) 4 à 6 mois après l’achèvement de la primovaccination.
Ce vaccin peut-il être combiné à d’autres vaccins ?
L’injection d’une dose de rappel du vaccin Ad5-nCoV à la suite d’une primovaccination effectuée au moyen du vaccin inactivé de Sinovac (CoronaVac) a été associée à une plus grande efficacité réelle du vaccin par rapport à une dose de rappel homologue CoronaVac. Le vaccin Ad5-nCoV peut être utilisé comme dose de rappel à la suite d’une primovaccination effectuée au moyen de tout autre vaccin contre la COVID-19 autorisé au titre du protocole EUL.
Avant d’administrer des doses de rappel hétérologues, il faudrait tenir compte des conditions actuelles et prévisionnelles de l’approvisionnement en vaccins et d’autres considérations d’accès, ainsi que des avantages et des risques potentiels des produits spécifiques utilisés.
Le vaccin empêche-t-il l’infection et la transmission ?
Vu que les données récentes indiquent un effet limité du vaccin sur la transmission, en particulier dans le contexte du variant Omicron, il est recommandé d’envisager l’application de mesures sociales et de santé publique pour réduire la transmission du SARS-CoV‑2. Ces mesures sont les suivantes : port du masque, distanciation physique, lavage des mains, hygiène respiratoire en cas de toux ou d’éternuement, évitement des foules et aération suffisante conformément aux recommandations nationales et locales.
Le vaccin est-il efficace contre les nouveaux variants du SARS-CoV-2 ?
Le principal essai clinique concernant ce produit a été achevé en janvier 2021, avant l’apparition des variants Delta et Omicron. Les données relatives à ces nouveaux variants restent insuffisantes.
Le SAGE recommande actuellement d’utiliser le vaccin conformément à la Feuille de route de l’OMS pour l’établissement des priorités.
Dans quelle mesure ce vaccin est-il comparable aux autres vaccins en cours d’utilisation ?
Il est difficile de comparer directement les vaccins en raison des différentes méthodes employées pour concevoir les études sur l’efficacité potentielle et l’efficacité réelle mais, globalement, tous les vaccins ayant reçu une autorisation d’utilisation d’urgence au titre du protocole EUL de l’OMS sont jugés sûrs et très efficaces pour prévenir les formes graves de la COVID-19 et les hospitalisations connexes.
Cette page Web a été mise à jour le 10 juin 2022 pour garantir la cohérence de la présentation.