Vieillissement : l'âgisme

28 avril 2025 | Questions & réponses

L’âgisme regroupe les stéréotypes (la façon d’envisager l’âge), les préjugés (ce qu’inspire l’âge) et la discrimination (la façon de se comporter), dont on est soi-même victime ou dont autrui est victime en raison de l’âge.

L’âgisme touche tout le monde. Dès l’âge de 4 ans, les enfants prennent conscience des stéréotypes liés à l’âge dans leur culture. Ils intériorisent et utilisent alors ces stéréotypes, qui influent sur leurs sentiments et leurs comportements envers les personnes en fonction de leur âge. C’est également sur la base des stéréotypes liés à l’âge dans leur culture que les enfants ont une perception et une compréhension d’eux-mêmes, et ils peuvent alors retourner l’âgisme contre eux, quel que soit leur âge. L’âgisme coexiste avec d’autres formes de discrimination, qu’il exacerbe, y compris celles liées au sexe, à la race et au handicap.

L’âgisme est partout : dans nos institutions, dans nos relations et en nous-mêmes. Par exemple, l’âgisme est dans les politiques qui tendent au rationnement des soins de santé en fonction de l’âge, dans les pratiques qui limitent les possibilités des jeunes de contribuer à la prise de décision sur le lieu de travail, dans les comportements condescendants adoptés dans le cadre de relations entre jeunes et personnes âgées et dans les limites que les personnes âgées s’imposent, parfois à cause de stéréotypes intériorisés sur ce qu’une personne d’un certain âge peut être ou peut faire.

La moitié de la population mondiale est âgiste à l’égard des personnes âgées et, en Europe, la seule Région pour laquelle des données sont disponibles sur tous les groupes d’âge, les jeunes signalent plus de discrimination fondée sur l’âge que les autres groupes d’âge.

L’âgisme peut modifier la perception que nous avons de nous-mêmes, éroder la solidarité entre les générations, limiter notre capacité à tirer profit de la contribution des jeunes et des personnes âgées, ou en diminuer l’importance, et il peut avoir des répercussions sur notre santé, notre longévité et notre bien-être ainsi que des conséquences économiques non négligeables. Par exemple, l’âgisme est associé à la survenue anticipée du décès (de 7,5 ans), à une mauvaise santé physique et mentale et à un rétablissement plus lent après une invalidité chez les personnes âgées. L’âgisme favorise également les comportements à risque pour la santé, comme l’alimentation malsaine, l’abus d’alcool ou le tabagisme, et nuit à la qualité de vie. Aux États-Unis d’Amérique, l’âgisme explique la dépense d’un dollar (USD) sur sept consacrés aux soins de santé chaque année pour les huit affections les plus coûteuses (63 milliards USD au total).

Trois stratégies permettent de combattre ou d’éliminer l’âgisme : les politiques et le droit, les activités éducatives et les interventions intergénérationnelles.

Les politiques et le droit permettent de lutter contre la discrimination et les inégalités fondées sur l’âge et de protéger les droits fondamentaux de chacun, partout dans le monde. Les activités éducatives permettent d’accroître l’empathie, de dissiper les idées fausses sur les différents groupes d’âge et de combattre les préjugés en donnant des informations exactes et des exemples contraires aux stéréotypes. Les interventions intergénérationnelles, qui rassemblent des personnes de générations différentes, peuvent contribuer à combattre les préjugés et les stéréotypes intergroupes.