Vaccins antipaludiques (RTS, S et R21)
8 avril 2025 | Questions & réponses
Malgré les progrès réalisés, les efforts de lutte contre le paludisme se heurtent à de nombreuses difficultés. On estimait à 263 millions le nombre de nouveaux cas de paludisme et à 597 000 le nombre de décès dus au paludisme dans le monde en 2023. C’est dans la Région africaine de l’OMS, où se concentrent 94 % des cas de paludisme et 95 % des décès dus au paludisme, que la charge de cette maladie reste la plus lourde.
Les enfants sont particulièrement vulnérables ; l’OMS estime qu’environ 432 000 enfants africains sont morts du paludisme en 2023.
L’OMS a actualisé sa recommandation concernant les vaccins antipaludiques en octobre 2023. Cette recommandation actualisée s’applique aux vaccins antipaludiques RTS,S/AS01 et R21/Matrix-M.
L’OMS recommande l’utilisation des vaccins antipaludiques pour la prévention du paludisme à
P. falciparum chez les enfants vivant dans des zones d’endémie palustre, en donnant la priorité aux zones de transmission modérée ou élevée.
- Le vaccin antipaludique doit être administré selon un schéma à quatre doses aux enfants à partir de l’âge de cinq mois. (Les programmes de vaccination peuvent choisir d’administrer la première dose à un âge plus tardif ou légèrement plus précoce en fonction de considérations opérationnelles.)
- Une cinquième dose, administrée un an après la quatrième dose, peut être envisagée dans les zones de transmission hautement saisonnière ou dans celles où le risque de contracter le paludisme reste élevé au cours de la troisième année de vie ou au-delà.
- Dans les zones où la transmission du paludisme est hautement saisonnière ou dans lesquelles la transmission du paludisme a lieu tout au long de l’année avec des pics saisonniers, les pays peuvent envisager de proposer la vaccination antipaludique en adoptant une approche fondée sur l’âge ou sur la saisonnalité, ou une approche hybride combinant ces deux options.
- Les pays devraient privilégier la vaccination dans les zones de transmission modérée ou élevée, mais ils peuvent également envisager d’assurer la vaccination là où la transmission est faible. L’extension de la vaccination à des régions où la transmission est faible doit être décidée au niveau national, en tenant compte de la stratégie globale de lutte contre le paludisme, du rapport coût-efficacité, de l’accessibilité financière et de considérations programmatiques.
- Les vaccins antipaludiques doivent être fournis dans le cadre d’une stratégie globale de lutte contre le paludisme.
Depuis octobre 2023, les vaccins RTS,S/AS01 et R 21/Matrix-M sont tous deux recommandés par l’OMS pour prévenir le paludisme chez les enfants. Les vaccins antipaludiques doivent être administrés selon un schéma à quatre doses aux enfants à partir de l’âge de cinq mois. Les programmes de vaccination peuvent choisir d’administrer la première dose à un âge plus tardif ou légèrement plus précoce en fonction de considérations opérationnelles.
Les vaccins antipaludiques agissent contre P. falciparum, le parasite du paludisme le plus répandu en Afrique et le plus meurtrier à l’échelle mondiale.
Le vaccin antipaludique RTS,S a été recommandé pour la première fois par l’OMS en octobre 2021 pour prévenir le paludisme chez les enfants. Il a été administré à plus de deux millions d’enfants au Ghana, au Kenya et au Malawi dans le cadre du Programme de mise en œuvre du vaccin antipaludique (MVIP) de 2019 à 2023. Des évaluations indépendantes de l’introduction pilote du vaccin RTS,S dans ces trois pays ont démontré que ce vaccin avait un fort impact en termes de santé publique : la mortalité a diminué de 13 % chez les enfants qui avaient l’âge requis pour la vaccination ; le nombre d’hospitalisations pour paludisme grave a sensiblement baissé ; et l’accès à au moins une intervention de prévention du paludisme (vaccin antipaludique ou moustiquaire imprégnée d’insecticide) s’est amélioré, plus de 90 % des enfants ayant pu en bénéficier. Le programme pilote s’est achevé fin 2023 et les pays participants ont tous poursuivi leurs programmes de vaccination antipaludique.
Les deux vaccins antipaludiques sont sûrs et efficaces et ont été préqualifiés par l’OMS. Lors des essais cliniques de phase 3, il a été constaté que les deux vaccins permettaient de réduire de plus de moitié le nombre de cas de paludisme au cours de la première année suivant la vaccination, période pendant laquelle les enfants courent un risque élevé de contracter la maladie et d’en mourir. Une quatrième dose de vaccin administrée au cours de la deuxième année de vie prolongeait la protection. Les deux vaccins font baisser de 75 % le nombre de cas de paludisme lorsqu’ils sont administrés pendant la saison palustre dans les zones de transmission hautement saisonnière où une chimioprévention du paludisme saisonnier est assurée.
L’impact est maximal lorsque l’on a recours à une combinaison de stratégies de prévention, de diagnostic et de traitement recommandées par l’OMS, adaptées au contexte local par le pays concerné. Le déploiement des vaccins antipaludiques est en bonne voie. Au début avril 2025, 19 pays avaient introduit le vaccin à l’échelle infranationale dans le cadre de la vaccination systématique des enfants, et des déploiements à plus grande échelle et de nouvelles introductions sont prévus dans le courant de l’année. Le déploiement à grande échelle des vaccins antipaludiques permettrait de sauver des dizaines de milliers d’enfants chaque année.
Le vaccin R21 et le vaccin RTS,S ont fait la preuve de leur innocuité et de leur efficacité pour prévenir le paludisme chez les enfants et devraient avoir un fort impact en termes de santé publique.
Dans le cadre d’introductions pilotes menées à grande échelle, on a constaté que le vaccin RTS,S réduisait considérablement le nombre de cas de paludisme et de décès chez les jeunes enfants. Les deux vaccins étant similaires, il est probable que le R21 aura également un impact important. Le déploiement à grande échelle de ces vaccins antipaludiques permettrait de sauver des dizaines de milliers d’enfants chaque année.
Les vaccins antipaludiques R21 et RTS,S n’ont pas fait l’objet d’une étude comparative directe. Il a été démontré que les deux vaccins permettaient de réduire de plus de moitié le nombre de cas de paludisme au cours de la première année suivant la vaccination, période pendant laquelle les enfants courent un risque maximal de contracter la maladie et d’en mourir. Une quatrième dose prolonge la protection. Les deux vaccins préviennent environ 75 % des accès palustres lorsqu’ils sont administrés pendant la saison palustre dans les zones de transmission hautement saisonnière où une chimioprévention du paludisme saisonnier est assurée.
À ce jour, rien ne prouve qu’un vaccin est plus efficace que l’autre.
Le choix du vaccin à utiliser dans un pays donné doit se fonder sur les caractéristiques programmatiques, l’approvisionnement et le prix. Gavi, l’Alliance du Vaccin, a instauré une politique exceptionnelle de cofinancement limité dans le temps pour les vaccins antipaludiques, afin de les rendre plus abordables. De nombreux pays qui bénéficient de l’aide de Gavi ne paieront que 0,20 USD par dose pour l’un ou l’autre vaccin.
De nombreuses études de modélisation montrent que les vaccins antipaludiques présentent un bon rapport coût-efficacité selon des critères standard. Le vaccin R21, qui est actuellement moins cher que le vaccin RTS,S, devrait avoir un rapport coût-efficacité similaire à celui des autres interventions de lutte contre le paludisme, et les deux vaccins antipaludiques sont considérés comme financièrement très avantageux par rapport aux autres vaccins pour enfants. Des études montrent que les coûts d’introduction sont les mêmes pour les vaccins antipaludiques et pour d’autres vaccins nouveaux.
Le vaccin antipaludique RTS,S a été préqualifié par l’OMS en juillet 2022. Le vaccin antipaludique R21 a été préqualifié par l’OMS en décembre 2023. La préqualification par l’OMS garantit l’innocuité et la qualité des vaccins.
Le déploiement des vaccins antipaludiques RTS,S et R21 est en bonne voie. Au début avril 2025, 19 pays d’Afrique (Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Côte d’Ivoire, Ghana, Kenya, Libéria, Malawi, Mozambique, Niger, Nigéria, Ouganda, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Sierra Leone, Soudan, Soudan du Sud et Tchad) proposaient le vaccin antipaludique dans le cadre de leurs programmes de vaccination des enfants et conformément à leurs plans nationaux de lutte contre le paludisme. Il est prévu que d’autres pays procèdent à l’introduction et au déploiement à grande échelle des vaccins antipaludiques RTS, S ou R21 en 2025. Pour connaître l’état d’avancement de l’introduction de ces vaccins, consultez le tableau de bord de l’introduction des vaccins antipaludiques (en anglais).
La demande de vaccins antipaludiques est sans précédent. Au moins 30 pays d’Afrique prévoient d’introduire le vaccin antipaludique dans leurs programmes de vaccination des enfants et de l’intégrer à leurs stratégies nationales de lutte contre le paludisme.
Sachant que deux vaccins antipaludiques sont recommandés et disponibles, l’approvisionnement devrait être suffisant pour répondre à la forte demande.
La disponibilité de deux vaccins antipaludiques sûrs et efficaces, le RTS,S et le R21, permet de disposer d’un approvisionnement suffisant pour répondre à la demande et d’en faire bénéficier les enfants vivant dans des zones où le paludisme constitue un risque important pour la santé publique.
Le déploiement à grande échelle de ces vaccins antipaludiques permettrait de sauver des dizaines de milliers d’enfants chaque année. Selon les estimations tirées des études de modélisation, environ 500 000 décès d’enfants pourraient être évités grâce aux vaccins antipaludiques d’ici 2035 si ces vaccins étaient déployés à plus grande échelle dans les zones de transmission modérée et élevée du paludisme.
Le Programme de mise en œuvre du vaccin antipaludique (MVIP) au Ghana, au Kenya et au Malawi s’est achevé fin 2023. Ces 3 pays ont tous continué d’administrer le vaccin antipaludique dans le cadre de leurs programmes de vaccination des enfants, avec le soutien de Gavi.
Le MVIP a été conçu pour évaluer l’utilisation du vaccin RTS,S en santé publique au Ghana, au Kenya et au Malawi. Entre 2019 et 2023, plus de deux millions d’enfants ont été vaccinés contre le paludisme dans ces trois pays, et la mise en œuvre du Programme a entraîné une baisse sensible de la mortalité (-13 %) chez les enfants qui avaient l’âge requis pour bénéficier du vaccin, ainsi qu’un recul du nombre d’hospitalisations pour paludisme grave.
Le succès du MVIP et les enseignements tirés du programme pilote ont été pris en compte pour le vaccin R21 et ont rendu plus efficace la mise au point de vaccins antipaludiques supplémentaires, notamment le deuxième vaccin antipaludique recommandé par l’OMS, le R21.
Le MVIP a été coordonné par l’OMS et soutenu par des partenaires nationaux et internationaux, notamment les ministères de la santé du Ghana, du Kenya et du Malawi, PATH, l’UNICEF et GSK. Le financement du MVIP a été assuré par Gavi, l’Alliance du vaccin ; le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme ; et Unitaid.