Dépistage de la variole simienne : agents de santé
11 décembre 2023 | Questions & réponses
L’OMS recommande de proposer un test de dépistage à toute personne répondant à la définition de « cas suspect » de variole simienne.
La définition de cas est décrite dans la boîte à outils de l’OMS sur les flambées de variole simienne (en anglais).
Le test PCR est le test de référence pour la détection du virus de la variole simienne. D’autres tests, y compris la mise en culture du virus et la recherche d’anticorps, peuvent être effectués dans certains laboratoires, mais ils ne sont pas recommandés pour le diagnostic de routine.
Le dépistage est fortement recommandé pour toutes les personnes chez qui la variole simienne est suspectée. Les voies d’accès au dépistage varient selon le pays et le système de santé.
Un seul test PCR positif est suffisant pour confirmer un diagnostic de variole simienne, et le test est fortement recommandé pour tous les cas suspects.
Lorsque les tests ne sont pas disponibles, le diagnostic clinique peut reposer sur la définition de « cas suspect », à savoir :
- Personne qui a été en contact avec un cas probable ou confirmé d’orthopoxvirose simienne dans les 21 jours précédant l’apparition des signes ou des symptômes, et qui présente l’un des symptômes suivants : apparition soudaine de fièvre (> 38,5 °C), céphalées, myalgie (douleurs musculaires/corporelles), douleurs dorsales, grande faiblesse ou fatigue ;
- Présence d’une éruption cutanée aiguë inexpliquée (en particulier dans les localisations typiques de la variole simienne), de lésions muqueuses ou d’une adénopathie (hypertrophie des ganglions lymphatiques).
Toutefois, il est important de distinguer la variole simienne d’autres infections dont les signes sont semblables : varicelle, zona, rougeole, herpès, infections bactériennes cutanées, gonococcie disséminée, syphilis primaire ou secondaire, chancre mou, lymphogranulome vénérien, granulome inguinal et molluscum contagiosum, entre autres.
Le dépistage d’une co-infection, y compris par le VIH, et d’autres IST, devrait être jugé comme indiqué et peut être considéré comme une pratique clinique courante dans les services de santé sexuelle, et les orientations locales habituelles doivent être suivies.
Les patients peuvent avoir été en contact avec un cas probable ou confirmé au cours des 21 derniers jours sans présenter de lésions. Recherchez les symptômes suivants :
- fièvre d’installation brutale (>38,5 °C)
- céphalées
- proctite/douleur anale
- myalgie (douleurs musculaires/corporelles)
- dorsalgie
- adénopathies
- faiblesse ou fatigue intense
Si plusieurs de ces symptômes sont associés sans lésions visibles, envisagez un dépistage par écouvillonnage des voies respiratoires supérieures (oro-/nasopharyngé) ou écouvillonnage ano-rectal, en particulier en cas de rapports sexuels anaux.
Toutefois, les résultats d’analyse de ce type d’échantillons doivent être interprétés avec prudence ; si un résultat positif indique une infection par le virus de la variole simienne, un résultat négatif ne suffit pas à l’exclure.
Pour prélever des échantillons de manière sûre et efficace, assurez-vous d’avoir reçu une formation adéquate et de connaître les recommandations et les lignes directrices pertinentes. Les orientations provisoires relatives aux analyses de laboratoire pour la détection du virus de la variole simienne sont disponibles ici.
Un écouvillonnage énergique des lésions peut être utilisé en première intention pour le prélèvement d’échantillons. L’utilisation d’instruments tranchants comporte un risque de blessure et de contamination et doit être évitée à moins que des mesures de sécurité appropriées ne soient appliquées.
Avant le prélèvement d’échantillons, il est important de s’assurer que tout l’équipement de protection individuelle (EPI) approprié est correctement porté et ajusté. De plus, il est important de dire clairement au patient comment le prélèvement va se dérouler mais aussi qu’il va ressentir de l’inconfort. Cela permettra d’éviter des réactions inattendues. Voir les lignes directrices cliniques et sur la lutte anti-infectieuse de l’OMS pour la variole simienne pour plus d’informations.
Si cela est possible et approprié, vous pouvez également envisager de vous faire vacciner pour vous protéger encore davantage de l’infection.
Pour favoriser le dépistage, il est important d’instaurer et de garder la confiance avec vos communautés et de veiller à ce que les services ne soient ni stigmatisants ni discriminants. Il faut souligner que le dépistage de la variole simienne est facultatif et s’inscrit dans un ensemble de mesures de soutien qui comprend des conseils, l’orientation en vue de soins médicaux et un soutien social, le cas échéant.
Lorsque quelqu’un vous consulte au sujet de la variole simienne, fournissez-lui des informations adéquates en expliquant clairement le fonctionnement et le déroulement des tests. Comprenez que les gens ne peuvent venir se faire tester que s’ils présentent des symptômes graves, par exemple des douleurs et plusieurs lésions.
Aider à informer les communautés à risque au sujet de la variole simienne, y compris des signes, des symptômes et du fait que la maladie se transmet par contact étroit, peut favoriser le dialogue sur les risques et les tests. Encouragez vos patients à faire savoir à leur entourage que les personnes qui présentent des symptômes et leurs contacts étroits doivent consulter un agent de santé.
Un diagnostic de variole simienne peut être dur à admettre pour les patients, leur entourage et leur famille. Voici quelques points à prendre en considération :
- Fournir des informations faciles à comprendre sur les soins à domicile et les services de soutien médical peut permettre aux personnes de s’approprier leur maladie.
- En cas de résultat positif au test, la personne devrait être orientée pour bénéficier de soins médicaux et de services de conseil. Il est important de comprendre quels sont les services disponibles et comment les patients peuvent y accéder.
- Le suivi est important, en particulier pour les personnes isolées à domicile – assurez-vous que les patients bénéficient effectivement d’un suivi et d’un soutien.
En cas de résultat négatif, il est également important d’informer votre patient que cela ne permet pas nécessairement d’écarter l’infection. Indiquez-lui qu’il doit rester attentif à l’apparition des symptômes et conseillez-lui de se faire tester à nouveau, le cas échéant.