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L’herpès touche des milliards de personnes dans le monde

1 mai 2020
Communiqué de presse

Selon de nouvelles estimations, près de 500 millions de personnes dans le monde sont atteintes d’herpès génital, et plusieurs milliards ont une infection orale due au virus de l’herpès, ces chiffres soulignant le besoin d’améliorer la prise de conscience à l’égard de la maladie et de renforcer les services de prévention et de traitement.

En 2016, dernière année pour laquelle des données sont disponibles, environ 13 % de la population mondiale âgée de 15 à 49 ans était infectée par le virus Herpes simplex de type 2 (HSV-2). Le HSV-2 se transmet presque exclusivement par voie sexuelle, provoquant l’herpès génital. L’infection peut entraîner des lésions génitales récurrentes, souvent douloureuses, chez jusqu’à un tiers des personnes infectées.

Le virus Herpes simplex de type 1 (HSV-1) se transmet principalement par contact des muqueuses buccales et provoque l’herpès orofacial/labial – qui se manifeste parfois par l’apparition de lésions vésiculaires douloureuses, appelées « boutons de fièvre », dans et autour de la bouche. Toutefois, le HSV-1 peut aussi être transmis dans la zone génitale lors de rapports bucco-génitaux, provoquant alors un herpès génital.

On estimait qu’en 2016, environ 67 % de la population mondiale de moins de 50 ans était infectée par le HSV-1 – soit 3,7 milliards d’habitants. La plupart des infections étaient des infections orales ; toutefois, selon les estimations, entre 122 et 192 millions de personnes étaient atteintes de l’infection génitale par le HSV-1.

 « L’herpès génital est un important problème de santé dans le monde entier – au-delà de la douleur et de la gêne occasionnées aux personnes atteintes, les conséquences sociales qui lui sont associées peuvent avoir de profondes répercussions sur la santé sexuelle et reproductive » déclare le Dr Ian Askew, Directeur du Département Santé sexuelle et reproductive, et recherche à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Herpès et VIH

Les personnes infectées par le HSV-2 présentent un risque trois fois supérieur de contracter l’infection à VIH, si elles sont exposées au virus. Il est par conséquent probable que l’infection à HSV-2 joue un rôle important dans la propagation du VIH dans le monde. Les femmes sont plus vulnérables face à la fois au HSV-2 et au VIH. Les femmes vivant dans la Région africaine de l’OMS présentent les taux les plus élevés de prévalence du HSV-2 et d’exposition au VIH, et sont par conséquent exposées à un risque plus élevé de contracter l’infection à VIH.

L’infection ne pouvant pas être guérie, un vaccin est nécessaire

L’herpès ne peut pas être guéri. Des médicaments antiviraux, comme l’acyclovir, le famciclovir et le valacyclovir, aident à réduire la gravité et la fréquence des symptômes mais ne peuvent pas guérir l’infection.

Une plus grande sensibilisation, un meilleur accès aux antiviraux et des efforts de prévention renforcés contre le VIH pour les personnes présentant des symptômes génitaux d’une infection à HSV sont nécessaires au niveau mondial. En outre, la mise au point de traitements plus efficaces et d’interventions de prévention sont indispensables, en particulier de vaccins contre le HSV.

« Un vaccin contre l’infection à HSV contribuerait non seulement à promouvoir et à protéger la santé et le bien-être de millions de personnes, en particulier des femmes, dans le monde entier – mais il pourrait aussi avoir pour effet de ralentir la propagation de l’infection à VIH, s’il était mis au point et administré parallèlement à d’autres stratégies de prévention du VIH » explique la Dre Meg Doherty, Directrice du Département Programmes mondiaux de lutte contre le VIH, l’hépatite et les infections sexuellement transmissibles.

Cette nouvelle étude qui présente les estimations de la prévalence et de l’incidence des infections à HSV-1 et HSV-2 au niveau mondial en 2016 a été rédigée par des chercheurs de l’University of Bristol, de l’OMS, et du Weill Cornell Medical College-Qatar, et elle est publiée dans le Bulletin de l’Organisation mondiale de la Santé.  

 

Contacts pour les médias 

Fadela Chaib

Chargée de communication et porte-parole de l’OMS
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