Une urgence dans l’urgence: soigner ceux qui survivent à Ebola

7 août 2015
Communiqué de presse
Freetown

Tout le monde se réjouit quand les personnes qui ont survécu à la maladie à virus Ebola quittent l’unité de traitement d’Ebola. Pourtant, cette sortie n’est que le début d’un long et difficile parcours pour recouvrer la santé.

De nouvelles études montrent que les survivants éprouvent très souvent de sévères douleurs articulaires, des problèmes oculaires entraînant parfois une perte de la vision dans certains cas, une asthénie prononcée, des céphalées, une faculté de concentration réduite et des difficultés au niveau de leur santé mentale après avoir guéri de la maladie à virus Ebola.

On ne dispose néanmoins que de données très limitées sur les types et la fréquence des divers problèmes de santé signalés ou sur les meilleures pratiques pour la prise en charge clinique.

«Jamais nous n’avons eu un nombre aussi grand de survivants. C’est très nouveau. Nous avons la responsabilité unique et importante de dispenser des soins et d’apporter un appui aux survivants d’Ebola qui essaient de reprendre une vie normale. Il devient de plus en plus clair que la sortie d’une UTE n’est que le commencement. Les pays touchés par Ebola ont également un long chemin à parcourir pour se relever», constate le Dr Anders Nordström, Représentant de l’OMS en Sierra Leone.

Un plan complet de soins pour les survivants d’Ebola

Ce sont quelques-unes des conclusions d’une réunion scientifique sur les besoins des survivants, organisée par l’Organisation mondiale de la Santé à Freetown (Sierra Leone) avec des cliniciens, des scientifiques, des épidémiologistes et d’autres praticiens de la santé publique.

L'objectif est de produire un «plan complet de soins pour les survivants d’Ebola» et de définir les besoins de la recherche afin d’optimiser les soins cliniques et le bien-être social des personnes concernées.

Les participants ont échangé leurs expériences et leurs données, identifié les lacunes dans les services cliniques et discuté des moyens de les combler, y compris en apportant l’expertise technique et les infrastructures nécessaires.

Ils ont recherché des moyens de faire progresser les réseaux, d’améliorer l’accès aux soins cliniques pour les survivants, d’échanger les données des études en cours et de cerner les principales lacunes dans les connaissances.

L’épidémie d’Ebola sans précédent qui a commencé en Afrique de l’Ouest en décembre 2013 a eu un impact dévastateur sur la région. On estime qu’il y a aujourd’hui plus de 13 000 survivants de la maladie en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone.

« C’est une urgence dans l’urgence», a indiqué le Dr Daniel Bausch, membre de l’équipe de l’OMS pour les soins cliniques. «Nous devons aider les gens à s’épanouir, pas seulement à survivre.»

Alors que la mise en place de services de soins destinés aux survivants d’Ebola constitue un besoin urgent, le Dr Nordström a relevé que, de fait, les pays sont globalement des survivants de l’épidémie et que les systèmes de santé doivent être reconstruits pour permettre aux populations de prospérer et pas seulement de se remettre. «L’épidémie d’Ebola a décimé les familles, les systèmes de santé, les économies et les structures sociales. Tous doivent se remettre», a-t-il ajouté.