L’OMS publie ses meilleures pratiques pour la dénomination des nouvelles maladies infectieuses

8 mai 2015
Note pour les médias

Note à l’intention des médias

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a appelé aujourd’hui les scientifiques, les autorités nationales et les médias à suivre les meilleures pratiques de dénomination des nouvelles maladies infectieuses humaines afin d’éviter autant que possible que les nations, les économies et les peuples subissent des conséquences néfastes inutiles.

«Plusieurs nouvelles maladies infectieuses humaines sont apparues ces dernières années. Or, l’usage des termes «grippe porcine» ou «syndrome respiratoire du Moyen-Orient», par exemple, a eu des conséquences défavorables inattendues en stigmatisant certaines communautés ou secteurs économiques», déclare le Dr Keiji Fukuda, Sous-Directeur général en charge de la sécurité sanitaire à l’OMS. «Certains pourraient penser qu’il s’agit là d’une question anecdotique, mais la dénomination des maladies a une importance réelle pour les personnes directement touchées. On a déjà vu des noms de maladies déclencher des réactions brutales à l’encontre des membres de certaines communautés ethniques ou religieuses, créer des obstacles injustifiés aux déplacements, au commerce et aux échanges, et provoquer l’abattage inutile d’animaux destinés à la consommation. Cela peut avoir de graves conséquences sur la vie des gens et sur leurs moyens d’existence.»

Il arrive souvent que des personnes extérieures à la communauté scientifique donnent des appellations courantes aux maladies. Or, une fois ces noms entrés dans l’usage par l’intermédiaire de l’Internet ou des médias sociaux, il est difficile de les changer, même s’ils sont inadaptés. Il est donc important que la première personne qui signale une maladie humaine nouvelle utilise une dénomination appropriée qui soit scientifiquement correcte et socialement acceptable.

Ces meilleures pratiques portent sur les nouvelles infections, les nouveaux syndromes et les nouvelles maladies qui n’ont jamais été reconnus ni signalés auparavant chez l’homme, peuvent avoir un impact sur la santé publique, et ne possèdent pas d’appellation courante. Elles ne s’appliquent pas aux noms de maladie établis.

Selon ces meilleures pratiques, la dénomination d’une maladie doit être composée de termes génériques descriptifs, fondés sur les symptômes qu’elle entraîne (par exemple: maladie respiratoire, syndrome neurologique, diarrhée aqueuse) et de termes descriptifs plus spécifiques lorsque l’on possède des informations solides sur les manifestations de la maladie, les personnes concernées, la gravité ou la saisonnalité (par exemple, maladie évolutive, juvénile, sévère, hivernale). Si l’agent pathogène qui cause la maladie est connu, il doit faire partie de la dénomination (par exemple: coronavirus, virus grippal, salmonelle).

Les termes à éviter dans les noms de maladies sont les lieux géographiques (par exemple, syndrome respiratoire du Moyen-Orient, grippe espagnole, fièvre de la vallée du Rift), les noms de personnes (par exemple, maladie de Creutzfeldt-Jakob, maladie de Chagas), les espèces animales ou les aliments (par exemple, grippe porcine, grippe du poulet, orthopoxvirose simienne), les termes renvoyant à des aspects culturels ou désignant des populations, des secteurs d’activité ou des métiers (par exemple, celui de légionnaire) et ceux susceptibles de susciter des peurs inutiles (inconnu, fatal, épidémique).

L’OMS a élaboré les meilleures pratiques pour la dénomination des nouvelles maladies infectieuses humaines en étroite collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), et en concertation avec les experts qui dirigent la Classification internationale des maladies (CIM).

Ces nouvelles recommandations ne remplacent pas le système existant de la CIM, mais présentent plutôt une solution intérimaire avant l’attribution d’un nom de maladie définitif au titre de la CIM. Comme ces meilleures pratiques concernent seulement les dénominations courantes des maladies, elles n’ont pas non plus d’incidence sur les travaux des organismes internationaux qui font actuellement autorité dans les domaines de la taxonomie scientifique et de la nomenclature des micro-organismes.

Note à l’intention des rédacteurs

Le nom définitif de toute nouvelle maladie humaine est attribué par la Classification internationale des maladies (CIM), un système géré par l’OMS. La CIM est utilisée par les médecins, les infirmiers, les chercheurs, les gestionnaires et les codificateurs de l’information sanitaire, les décideurs, les assureurs et les associations de patients à travers le monde pour classifier les maladies et les autres problèmes de santé et les consigner de manière standardisée dans les dossiers médicaux et les certificats de décès.

Elle permet de stocker et de retrouver des informations diagnostiques à des fins cliniques, épidémiologiques et de gestion de la qualité. Ces données sont également utilisées par les États Membres de l’OMS pour établir des statistiques nationales de mortalité et de morbidité. Enfin, les pays se servent de la CIM pour prendre des décisions en matière de remboursements et d’allocation de ressources.

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Chargée de communication, OMS
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