En 2018, lorsque l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Gouvernement de la République française ont discuté de la création d’un centre mondial d’apprentissage dans le domaine de la santé – qui allait devenir l’Académie de l’OMS – ils n’ont pas eu à chercher bien loin pour trouver l’endroit où l’établir. Depuis le Moyen-Âge, Lyon est l’une des capitales européennes de la santé humaine, animale et environnementale. Des médecins de toute l’Europe venaient étudier à Lyon, qui a été le premier centre de la littérature médicale sur le continent aux XVe et XVIe siècles. C’est même à Lyon que se trouve la première école vétérinaire d’Europe, qui a ouvert en 1761.
Plus récemment, Marcel Mérieux, ancien assistant de Louis Pasteur, a ouvert en 1897 l’un des premiers instituts de recherche pharmaceutique de la ville, marquant ainsi les débuts de ce qui allait devenir le Biodistrict Lyon-Gerland. La ville regroupe plus de 2000 institutions publiques mondiales, des centres de recherche et des entreprises axées sur les sciences de la vie et sur la santé, qui emploient près de 80 000 personnes, dont le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l’OMS et un bureau de l’OMS qui s’occupe des situations d’urgence sanitaire.
« La ville de Lyon a fait preuve d’un leadership exceptionnel en matière de santé publique, ce qui en fait un partenaire idéal pour l’Académie de l’OMS », explique le Dr David Atchoarena, Directeur exécutif de l’Académie de l’OMS. « L’écosystème local offre une myriade d’opportunités de collaboration et d’optimisation de l’impact des initiatives de l’Académie de l’OMS. Avec la Ville de Lyon, nous nous engageons à faire progresser la santé mondiale grâce à des approches novatrices qui permettent de relever les défis complexes de notre époque », a-t-il ajouté.
Pour cela, il faut disposer, à l’échelle mondiale, de personnels de santé et d’aide à la personne bien préparés et hautement qualifiés. L’Académie de l’OMS a pour ambition de devenir un pôle mondial de la formation continue et de donner aux personnels de santé et d’aide à la personne, ainsi qu’aux responsables, en France et dans le monde, accès aux connaissances et aux compétences nécessaires pour répondre aux besoins actuels et futurs. L’Académie a mis au point un portefeuille complet de cours sur la plupart des sujets de santé abordés par l’OMS et compte trois programmes phares : Biofabrication, Villes-santé et approche « Une seule santé ».
S’appuyer sur l’écosystème local pour des solutions de santé novatrices
Le partenariat entre l’Académie de l’OMS et la Ville de Lyon a déjà donné lieu à de nombreuses activités collaboratives depuis l’ouverture de l’Académie en décembre 2024. L’Académie est observatrice du Contrat Local de Santé 2022-2027, piloté par la Ville de Lyon et l’Agence Régionale de Santé Auvergne-Rhône-Alpes, qui vise à réduire les inégalités sanitaires, à améliorer l’accès aux soins, à promouvoir la prévention et à intégrer l’approche « Une seule santé » aux services de santé sur le territoire, ainsi que de l’AGORA 2030, une initiative participative visant à accélérer l’action climatique grâce à la collaboration entre les différents acteurs de la ville.
En avril 2025, l’Académie a participé au festival « Explore ta santé », qui a duré un mois, notamment en organisant sur le campus de l’Académie de l’OMS une table ronde sur l’urbanisme à travers le prisme de l’approche « Une seule santé », à laquelle ont participé des experts et des expertes de la santé, de l’urbanisme et de la recherche pour discuter du développement durable des villes.
Lyon est un membre engagé du Réseau français des Villes-santé de l’OMS, et la stratégie municipale est conforme aux principes du programme phare des Villes-santé de l’Académie : équité, participation, gouvernance multisectorielle et durabilité. Plus récemment, l’Académie de l’OMS et la Ville de Lyon ont co-organisé une visite d’étude de deux jours et un échange de connaissances pour plus de 50 maires du Partenariat coréen des Villes-santé.
En mai, la réunion du Séminaire des directeurs qui s’est tenue sur le campus de l’Académie a permis de sensibiliser les 80 directeurs de la Ville de Lyon à l’importance d’intégrer une approche « Une seule santé » dans leur travail.
« La Ville de Lyon s’engage à agir sur les principaux déterminants de la santé, tels que la nutrition, le logement, l’environnement, l’accès aux soins et l’activité physique pour les Lyonnaises et les Lyonnais, mais aussi pour les populations du monde entier », dit Céline de Laurens, Adjointe au Maire de Lyon chargée de la Santé, de la Prévention et de la Santé environnementale. « Il est essentiel de pouvoir partager nos expériences et d’écouter d’autres personnes, comme celles venues de Corée, afin d’améliorer la santé pour toutes et tous. C’est pourquoi il est si important que l’Académie de l’OMS soit à Lyon – cela nous apporte une expérience mondiale au pas de notre porte et permet également de diffuser nos propres enseignements partout dans le monde », a-t-elle ajouté.
La coopération mondiale au service de solutions locales
La collaboration entre l’OMS et la Ville de Lyon est appelée à s’étendre dans le cadre de plusieurs initiatives récemment mises en œuvre ou prévues dans les mois à venir. La ville commencera à participer aux programmes phares Villes-santé et « Une seule santé » en apportant des contributions pour des études de cas locales et des exemples d’innovation sous la direction des villes dans les domaines de la santé, de la durabilité environnementale et de l’équité sociale. De plus, l’Académie commencera bientôt à mettre au point du contenu pédagogique pour les responsables municipaux du monde entier, qui sera hébergé sur sa plateforme d’apprentissage en ligne et basé sur l’expérience de Lyon en matière d’urbanisme favorable à la santé, de systèmes alimentaires et de stratégies de santé publique tenant compte du climat.
« Avec la création du campus de l’Académie de l’OMS, la Ville de Lyon s’apprête à contribuer davantage à la santé publique, en encourageant l’innovation et la collaboration pour relever les défis de santé mondiale », a déclaré le Dr Atchoarena. « Nous n’aurions pas pu rêver d’un meilleur partenaire pour l’Académie, et collaborer avec la Ville de Lyon nous permet de proposer un modèle que d’autres villes dans le monde pourraient suivre », a-t-il ajouté.