Déclaration en conférence de presse: le gouvernement cubain annonce un soutien substantiel à l’OMS pour son action contre Ebola

12 septembre 2014
Communiqué de presse


12 septembre 2014

Bonjour,

merci aux représentants des médias de leur présence.

La flambée de maladie à virus Ebola qui ravage certains pays d’Afrique de l’Ouest est la plus importante, la plus grave et la plus complexe depuis près de 40 ans que l’on connaît cette maladie.

Il s’agit du virus Ebola Zaïre, le plus mortel de la famille des virus Ebola. C’est un virus redouté très contagieux, mais uniquement dans deux conditions très particulières.

Premièrement, pendant les soins aux malades, que ce soit à domicile par les membres de la famille ou en milieu hospitalier, si les personnels de santé ne sont pas convenablement protégés contre l’infection. Deuxièmement, au cours de certaines pratiques funéraires traditionnelles, qui supposent un contact étroit avec une dépouille très contagieuse.

Dans les trois pays les plus durement touchés, la Guinée, le Libéria et la Sierra Leone, le nombre de nouveaux cas augmente beaucoup plus vite que la capacité à les prendre en charge dans les centres de traitement spécifiques.

Au Libéria, par exemple, un centre de traitement Ebola, a récemment été créé conjointement par l’OMS et le ministère de la Santé pour prendre en charge 30 malades. Il en recevait plus de 70 dès le jour de son ouverture.

Aujourd’hui, le Libéria n’a plus un seul lit disponible pour le traitement des malades d’Ebola nulle part dans le pays.

Nous manquons de pratiquement tout, des équipements de protection individuelle aux housses mortuaires, en passant par les laboratoires mobiles et les salles d’isolement.

Mais ce qui nous fait le plus défaut, ce sont les gens, les personnels de santé. Les bonnes personnes. Les bons spécialistes. Et des spécialistes convenablement formés et qui sachent comment se protéger.

C’est vital pour stopper la transmission du virus Ebola. L’argent et les équipements sont importants mais ils ne suffiront pas seuls à stopper la transmissions du virus Ebola.

Les ressources humaines sont à l’évidence notre besoin le plus important. Nous avons surtout besoin de médecins et d’infirmières compatissants qui sauront apporter un réconfort aux malades malgré l’utilisation de l’EPI et le travail dans les conditions très difficiles.

Cuba est réputé pour la qualité de sa formation des médecins et des infirmières.

Cuba est également connu pour sa générosité, son esprit de solidarité, aidant d’autres pays à progresser.

M. Ban Ki-moon, Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, et moi-même nous sommes entretenus séparément avec les responsables cubains, y compris bien sûr avec M. le Président Raoul Castro et le Ministre de la Santé, M. Morales.

Nous leur avons demandé instamment d’apporter leur appui à la lutte contre Ebola en Afrique de l’Ouest.

Je suis très heureuse que M. Morales nous ait rendu visite à Genève hier.

Nous avons eu de longs entretiens et réunions et avons convenu de mesures concrètes pour l’emploi de la contribution cubaine à la lutte contre Ebola en Afrique de l’Ouest.

Je remercie les nombreux pays qui ont déjà apporté leur aide à l’OMS ainsi qu’à d’autres institutions des Nations Unies comme l’UNICEF et le Programme alimentaire mondial, notamment pour leur aide aux trois pays les plus durement touchés.

Mais il nous faut davantage de soutien. Nous avons besoin de mobiliser une aide trois à quatre fois supérieure pour pouvoir maîtriser les flambées qui se développent très rapidement dans ces trois pays.

J’espère que l’annonce du gouvernement cubain aujourd’hui fera des émules et que d’autres pays accroîtront leur soutien.

Merci beaucoup.