Le Directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, ainsi qu’un groupe de dirigeants mondiaux de la santé ont lancé aujourd’hui un appel urgent en faveur de l’équité vaccinale
à l’échelle mondiale et en Afrique en particulier. Les dirigeants ont souligné que la pire pandémie de ces cent dernières années ne prendra pas fin tant qu’il n’y aura pas de véritable
coopération mondiale en matière d’approvisionnement et d’accès aux vaccins. Ils ont également réitéré la cible mondiale de l’OMS en matière de vaccination, qui consiste à
vacciner 70 % de la population mondiale d’ici à la mi-2022.
Le Dr Tedros était accompagné du Dr Seth Berkley, PDG de l’Alliance Gavi ; de M. Strive Masiyima, Envoyé spécial de l’Union africaine pour les achats de vaccins contre la COVID- 19 ; du
Dr John Nkengasong, Directeur du CDC Afrique ; du Professeur Benedict Oramah, Président d’Afreximbank et Président du conseil d’administration ; de la Dre Vera Songwe, Secrétaire générale
adjointe des Nations Unies et Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique et ; de la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.
La conférence de presse faisait suite à deux jours de réunions entre les dirigeants, auxquelles Richard Hatchett, Directeur général de la CEPI, a également participé.
Quelques citations :
Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général, OMS
« Plus de 5,7 milliards de doses ont été administrées dans le monde, dont seulement 2 % en Afrique ».
« Cette situation n’affecte pas uniquement les populations africaines, elle nous affecte tous. Plus les inégalités en matière de vaccins persisteront ; plus le virus continuera à circuler et à se
transformer ; plus les perturbations sociales et économiques perdureront ; et plus il y aura de risques que d’autres variants apparaissent, rendant les vaccins moins efficaces ».
M. Strive Masiyima, Envoyé spécial de l’Union africaine pour les achats de vaccins contre la COVID-19
« Le partage des vaccins est une bonne chose, mais nous ne devrions pas être obligés d’en dépendre. En particulier lorsque nous pouvons rejoindre les discussions, mettre en place des structures et indiquer que nous
souhaitons également acheter des vaccins ».
« Les contribuables américains et européens ont financé une partie de cette propriété intellectuelle et cela devrait être pour le bien commun. Par conséquent, il est normal que nous demandions des dérogations : c’est pour le bien commun. Nous demandons que cette propriété intellectuelle soit mise à disposition ».
« Les vaccins ont été un miracle ; à présent faites en sorte que ce miracle bénéficie à toute l’humanité ».
Dr John Nkengasong, Directeur du CDC Afrique
« Nous ne pourrons pas atteindre l’objectif consistant à vacciner entièrement 60 % de notre population si nous ne parvenons pas à envisager et à concrétiser pleinement le pouvoir du partenariat,
de la coopération et de la solidarité » ... « Nous avons tous reconnu aujourd’hui que les vaccins sont la seule solution pour sortir collectivement de cette pandémie. Il faut agir rapidement en ce sens ».
Dre Vera Songwe, Secrétaire générale adjointe des Nations Unies et Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique
« Chaque mois de confinement sur le continent nous a coûté 29 milliards de dollars de production perdue. En ce qui concerne [le continent africain], lorsque nous déclarons que la COVID-19 est un problème économique
et que nous devons y remédier pour pouvoir relancer nos économies, cela est bien réel. Et pour y parvenir, nous avons besoin de financement et nous devons réfléchir à la façon dont nous pouvons regrouper
les structures financières mondiales afin de nous permettre de faire face à cette crise ».
« Nous savons que les pénuries sont synonymes d’augmentation des coûts, et nous ne pouvons pas nous permettre aujourd’hui, en tant que continent, ce type de pénurie ».
Professeur Benedict Oramah, Président d’Afreximbank et Président du conseil d’administration,
« L’Afrique ne voulait pas une fois de plus se retrouver au bout de la liste d’attente en ce qui concerne les vaccins, car tout le monde savait que la reprise économique impliquerait une maîtrise du virus ».
« Il est important que nous agissions de la sorte pour la simple raison que les pays souhaitent que nous nous assurions de ne pas échouer et de ne pas compliquer notre reprise rapide ».
Dr Seth Berkley, PDG de l’Alliance Gavi
« La réunion d’aujourd’hui est importante, car elle symbolise l’esprit de partenariat entre le mécanisme COVAX, l’Union africaine et AVAT : l’Afrique a besoin de plus de doses et c’est
ensemble que nous les obtiendrons ».
« Nous sommes sur le point d’entamer la période la plus chargée du déploiement de vaccins le plus vaste et le plus complexe de l’histoire. Nous avons démontré que le mécanisme COVAX peut
fonctionner à l’échelle, mais il est grand temps que le monde entier se mobilise pour le soutenir ».
Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique
« La question qui est parfois posée est la suivante : les pays africains ont-ils la capacité de recevoir les vaccins ? La réponse est simple : oui. Le défi permanent est que les approvisionnements
mondiaux ne sont pas répartis de manière à permettre au monde de sortir de cette pandémie ».
« Des centaines de membres du personnel de l’OMS sont sur le terrain, prêts à appuyer les pays pour étendre les sites de vaccination et gérer les difficultés liées aux petites livraisons de vaccins divers ».
« Qui plus est, les pays africains l’ont déjà accompli - en mettant en œuvre avec succès des campagnes de vaccination massives contre la poliomyélite, la fièvre jaune et le choléra ».
Notes aux rédactions
- Les cibles de l’OMS consistent à vacciner au moins 10 % de la population de chaque pays d’ici septembre, au moins 40 % d’ici la fin de l’année, et au moins 70 % d’ici le milieu de l’année prochaine. Ce sont les étapes cruciales que nous devons franchir ensemble pour mettre fin à la pandémie.
- Près de 90 % des pays à revenu élevé ont désormais atteint la cible de 10 % et plus de 70 % ont atteint celle de 40 %. Aucun pays à revenu faiblen’a atteint ces cibles.
- À l’échelle mondiale, 5,5 milliards de doses de vaccins ont été administrées, mais 80 % ont été administrées dans des pays à revenu élevé ou intermédiaire de la tranche supérieure.
- Les pays à revenu élevé ont désormais administré près de 100 doses pour 100 personnes ; tandis que les pays à revenu faible n’ont pu administrer que 1,5 doses pour 100 personnes, faute d’approvisionnement.
- Le monde ne doit ménager aucun effort pour accroître l’approvisionnement en vaccins des pays à revenu faible : pour ce faire, il faut supprimer tous les obstacles à la fabrication à grande échelle, notamment en levant les droits de propriété intellectuelle et en débloquant les chaînes d’approvisionnement et le transfert de technologie. Dans le cadre de ces efforts, l’OMS et les partenaires du mécanisme COVAX ont annoncé en juin la création en Afrique du Sud du premier centre de transfert de technologie pour les vaccins à ARNm.
- Les pays à revenu élevé ont fait une promesse de don de plus d’un milliard de doses, mais moins de 15 % de ces doses se sont concrétisées et les fabricants ont promis de privilégier le mécanisme COVAX ainsi que les pays à revenu faible.
- L’approvisionnement par le biais du mécanisme COVAX et d’autres sources augmentera considérablement au cours des prochains mois de cette année. Les pays doivent se préparer à cette hausse des doses disponibles, par exemple en mettant en place un système de microplanification, en prévoyant des équipements pour une chaîne du froid élargie, des moyens logistiques, un financement et un personnel qualifié.
- Au 6 septembre 2021, le mécanisme COVAX avait expédié plus de 236,6 millions de doses à 139 pays participants. Quelque 41 pays participants ont lancé leur première campagne grâce au mécanisme COVAX
- Des vaccins sûrs et efficaces ne suffiront pas pour mettre fin à la pandémie : il faut mettre en place une surveillance robuste accompagnée d’un diagnostic rapide, de soins cliniques précoces et de traitements vitaux, dispensés par des professionnels de santé bien formés et capables de travailler dans des conditions sûres. La santé publique et les mesures sociales sont également nécessaires pour mettre fin à la pandémie et accélérer la reprise mondiale.
Liens post-conférence de presse :
Vous trouverez ci-joint le lien vers la déclaration du Directeur général de l’OMS ainsi que d’autres matériels relatifs à la conférence de presse qui a eu lieu le 14 septembre :
Allocution liminaire du Directeur général de l’OMS: https://covid.comesa.int/director-general/speeches/detail/who-director-general-s-opening-remarks-at-the-media-briefing-on-covid-19---14-september-2021 (en anglais)
Le lien audio sur le web :
https://terrance.who.int/mediacentre/presser/WHO-AUDIO_Emergencies_Coronavirus_Press_Conference_14SEP2021.mp3 (en anglais)
Le montage vidéo des actualités (05mins07) :
https://who.canto.global/b/KG4B0 (en anglais)
Des ressources médias et informations sur la COVID-19
https://who.canto.global/v/coronavirus (en anglais)