Madame Angela Merkel, Chancelière de la République fédérale d’Allemagne, a pris la parole devant les délégués en cette première matinée de la Soixante-Huitième Assemblée mondiale de la Santé. «L’OMS est la seule organisation internationale qui ait une légitimité politique universelle pour les questions de santé à l’échelle mondiale», a-t-elle déclaré.
La Chancelière Merkel a préconisé un nouveau plan pour faire face aux «catastrophes» comme la récente flambée de maladie à virus Ebola. Cette flambée a montré l’impérieuse nécessité d’intervenir conjointement en situation d’urgence et l’importance de disposer sur place de structures efficaces. La Chancelière Merkel a rendu hommage à toutes les personnes qui s’emploient à préserver la santé humaine dans le monde, en les priant instamment de « travailler de concert ».
Elle a promis que, sous la présidence de l’Allemagne, le G7 se concentrerait sur la lutte contre la résistance antimicrobienne et les maladies tropicales négligées. Elle a insisté sur le fait que tous les pays devaient avoir un système de santé solide et souligné le rôle fondamental de la santé dans le développement durable.
Un programme unique pour les urgences sanitaires
Dans l’après-midi, le Directeur général de l’OMS, le Dr Margaret Chan, a exposé à grands traits son projet de création d’un nouveau programme unique pour les urgences sanitaires qui regroupe toutes les ressources consacrées aux flambées épidémiques et aux situations d’urgence aux trois niveaux de l’Organisation. «J’ai entendu ce que l’ensemble du monde attend de l’OMS», a dit le Dr Chan. «Et nous le réaliserons.»
Ce nouveau programme devra rendre compte au Directeur général et aura ses propres règles institutionnelles et plateformes opérationnelles. Il mettra en place des instruments clairs pour mesurer les résultats du programme sur la base de partenariats avec les autres intervenants. Il constituera une réserve mondiale de personnels pour les urgences sanitaires, tout en renforçant les effectifs de base et les effectifs supplémentaires pour l’intervention en cas d’urgence. L’Organisation préconise la création d’un nouveau fonds de réserve de US $100 millions. Le Directeur général compte mener ces changements à bien d’ici la fin de l’année.
Le Dr Chan a corroboré les propos de la Chancelière Merkel concernant l’importance qu’il y a à mettre en place des systèmes de santé résilients et à vaincre la résistance antimicrobienne, mentionnant la crainte «d’une ère postantibiotique où les infections courantes seront à nouveau mortelles», et exhortant les délégués à adopter le projet de plan d’action mondial pour combattre la résistance aux antimicrobiens, qui est à l’ordre du jour de l’Assemblée mondiale de cette année.
Le Directeur général a aussi relevé la nécessité de veiller à ce que le Règlement sanitaire international, qui est l’instrument juridique contribuant à la préparation aux situations d’urgence et à l’intervention, s’avère efficace. Elle a instamment prié les délégués de se préparer au programme de développement pour l’après 2015 et de faire en sorte que la santé reçoive l’attention et les ressources dont elle a besoin: «Les objectifs sont ambitieux. Les plans de financement doivent l’être tout autant, mais ils doivent aussi être crédibles.»
Le Dr Chan a aussi encouragé les États Membres à harmoniser leurs positions en préparation à la Conférence sur le climat qui se tiendra à Paris, à la fin de l’année, faisant observer que la santé humaine a trop longtemps été le parent pauvre des pourparlers sur cette question décisive.
Un nouveau Président de l'Assemblée
Plus tôt dans la journée, l’Assemblée de la Santé a élu le Dr Shri Jagat Prakash Nadda de l’Inde en qualité de nouveau Président. Cinq vice-présidents ont aussi été nommés; ils sont originaires d’Afghanistan, de la Barbade, de Chine, de Saint-Marin et du Sénégal et représentent leurs régions respectives. Prenant la parole devant l’Assemblée de la Santé, le Dr Nadda a annoncé que l’Inde offrirait plusieurs contributions à l’OMS, notamment un don au fonds de réserve de l’Organisation.
Les questions à l'ordre du jour
Plus de 3000 délégués originaires des 194 États Membres de l’OMS – dont une forte proportion de ministres de la santé – devraient assister à l’Assemblée de la Santé, qui se terminera le 26 mai. Ils débattront des points relatifs aux résolutions et décisions sur la résistance antimicrobienne, la maladie à virus Ebola, l’épilepsie, le Règlement sanitaire international, le paludisme, la nutrition, la poliomyélite, la santé publique, l’innovation et la propriété intellectuelle, les produits médicaux de qualité inférieure/faux/faussement étiquetés/falsifiés/contrefaits, les soins chirurgicaux et l’anesthésie.
Les délégués seront priés d’approuver le budget ainsi que le programme de travail 2016-2017 prévus par l’Organisation. Ils examineront également les rapports de situation sur toute une gamme de questions telles que : la santé de l’adolescent; la vaccination; les maladies non transmissibles; les femmes et la santé; et la réponse de l’OMS face aux situations d’urgence graves, de grande ampleur.
Une série de réunions d’information techniques quotidiennes a débuté aujourd’hui par une discussion sur la place de la santé dans les objectifs de développement durable pour l’après-2015. Les séances ultérieures aborderont la flambée de maladie à virus Ebola; le climat et la santé; les préparatifs de la troisième Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur les maladies non transmissibles, qui se tiendra en 2018; la prévention et la lutte anticancéreuses; et l’élaboration de stratégies mondiales du secteur de la santé pour combattre le VIH, l’hépatite virale et les infections sexuellement transmissibles.
Notes à l’intention des rédacteurs
Assistent à l’Assemblée mondiale de la Santé les délégués des États Membres de l’OMS ainsi que les représentants de bon nombre d’institutions, organisations, fondations et autres groupes qui contribuent à améliorer la santé publique. Les États Membres approuvent les résolutions en commission avant de les adopter officiellement en séance plénière à la fin de l’Assemblée de la Santé.