Les activités de l’OMS compromises à la suite d’attaques contre des entrepôts et des installations abritant des membres du personnel et leurs familles à Gaza

21 juillet 2025
Communiqué de presse
Jérusalem/Le Caire/Genève

L’OMS condamne avec la plus grande fermeté les attaques commises contre un bâtiment abritant une partie de son personnel à Deir al Balah, dans la zone centrale de Gaza, de même que les mauvais traitements infligés aux personnes qui s’y trouvaient et la destruction de son principal entrepôt.

Les hostilités à Deir al Balah ont gagné en intensité après le dernier ordre d’évacuation émis par l’armée israélienne, et la résidence du personnel de l’OMS a été prise pour cible à trois reprises aujourd’hui. Les membres du personnel et leurs familles, y compris des enfants, ont été exposés à de graves dangers et traumatisés après que des frappes aériennes ont provoqué un incendie et causé d’importants dégâts. L’armée israélienne a ensuite pénétré dans les locaux, forçant les femmes et les enfants à évacuer à pied vers Al-Mawasi, alors que le conflit faisait rage. Les hommes, personnel de l’OMS et membres de leurs familles, ont été menottés, déshabillés, interrogés sur place et fouillés sous la menace des armes. Deux membres du personnel de l’OMS et deux membres de leurs familles ont été arrêtés. Trois d’entre eux ont été libérés par la suite, tandis qu’un membre du personnel est toujours en détention. Dès que l’accès a été rétabli, trente-deux personnes, dont des femmes et des enfants, ont été rassemblées et évacuées vers le bureau de l’OMS dans le cadre d’une mission à haut risque. Le bureau lui-même est proche de la zone d’évacuation et du conflit actif.

L’OMS exige que son personnel reste protégé et que le membre de son personnel toujours détenu soit libéré.

Le dernier ordre d’évacuation a touché plusieurs locaux de l’OMS. En tant qu’institution du système des Nations Unies cheffe de file pour la santé, l’OMS voit désormais compromise sa présence opérationnelle à Gaza, ce qui nuit gravement aux efforts visant à soutenir un système de santé en train de s’effondrer et éloigne d’autant les chances de survie pour plus de deux millions de personnes.

La plupart des logements du personnel de l’OMS sont désormais inaccessibles. La nuit dernière, en raison de l’intensification des hostilités, 43 membres du personnel et leurs familles ont déjà été transférés depuis plusieurs résidences du personnel vers le bureau de l’OMS, une opération menée dans l’obscurité et particulièrement risquée.

Le principal entrepôt de l’OMS situé à Deir al Balah se trouve dans la zone d’évacuation et a été endommagé hier après qu’une attaque y a provoqué des explosions et un incendie – ce qui s’inscrit dans une série de destructions systématiques d’établissements de santé. Une foule désespérée l’a ensuite livré au pillage.

La mise hors service de son entrepôt principal et l’épuisement de la plupart des fournitures médicales à Gaza restreignent très fortement la capacité de l’OMS à soutenir comme il le faudrait les hôpitaux, les équipes médicales d’urgence et les partenaires de la santé, qui manquent déjà cruellement de médicaments, de carburant et d’équipement. L’OMS appelle d’urgence les États Membres à soutenir la fourniture constante et régulière de matériel médical à Gaza.

Les coordonnées géographiques de tous les locaux de l’OMS, y compris les bureaux, les entrepôts et les logements du personnel, sont communiquées à toutes les parties concernées. Ces installations forment l’épine dorsale des activités de l’OMS à Gaza et doivent bénéficier d’une protection permanente, indépendamment des ordres d’évacuation ou de déplacement. Toute menace contre ces locaux est une menace contre l’action humanitaire de santé publique dans son ensemble à Gaza. 

Conformément à la décision de l’ONU, l’OMS restera à Deir al Balah, assurera la mission qui lui a été confiée et étendra ses activités.

Dans la mesure où 88 % du territoire de Gaza sont concernés par un ordre d’évacuation ou se situent dans des zones militarisées par Israël, il n’y a pas d’endroit sûr où aller. 

L’OMS est consternée par la dangerosité des conditions dans lesquelles le personnel humanitaire et les agents de santé se voient contraints de travailler. Alors que l’on continue d’assister à une dégradation de la situation en matière de sécurité et d’accès, les lignes rouges sont régulièrement franchies et le cadre dans lequel peut se déployer l’action humanitaire est de plus en plus resserré.

L’OMS demande la libération immédiate du membre de son personnel arrêté aujourd’hui, ainsi que la protection de l’ensemble de son personnel et de ses locaux. Nous réitérons notre appel en faveur d’une protection active des civils, des soins de santé et de leurs locaux, ainsi qu’à l’acheminement rapide, sans entrave et à grande échelle de l’aide, y compris la nourriture, le carburant et les fournitures sanitaires, pour l’ensemble du territoire de Gaza. L’OMS appelle également à la libération inconditionnelle des otages.

La vie à Gaza est constamment mise à rude épreuve et il est chaque jour de plus en plus difficile de pouvoir éviter d’autres pertes humaines et de réparer les immenses dommages causés au système de santé. Un cessez-le-feu n’est pas seulement nécessaire, il aurait dû prendre effet depuis longtemps.