L’OMS intensifie la réponse face à la crise humanitaire au Nigéria

22 août 2016
Communiqué de presse
GENÈVE

Situation sanitaire désastreuse constatée dans 15 zones d’administration locale auparavant détenues par les insurgés

Une équipe d’intervention d’urgence de l’OMS est arrivée le 19 août 2016 dans l’État de Maiduguri pour évaluer les besoins sanitaires de 800 000 personnes au Nord Est du Nigéria et y répondre dans cette région détenue jusque-là par des groupes d’insurgés. Avec d’autres partenaires, l’OMS intensifie ses activités d’urgence pour porter assistance à des centaines de milliers de personnes en manque désespéré de services de santé. Plus de la moitié des établissements de santé dans l’État de Borno, la zone la plus durement touchée, ne sont plus opérationnels.

Les évaluations initiales révèlent des problèmes sanitaires urgents dans la population de 15 zones d’administration locale (LGA : local government areas) auparavant détenues par des groupes d’insurgés. Dans certaines d’entre elles, on estime que les taux de mortalité sont 4 fois plus élevés que les seuils d’urgence. On estime à 14% le taux de malnutrition sévère.

De plus, le Nigéria a notifié la semaine dernière deux cas de poliomyélite dans l’État de Borno, deux ans après le dernier cas enregistré dans ce pays. L’un des cas vient d’une LGA encore inaccessible pour y dispenser des services de santé, tandis que l’autre est dans une zone redevenue accessible il y a peu. On a également signalé des cas de rougeole dans la région, compliquant encore la situation humanitaire difficile.

L’OMS et ses partenaires ont pour but immédiat de faire baisser d’urgence les taux de mortalité et de morbidité en renforçant rapidement les services de santé indispensables. L’Organisation travaillera en étroite collaboration avec les responsables locaux et les institutions spécialisées pour juguler les risques sanitaires allant de pair avec la malnutrition, les flambées épidémiques et le manque durable d’accès aux services de santé de base.

Le cadre de travail dans les zones touchées est extrêmement difficile. Les ressources et les capacités pour combler les énormes lacunes des services de santé manquent cruellement. L’insécurité représente une contrainte majeure, avec un certain nombre d’attaques récentes des insurgés contre le personnel humanitaire. La saison des pluies atteint son pic et l’on prévoit de grandes inondations dans les prochaines semaines. L’accès aux 15 zones d’administration locale nécessite des escortes militaires sur de longues distances et de mauvaises routes.

Néanmoins, l’OMS et ses partenaires prennent des mesures immédiates pour s’attaquer de front à ces problèmes. L’OMS a déjà déployé des experts au Nigéria pour les opérations d’urgence, la coordination et la gestion des données. Une autre équipe se trouve sur le terrain dans l’État de Borno pour aider à la riposte contre la flambée de poliomyélite. Avec l’appui de l’OMS et des partenaires, le gouvernement a déjà lancé des activités de vaccination d’urgence contre la poliomyélite. La première tournée de vaccination sera bientôt achevée et visait un million d’enfants.

De nouvelles campagnes de vaccination à grande échelle sont prévues avant novembre. L’OMS a également envoyé des médicaments et fournitures d’urgence, tandis que ses opérations d’urgence seront encore renforcées au moyen d’une équipe d’intervention élargie et expérimentée dans les prochains jours.

Selon le Dr Peter Salama, Directeur exécutif du Programme OMS de gestion des situations d’urgence sanitaire «les situations de conflit prolongé, comme celles que l’on observe au Nord du Nigéria et dans les pays voisins du bassin du Lac Tchad, le Cameroun, le Niger et le Tchad, font partie des pires menaces pesant sur la santé mondiale. En plus de s’associer avec les taux de mortalité les plus élevés pour les enfants et les femmes enceintes, elles peuvent également être un terreau fertile pour des maladies infectieuses et des épidémies. Mais la communauté internationale les néglige trop souvent».

L’action d’urgence de l’OMS s’appuie sur les opérations qu’elle mène depuis longtemps au Nigéria, avec l’aide à la prestation des services de santé essentiels comme la vaccination, la santé de la mère, de l’enfant et du nouveau-né et les services contre le VIH. L’OMS intensifie désormais son action en mettant la priorité sur les soins de santé indispensables, qui sauvent des vies, notamment la lutte contre les maladies et la santé de la mère et de l’enfant.

On estime à 25 millions de dollars (US $) les besoins de financement du secteur de la santé au Nigéria dans le cadre du plan d’action humanitaire 2016, actuellement revu par les partenaires à la lumière des derniers événements.

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